Maria Sharapova : « J'espère réussir à battre un jour Serena Williams »

Crédit : Kommersant

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Maria Sharapova évoque ses victoires et ses défaites, les bonbons et ses Porsche

Cette saison, vous avez déjà remporté deux tournois majeurs, Indian Wells et Stuttgart, joué deux fois en finale de compétitions de catégories Premier (Miami et Madrid) et atteint les demi-finales de l'Open d'Australie. Êtes-vous satisfaite de ces réussites?

J'ai déjà fait mieux. Le meilleur début de saison a eu lieu pour moi en 2008 quand j'ai gagné l'Open d'Australie, mais je suis tout de même contente de moi. Je suis en bonne santé, l'épaule ne me préoccupe pas, et après ma blessure qui m'a mise hors du jeu pendant une longue période en 2008, c'est pour moi le plus important. Je veux jouer et gagner.

Vous avez un solde positif de victoires et défaites avec presque tous les meilleurs joueurs de tennis. L'exception est Serena Williams qui sur 15 matches vous a battue 13 fois. Et la semaine dernière, lors de la finale de Madrid, elle ne vous a pas laissé de chance. Qu'est-ce qui lui permet de vaincre, non seulement vous, mais aussi toutes les autres joueuses de tennis ?

Serena est très forte physiquement. Et elle maintient toujours son jeu au même niveau. Tout au long du jeu, qui peut durer deux à trois heures, le plus important est de maintenir son niveau, et le sien est très élevé, sur une longue période. Il y a des baisses de formes en cours de match, pour tout le monde, y compris pour Serena. Mais elle les surmonte plus vite que les autres. Et, bien sûr, il y a son service.

Avant Madrid il y a eu Stuttgart, où vous avez remporté la finale contre Li Na. Vous aviez probablement eu un désir irrésistible de battre précisément cette joueuse. Après tout, la Chinoise vous a battue en demi-finales en Australie.

Je n'aime vraiment pas perdre. Et si cela arrive, vous avez forcément envie de vous venger. C'est pourquoi cela tombait très bien que lors du dernier match décisif du tournoi j'ai vaincu précisément Li Na.

Pour la deuxième fois, vous avez remporté le tournoi de Stuttgart. En plus des sommes prévues en cas de victoire, le vainqueur y reçoit une voiture Porsche. Vous les utilisez à tour de rôle ?

 La voiture que j'ai gagnée l'année dernière est chez moi en Floride. Je l'aime vraiment, c'est ma voiture personnelle. Pour la victoire au dernier tournoi, je ne l'ai pas encore reçue. Et je n'en ai pas besoin. Après tout, je n'ai toujours pas été chez moi depuis. Quand je serai de retour en Floride, je prendrai certainement le volant de la nouvelle. Par ailleurs, j'ai récemment signé un contrat avec Porsche dont je suis devenue le visage.

Quels moments de votre carrière sont les plus mémorables pour vous ?

Bien sûr, ma première victoire en tournoi du Grand Chelem. 2004, j'ai 17 ans et je bats en finale de Wimbledon Serena Williams. Et ma victoire de l'année dernière, après avoir surmonté les conséquences d'une grave blessure à l'épaule, Roland Garros.

Avez-vous déjà pensé à mettre fin à votre carrière, et comment envisagez votre vie après avoir quitté le tennis ?

(Rires) Oui, j'y ai pensé. Je me vois dans les affaires. C'est pour les affaires que je suis venue à Moscou. Le 29 avril j'ai lancé la vente en Russie des bonbons Sugarpova.

Et comment est née l'idée de créer votre propre marque de bonbons ?

J'adore les bonbons, surtout les bonbons gélifiés. Il y a deux ans, j'ai lancé une ligne de production. Et je vous prie de noter que ceci est mon affaire personnelle. Je n'ai pas de partenaires.

Et il vous reste du temps pour vous occuper de votre business ?

Bien sûr, je n'en ai pas assez. Mais j'ai une bonne équipe qui s'en occupe. Toutefois, je contrôle mon entreprise. Je suis au courant de tout. J'ai même étudié le marché des gummies (bonbon gélifiés) et j'ai trouvé que, dans ce segment, il n'y avait pas de produits de catégorie haut de gamme. La quasi-totalité des producteurs font la même marmelade dans un emballage similaire, principalement destiné aux enfants. Les bonbons Sugarpova ont été créés comme un produit de meilleure qualité et coûteux, conçu pour les adultes. La présentation de la marque a eu lieu en août 2012 à New York. Le premier lot a été complètement vendu pendant les deux premières semaines des ventes. Pendant les six premiers mois, les bonbons ont été mis en vente aux États-Unis, au Canada, en Australie, au Royaume-Uni, en France et aux Emirats Arabes Unis. Au cours des six premiers mois plus de 200 000 parquets ont été vendus rien qu'aux États-Unis.

Vous avez gagné presque tout ce que vous pouviez. Comment gardez-vous le désir d'obtenir de nouvelles victoires ?

J'adore tout simplement le tennis, j'aime gagner. Et quand je réussis une balle de match et que je finis un match, alors j'éprouve des sensations incomparables.

Quelle est votre impression suite à votre participation aux Jeux Olympiques de Londres ? Irez-vous à aux prochains JO à Rio de Janeiro ?

J'ai vraiment envie d'aller à Rio. Vous savez, à Londres j'ai gagné l'argent, j'ai perdu en finale contre Serena Williams. A Rio, j'espère devenir championne. Alors jusqu'en 2016, je ne pense même pas à prendre ma retraite, ce n'est pas une option.

Et irez-vous aux Jeux olympiques d'hiver à Sotchi, avant lesquels il ne reste que neuf mois ? Ce n'est pas une ville qui vous est étrangère…

Oui, on peut dire que Sotchi est ma ville natale. C'est là que j'ai commencé à jouer au tennis. Mes parents y vivent. Et je vais bien sûr aller aux Jeux. Pour eux je vais même manquer un tournoi : à cette période se tiennent les grandes compétitions de Doha et Dubaï.

Vous aviez seulement huit ans quand vous êtes entrée à l'Académie de Nick Bollettieri en Floride. Est-ce que vous vous êtes adaptée facilement à cette nouvelle vie, à votre nouveau pays ?

Au début, ce n'était pas facile. Je vivais dans une chambre avec deux filles qui étaient beaucoup plus âgées que moi. Probablement à cause de la différence d'âge nous ne sommes pas devenues copines. En outre, il y avait la barrière de la langue. Mon père, avec qui je suis venue en Amérique, a trouvé du travail. Il mettait deux heures à venir jusqu'à l'académie. On se voyait donc une ou deux fois par semaine. Maman n'a pas reçu son visa, et pendant deux ans, j'ai été séparée d'elle.

Dans le WTA-Tour vous avez des amies ?

Vous savez, pour les joueuses de tennis c'est très difficile. Lors du tournoi, les filles entretiennent très rarement des relations amicales. Par exemple, je ne vois pas comment vous pouvez aller dîner avec une joueuse, et le lendemain tout donner pour la battre. Après tout, n'importe quelle joueuse de tennis sur le court est avant tout pour moi une rivale, sur laquelle il faut prendre le dessus. J'ai des amies, mais elles ne sont pas dans le domaine du tennis. 

Texte original (en russe) publié sur le site de Kommersant le 16 mai 2013.

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