Ma nouvelle vie en Crimée : Olga

archive personnelle
Ils ont plaqué les grandes villes russes pour la péninsule

Durant les 100 dernières années de son existence, la Crimée a fait partie de l’URSS, de l’Ukraine et de la Fédération de Russie. Mais indépendamment de son appartenance territoriale, la péninsule a toujours été l’un des lieux privilégiés de vacances pour les Russes. La mer, la montagne, un climat doux - la Crimée attire traditionnellement les amateurs d’escalade, de plongée, de pêche et de loisirs actifs. Pourtant, après le rattachement de la péninsule à la Russie en mars 2014, la Crimée s’est attirée une nouvelle catégorie de citoyens : les partisans de la « simplicité volontaire », des citadins qui renoncent à la vie en métropole et quittent le « continent ». Aujourd’hui, plutôt que choisir les destinations traditionnelles comme Goa ou la Thaïlande, ils s’installent en Crimée. Qu’attendent-ils de leur nouvelle vie sur la péninsule ?

Aujourd'hui, deux ans après le référendum qui s'est tenu en Crimée le 16 mars 2014, RBTH publie plusieurs histoires de ceux qui ont quitté les grandes villes et des postes prestigieux pour une nouvelle vie en Crimée.

Olga et son mari Evgueni. Photo de l'archive personnelle

Olga Lazareva, 26 ans, et son mari ont quitté Moscou pour Sébastopol en septembre 2014. Auteure du blog MOREINME

Les changements

Mon mari et moi avons fait nos études à Moscou, puis avons exercé des emplois de bureau typiques. Le schéma métro-boulot-dodo ne nous inspirait pas d’optimisme particulier, nous avons donc décidé de changer d’air et, après avoir économisé la somme nécessaire, sommes partis pour l’Asie du Sud-Est. Nous avons voyagé pendant six mois et profité de la vie, mais la mentalité russe, natale et familière, nous manquait. Nous n’avions pas envie de retourner à Moscou, aussi, nous avons jeté notre dévolu sur la Crimée. Le climat et l’environnement y sont parfaits, il y a plein d’endroits intéressants à découvrir et la vie est plus calme et moins onéreuse qu’à Moscou. De plus, dans mon enfance, j’ai passé beaucoup de temps à Sébastopol et connaissais bien cette ville.

Personne n’a cherché à nous convaincre de rester à Moscou, tout le monde a accepté notre décision.

La réalité

 

Nos attentes étaient plus qu’optimistes, presque naïves. Il y a six mois, nous avions le sentiment que la Crimée connaîtrait maintenant (après le rattachement à la Russie, ndlr) un nouveau bond de développement, qu’il y aurait ici un tas d’opportunités et d’options pour nous réaliser. À Moscou, par exemple, la concurrence est la plus acharnée, alors qu’en Crimée, il y a plein de niches inoccupées.

Mais en arrivant, nous avons vu la situation et avons compris que nous étions retournés dans les années 90. Sébastopol concentre trop de petits problèmes du quotidien auxquels les habitants de la capitale ne sont pas habitués. On ne trouve pas toute l’information utile sur Internet : il est, par exemple, choquant de ne pas pouvoir trouver le numéro de téléphone d’une organisation recherchée. La nature est très abîmée par l’homme : il y a des ordures et des constructions sauvages partout. Bref, ce n’est pas aussi idyllique qu’on le croyait. Nous sommes venus ici principalement pour le climat et l’environnement. Malgré tous les problèmes, c’est génial de vivre près de la mer avec sa famille.

 

Actuellement, je reste à la maison, mon mari et moi avons récemment eu un fils. Pour éviter de m’ennuyer, je tiens un compte Instagram sur la ville et un blog sur la vie à Sébastopol. Mon mari est programmeur, il travaille à distance, car il est très difficile de trouver un bon travail avec un salaire digne de ce nom à Sébastopol.

J’ai des copines qui, lorsque j’ai déménagé, me demandaient : « Comment en es-tu arrivée là ? ». Pour les habitants locaux, quitter Sébastopol pour le grand monde est synonyme de succès. Mais je rencontre énormément de gens venus des grandes villes qui, au contraire, viennent s’installer en Crimée pour sa vie calme.

 

Je n’ai aucun regret. Parfois, mon ancienne vie me manque, tout comme les gens, l’infrastructure et certains magasins qu’on ne trouve pas ici. Mais malgré tous les inconvénients, les avantages sont bien plus nombreux. Ici, notre vie est calme, je peux m’occuper de ma famille, mon mari peut travailler à la maison sans perdre son temps et ses nerfs dans un bureau. J’aime beaucoup l’air de Crimée, à Moscou on ne peut pas respirer à cause du smog. Mon mari aime l’hiver doux.

L'avenir

Quand notre fils sera un peu plus grand, nous aimerions explorer toute la Crimée, il y a plein de choses intéressantes ici. Peut-être que nous essayerons d’ouvrir une petite entreprise, par exemple une boutique intéressante ou un café.

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