Moscou sans stades de foot

Cinq ans avant la Coupe du monde-2018, la Russie ne dispose d'aucun stade de football de qualité. Crédit : Anton Denissov/RIA Novosti

Cinq ans avant la Coupe du monde-2018, la Russie ne dispose d'aucun stade de football de qualité. Crédit : Anton Denissov/RIA Novosti

Alors que les intempéries mettent les stades moscovites à l'épreuve et poussent les meilleurs clubs à jouer en dehors de la capitale, l'administration sportive assure que la préparation de la Coupe du monde de 2018 sera achevée à temps.

Le 6 octobre, le derby traditionnel a opposé le FC CSKA et le FC Dynamo (0:2) à Moscou. Habituellement, un tel match réunit entre 30 et 35 000 spectateurs, mais cette fois, seuls 6 000 personnes étaient présentes dans les tribunes. Ce manque d’intérêt ne s'explique pas par le faible niveau de jeu du FC CSKA qui n'arrive pas à marquer depuis quatre matchs, ni par les résultats modestes du FC Dynamo renouvelé, dirigé par son nouveau président, le milliardaire Boris Rotenberg.

En réalité, les équipes opposées au derby moscovite sont contraintes de jouer sur le terrain d'entrainement du MFC Lokomotiv avec sa pelouse artificielle de mauvaise qualité. Les pluies abondantes à Moscou, auxquelles les dirigeants du football russe ne sont pas préparés, font du championnat russe un triste spectacle. La gigantesque ville de Moscou ne compte que deux stades adaptés au football et aucune pelouse où les matchs pourraient être organisés plus de deux jours par semaine.

Lorsque les chefs de la Première Ligue se sont rendus compte que le FK Spartak ne trouvait pas de terrain pour son match contre le FC Terek de Grozny, ils ont pris la décision d'envoyer les équipes à Ekaterinbourg. 1 700km séparent Moscou et la capitale de l'Oural, mais c'est bien là que l'équipe moscovite joue son match à domicile.

Le FC Spartak qui cherche à obtenir un soutien de ses fans par tous les moyens leur propose un service intéressant. Le voyage à Ekaterinbourg est offert à tous les abonnés des rouges-blancs. Le voyage représente trois jours de bus en semaine, une perspective peu réjouissante même pour le fan le plus acharné de l'équipe.

Le FC CSKA joue ses matchs de la Ligue des champions de l'UEFA à Saint-Pétersbourg. Il est bien plus facile de s'y rendre qu'à Ekaterinbourg, mais il s’agit du stade d'un des concurrents majeurs de l’équipe, le FC Zenit. L'UEFA accède à la demande russe d'organiser les matchs au stade Pokrovsky sans intervalle minimum d'un jour. Le mardi, le FC Zenit joue et le mercredi, le gazon de qualité de Pokrovsky est mis dans un état déplorable par les joueurs du FC CSKA et les joueurs tchèques du Vitoria.

Le FC Dynamo de Moscou joue son match régulier sur le pire terrain du championnat, le Rodina à Khimki, dans les environs de Moscou - un stade de 3 000 places où joue la ligue amateur. Entre-temps, le stade Loujniki, qui sauvait la Russie dans ce type de situations, est fermé pour travaux.

« La seule chose que le football russe a apprise en 10 ans est d'acheter les joueurs, explique le meilleur joueur soviétique de 1972, Engueni Lovtchev. L'organisation des matchs, la construction des stades et l'aménagement des terrains, les progrès des joueurs, tout cela n'est pas pour nous. Alors, voilà le résultat : les joueurs réunis au derby devait, sans doute, coûter plusieurs dizaines de fois plus que le terrain d'entrainement du Lokomotiv ».

Cinq ans avant la Coupe du monde-2018, la Russie ne dispose d'aucun stade de football de qualité. Le nouveau stade du Zenit pourrait, une fois de plus, changer de constructeur ; la construction du stade VTB-Dynamo est encore retardée ; et la région de Krasnodar, représentée par deux clubs au sein de la Première Ligue russe, est exclue de la candidature finale.

Toutefois, l'administration russe de football appelle à ne pas semer la panique. Sergueï Tcheban, Vice-Président de la Première Ligue de football russe, affirme que tous les stades annoncés pour la Coupe du monde seront livrés à temps. « VTB-Arena sera livré en octobre 2017, Zenit-Arena en juillet 2016. Les travaux avancent rapidement, de nombreuses villes seront prêtes pour le championnat dès l'année prochaine. Je comprends que l'état des terrains est problématique cet automne. Nous n'avons pas connu de pluies aussi abondantes depuis 80 ans. Il est difficile de se battre contre la nature, mais nous faisons tout notre possible pour assurer des terrains corrects pour les matchs de nos équipes. Il ne faut pas oublier que la Coupe du monde aura lieu en été, où les conditions climatiques russes sont clémentes. Je suis persuadé que notre organisation de la Coupe du monde sera excellente, comme celle de nos confrères Ukrainiens lors du dernier Championnat d'Europe. »

 

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