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Selon Ramzan Kadyrov, l'arbitre a jugé le match de façon « biaisée » et a toléré des erreurs grossières desservant l'équipe de Grozny. Crédit : RIA Novosti
L'issue de la réunion du Comité de contrôle et de discipline de l'URF a démenti les prévisions des experts, qui croyaient qu'en dépit de l'énorme résonance du scandale de Grozny, le Terek ne risquait que des sanctions symboliques. Rappelons qu'à la fin de la rencontre, qui s'est terminé sur un match nul 0 à 0 après l'expulsion du capitaine Rizwan Utsiev, une voix a hurlé du haut-parleur dans l'ensemble du stade de Grozny Akhmat-Arena la phrase qui a fait le tour d'Internet : « Arbitre vendu! Tu es un bouc ». Elle a été prononcée, comme par le patron du Terek Ramzan Kadyrov, qui n'a pas retiré ses insultes envers Mikhaïl Vilkova, qualifiant son expression de « cri du cœur de tous les fans tchétchènes ». Selon lui, l'arbitre a jugé le match de façon « biaisée » et a toléré des erreurs grossières desservant l'équipe de Grozny. « Je m'excuse auprès de la communauté du football, mais pas envers l'arbitre », a déclaré Ramzan Kadyrov au lendemain de son dérapage au stade.
En conséquence, le Comité a infligé au club de Grozny une amende et la tenue d'un match en terrain neutre. La nouvelle est assez désagréable pour le Terek : le club est actuellement à la huitième place dans le tableau du championnat de Russie et lutte afin de se qualifier pour la Coupe d'Europe. Une qualification qui peut dépendre de chaque point compte tenu du faible écart entre les équipes. Et le prochain match à domicile sur le calendrier du Terek aura lieu le 31 mars contre le champion en titre national, le Zenit de Saint-Pétersbourg.
Il s'est cependant avéré que la cause de ces sanctions n'était pas le sensationnel épisode du « commentaire » de Ramzan Kadyrov, mais un autre, qui a eu lieu après la fin du match. Le Terek a subi des sanctions en raison de « la présence de personnes non autorisées dans le local des arbitres ».
Le président du Comité de contrôle et de discipline Artour Grigoriants a raconté que les rapports des représentants des structures du football présents lors du match avaient mentionné l'apparition de Ramzan Kadyrov dans le local des arbitres à l'issue de la rencontre. En outre, les gardes du corps du chef de la République tchétchène ont d'abord empêché d'y entrer un délégué et un inspecteur du match, qui n'ont pénétré dans les locaux que cinq minutes plus tard. Selon Mikhaïl Vilkova, Ramzan Kadyrov, se trouvant dans le local des arbitres, lui a demandé d'expliquer l'expulsion de Rizwan Utsiev et le but du Terek non comptabilisé. Il n'y a pas eu de pression physique sur les arbitres de la part de M. Kadyrov, mais la simple présence de personnes extérieures dans le local d'arbitrage est une violation flagrante du règlement.
La direction du Terek a jugé les sanctions trop sévères. Le vice-président du club de Khaïdar Alkhanov a déclaré que le club allait faire appel, qualifiant la décision du Comité de « très injuste ». Cependant, ses propos contredisent la déclaration réalisée après le match par Ramzan Kadyrov, qui s'est dit prêt à accepter « n'importe quelle décision de l'URF ».
Cependant, de l'avis du Secrétaire général du Syndicat russe des footballeurs et des entraîneurs, le célèbre avocat sportif Nikolaï Grammatikov, la sanction du Terek est au contraire assez clémente, « et tient compte de la personnalité de celui qui est coupable de l'incident ». M. Grammatikov a souligné les carences du règlement disciplinaire de l'URF : « Une amende de 200.000 roubles est dérisoire pour un club ayant un budget annuel d'environ 50 millions de dollars. Si on veut qu'elles soient efficaces, les pénalités doivent être beaucoup plus élevées ».
Paru sur le site de Kommersant le 21 mars 2013.
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