Ces autres champions méritent 
bien leur heure 
de gloire

Aux Jeux Paralympiques de Vancouver, Irek Zaripov fut le plus titré des athlètes russes, avec quatre médailles d’or et une autre de bronze lors des épreuves de ski de fond et de biathlon. Crédit photo : GettyImages / Fotobank

Aux Jeux Paralympiques de Vancouver, Irek Zaripov fut le plus titré des athlètes russes, avec quatre médailles d’or et une autre de bronze lors des épreuves de ski de fond et de biathlon. Crédit photo : GettyImages / Fotobank

Pour la première fois dans l’histoire des Jeux Paralympiques d’hiver, les athlètes russes concourront dans toutes les disciplines. Y compris les nouvelles.

Pour beaucoup, les Jeux Paralympiques de Sotchi constituent une nouvelle chance. Ainsi, le para-snowboard figurera au programme olympique pour la première fois dans l’histoire des Jeux.

Les pratiquants de ce sport ont dû se battre pendant huit ans pourobtenir le droit de participer aux Jeux Paralympiques. Et si la compétition de snowboard se déroule pour le moment dans le cadre des épreuves de ski, il est fort possible que d’ici quatre ans, cette jeune discipline sportive figure au programme des Jeux de manière indépendante, sur un pied d’égalité avec le ski de fond, le biathlon, le hockey sur glace et le curling en fauteuil roulant.

Les organisateurs des Jeux 2017 souhaiteraient par ailleurs faire figurer le hockey sur luge au programme olympique. L’équipe de Russie a déjà remporté le championnat du monde de cette discipline sportive. Le Comité paralympique de Russie (CPR) mène également une campagne en faveur du patinage de vitesse pour les non-voyants.

Mais pour l’instant, il ne s’agit que de projets et de perspectives à long terme. Dans l’immédiat, que peut-on attendre de l’équipe nationale à Sotchi ? 

Aux Jeux 2010 de Vancouver, les athlètes paralympiques russes avaient conquis la deuxième place dans les épreuves par équipes, remportant 12 médailles d’or, 16 d’argent et 10 de bronze. Ils n’avaient été dépassés par les Allemands que dans la catégorie « Or », avec 12 médailles contre 13. Quant au nombre total de médailles, les Russes l’emportaient largement : 38 médailles contre 24.

Tous les champions russes ont depuis longtemps le regard fixé sur les Jeux Paralympiques à domicile : les biathloniens et les skieurs (il n’y a pas de spécialisation exclusive dans le sport paralympique) sur lesquels ont jusqu’à présent reposé les principaux succès remportés lors des Jeux précédents. 

Il s’agit des quadruples champions paralympiques Irek Zaripov et Kirill Mikhaïlov, de Roman Petouchkov, deux fois médaillé au cours des Jeux, de la double championne Maria Iovleva, de la triple championne Anna Milenina, du vice-champion paralympique Nikolaï Polokhine et de la championne paralympique Mikhaïlina Lissova.

La Russie a également des espoirs de médailles en ski alpin : les championnes paralympiques Inga Medvedeva et Alexandra Frantseva ainsi que celui qui a dominé de manière incontestée la Coupe du Monde lors de la saison 2011/2012 - Valeri Redkozoubov.

Le premier vice-président du CPR, Pavel Rojkov, estime que la Russie dispose d’une équipe très solide. 

« À Sotchi, nous concourrons pour la première fois dans la totalité des disciplines. Lors des Jeux précédents, nous n’avions pas reçu de quotas en curling. Nous allons désormais y participer, mais non parce que nous sommes les organisateurs. Nos gars sont devenus champions du monde l’an dernier, et cette année, ils sont cinquièmes. Nous avons commencé à développer le hockey sur glace au cours de cette période, mais les gars sont déjà parvenus à prendre la troisième place aux championnats du monde dans le groupe A, ce qui ouvre le droit à une participation à part entière aux Jeux. Nos principaux espoirs ? Le ski de fond, le biathlon et le ski alpin. Dans ces disciplines, nous avons été très performants aux Jeux précédents de Turin et de Vancouver »

L’intensité de la compétition des Jeux Paralympiques n’a rien à envier à l’atmosphère des Jeux Olympiques. La force d’âme, le courage, le dépassement d’eux-mêmes dont font preuve les athlètes paralympiques suscitent encore davantage l’admiration et le respect des spectateurs. Ces derniers devraient venir en nombre dans les stades et lesenceintes sportives. 

« Le soutien actif des fans est aussi important pour les athlètes qu’un entraînement long et rigoureux, affirme le sextuple champion paralympique et « ambassadeur » de Sotchi-2014, Sergueï Chilov. Je suis convaincu que l’équipe paralympique de Russie donnera à Sotchi le meilleur d’elle-même et suscitera dans le public un véritable engouement sentiment de fierté envers notre pays ».

Rivaliser avec le succès des Jeux Parlaympiques de Londres 2012 n’est pas dans les cartes. Le vice-président et secrétaire général du Comité paralympique de Russie, Mikhaïl Terentiev, le reconnaît : « On peut difficilement s’attendre à ce que les Jeux de Sotchi suscitent autant l’intérêt des médias et des spectateurs que ceux d’été à Londres ».

Mais à défaut des foules, on peut espérer mobiliser les cœurs.

 

Zaripov : sport et politique

Crédit : Imago / Legion media

Aux Jeux Paralympiques de Vancouver, Irek Zaripov fut le plus titré des athlètes russes, avec quatre médailles d’or et une autre de bronze lors des épreuves de ski de fond et de biathlon. À Sotchi, le sportif de 30 ans se prépare à défendre ses titres tout en mettant un terme à sa carrière. 

« Je me consacrerai à la politique, explique ce récent député de la République du Bashkortostan. Mais aujourd’hui, toute mon attention se porte sur les Jeux ». Zapirov est conscient de sa force.

Mais ce ne fut pas toujours le cas. À 17 ans, Irek perd des deux jambes à la suite d’un accident. Suivent deux années emplies de désespoir. Irek reste étendu toute la journée, atteint les 100 kilos. Ces parents, le voyant au bord de l’abîme, vont le pousser à se prendre en main. Le sport sera sa thérapie. Il commence l’athlétisme, nage, fait du ski et accumule les kilomètres en fauteuil spécial. Il est repéré par l’entraîneur de l’équipe de biathlon. 

« Ma vie s’annonçait terne, dit Zaripov. Puis j’ai enfin eu un objectif : atteindre les sommets du sport ». Objectif atteint, pas seulement au niveau sportif.

Milenina : 
ski et famille

Crédit : Imago / Legion media

Anna Milenina est handicapée depuis sa naissance. Une malformation des nerfs la prive de l’usage de son bras gauche. Les médecins lui ont formellement interdit de faire du sport. Mais Anna venait d’une famille de sportifs : des parents skieurs et un oncle entraîneur qui va initier et former sa nièce dès l’âge de 6 ans. 

Sélectionnée dans l’équipe russe,Anna entame à 14 ans la compétition au niveau international. En 2006, à Turin, alors âgée de 19 ans, elle participe à ses premiers Jeux Paralympiques. 

Consacrée championne olympique de l’épreuve des 10 km ski de fond, elle remporte trois fois la médaille d’argent lors des autres épreuves de ski de fond et de biathlon. Anna aborde les Jeux de Vancouver avec davantage de maturité. 

Les résultats suivent. Deux médailles d’or, deux d’argent et deux de bronze. À son retour, une autre surprise l’attend : un jeune homme lui demande sa main. Un an après leur mariage, le couple donne naissance à un petit garçon. Anna, dont l’époux est également membre de l’équipe paralympique russe, dit vouloir « être une bonne sportive, mais aussi une bonne épouse et une bonne mère ».

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