A Moscou, le rassemblement d’opposition n’aura pas lieu

Crédit : Ramil Sitdikov / RIA Novosti

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Le rassemblement de l’opposition à Moscou n’aura pas lieu : ses organisateurs ont refusé l’itinéraire proposé par les autorités en périphérie de la ville. Le meeting sera remplacé par des piquets individuels qui auront lieu le même jour. Selon nos informations, la manifestation de contestation avortée n’était pas organisée par la coalition des partis démocratiques russes, comme annoncé au départ.

La « Marche pour la Paix et la Liberté », annoncée par l’opposition pour le 19 avril à Moscou, n’aura pas lieu. Les organisateurs ne sont pas parvenus à faire valider l’ensemble de leurs conditions par les autorités moscovites. Dans la demande transmise à la mairie de Moscou, les organisateurs insistaient sur un itinéraire dans le centre de la capitale, les autorités ayant proposé le Nord-Ouest de la ville.

Interviewé par RBTH, l’organisateur de la manifestation initialement intitulée « Marche pour la Paix et la Liberté », membre du bureau du mouvement démocratique Solidarnost et membre du Comité des actions de contestation Piotr Tsarkov, a déclaré que la proposition d’un « itinéraire à la périphérie de Moscou était inacceptable ».

L’activiste cite deux raisons. Premièrement, « l’éloignement du lieu ne permettra pas aux organisateurs d’exprimer leur position auprès d’un large  public» (cette fois, l’opposition n’a qu’une seule exigence – le changement de pouvoir).

Deuxièmement, « l’étude de l’itinéraire proposé par la mairie a montré que les rues de ce quartier ne peuvent accueillir 30 000 personnes [nombre de participants annoncés dans la demande, ndlr] ». « La sécurité des citoyens pourrait être menacée, aussi avons-nous décidé de refuser la proposition de la mairie », a ajouté Tsarkov.

De son côté, la mairie de Moscou a rappelé que dans ce cas la manifestation était considérée comme non concertée et ne pourrait avoir lieu « sous aucune forme ».  La question de la forme pourrait en effet devenir centrale. Les organisateurs affirment que l’action aura toujours lieu, mais sous une forme qui ne nécessite pas de concertation avec des autorités – il s’agira de piquets individuels.

« Nous avons informé les forces de l’ordre <…> que les organisateurs cherchent à faire sortir les citoyens dans la rue d’une autre manière et leur avons demandé de prendre la situation sous contrôle », a expliqué Alexeï Maïorov, directeur du département de la sécurité régionale et de la lutte anti-corruption de Moscou, à Interfax.

Alliés implicites

La communauté des marches de contestation du réseau social VKontakte indique qu’outre le Comité des actions de contestation et Solidarnost, le Parti républicain de Russie - Parti de la liberté populaire (RPR-PARNAS) et plusieurs autres partis démocratiques figurent également parmi les organisateurs.

Toutefois, le président du bureau moscovite de RPR-PARNAS Ilya Iachine, interviewé par RBTH, a déclaré qu’il s’agissait d’une initiative appartenant exclusivement aux activistes moscovites. « Ni moi-même, ni notre parti, ni nos partis alliés n’ont de liens avec cela », a déclaré l’opposant.

Il a également précisé qu’il éprouvait une grande sympathie vis-à-vis des activistes moscovites, mais ne partageait pas leur initiative. « Je ne crois pas que le moment est venu pour de telles actions. Seules les manifestations menées par une coalition peuvent avoir un succès. Ici, il s’agit d’une initiative privée », a précisé l’activiste. Il a également indiqué qu’il n’avait pas l’intention de se rendre à un piquet individuel le 19 avril.

Le Parti du progrès d’Alexeï Navalny avait d’emblée refusé de participer à l’organisation de la marche. « Je ne sais pas pourquoi », indique Tsarkov. « Notre programme est clair. Nous n’avons qu’une seule exigence », ajoute l’organisateur.

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