L’histoire de Svetlana Davydova, mère d'une famille nombreuse, a eu un grand retentissement dans la société russe. Svetlana Davydova Crédit : Reuters
Selon les dernières nouvelles, l’expertise demandée par l’enquête a conclu qu’il n’y avait pas de secret d’Etat dans les informations transmises par Svetlana Davydova à l’ambassade d’Ukraine en Russie. Les experts ont reconnu que ses déclarations sur un éventuel transfert de troupes russes dans les régions orientales de l’Ukraine n’étaient pas secrètes et ne présentaient aucun danger pour la sécurité de la Russie. L’un des avocats de la femme, Ivan Pavlov, a indiqué vendredi que les poursuites pénales contre sa cliente avaient été abandonnées.
L’expertise a été organisée la semaine dernière. Sur ordre du département des enquêtes du FSB (Service fédéral de sécurité de Russie), les experts devaient décider si les informations sur l’éventuel transfert de troupes russes dans le Donbass constituent un secret d’Etat et si leur divulgation présente un danger pour la sécurité de la Russie. Une source au sein des structures de l’ordre a confié au journal Kommersant que l’expertise avait achevé son travail jeudi. Les experts affirment que Svetlana Davydova n’a pas transmis de données secrètes à l’ambassade de l’Ukraine.
« Même si nous sommes aujourd’hui un vendredi 13, une bonne nouvelle nous est parvenue du centre de détention préventive de Lefortovo et du siège du FSB rue Loubianka : le dossier pénal de Svetlana Davydova est clos pour absence de corps du délit. Les accusations de haute trahison sont entièrement levées et elle s’est vu expliquer son droit à la réhabilitation », a écrit sur Facebook Ivan Pavlov.
Affaire à retentissement
L’histoire de cette mère au foyer de Viazma a eu un grand retentissement dans le pays. Svetlana Davydova était accusée de haute trahison, plus précisément « d’avoir donné des conseils à un pays étranger au détriment de la sécurité de la Russie ». Cette formule est apparue dans la législation russe après que la Douma (chambre basse du parlement russe) eut adopté en 2012 des amendements simplifiant les poursuites pénales pour haute trahison. Selon les données du FSB, Svetlana Davydova, qui habite à côté de l’unité N°48886 des troupes de la Direction générale du renseignement (GRU), a indiqué à l’ambassade d’Ukraine à Moscou que des militaires pourraient être transférés dans la région de Donetsk. Sa conclusion se fondait sur le fait que le territoire de l’unité était pratiquement vide. En outre, alors qu’elle se trouvait dans un minibus, Svetlana Davydova a entendu la conversation téléphonique d’un militaire de la GRU disant qu’il se rendrait prochainement avec ses compagnons d’armes à Moscou d’où « ils partiraient par groupes en mission et recevraient les armes sur place ».
Svetlana Davydova a été arrêtée en janvier dernier, mais les enquêteurs l’ont relâchée quand l’affaire a été ébruitée. Cependant, elle avait obligation de rester à la disposition de la justice. Au cours d’une campagne publique lancée par les défenseurs des droits de l’homme, plus de 40.000 signatures ont été collectées en faveur de la femme au bas d’une pétition qui a été remise à l’administration présidentielle. En outre, l’affaire était supervisée par Ella Pamfilova, déléguée aux droits de l’homme de Russie, plusieurs députés à la Douma et des membres du Conseil présidentiel des droits de l’homme. Un autre avocat de Svetlana Davydova, Sergueï Badamchine, a précédemment déclaré que les conclusions de l’expertise pourraient permettre de clore le dossier de sa cliente. « Je suis profondément reconnaissant aux enquêteurs d’avoir fait preuve de sagesse et de détermination afin de voir clair dans cette affaire pénale », a-t-il souligné. Il s’est refusé à tout commentaire au sujet des détails, en précisant que l’affaire était classée top secret et qu’il avait obligation de ne rien divulguer.
Texte initialement publié sur le site de Kommersant
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