Poutine a répondu aux questions des Russes

Poutine considère que le système de blocs est obsolète. Crédit : Reuters

Poutine considère que le système de blocs est obsolète. Crédit : Reuters

Le président de la Russie Vladimir Poutine a répondu en direct aux questions des citoyens et des experts. La plupart des questions concernait les rapports avec l'Ukraine. L'ancien collaborateur de la CIA Edward Snowden a également posé une question au leader russe sur la probabilité d'espionnage des citoyens de la Fédération de Russie. L'événement a duré presque quatre heures, à l'issue desquelles Poutine a répondu à plus de 70 questions.

A propos de l'Ukraine et de la Crimée

Le président considère qu'il y a eu un coup de force anticonstitutionnel et une prise armée du pouvoir en Ukraine. Le leader russe a catégoriquement nié la participation des unités russes dans les événements dans l'Est de l'Ukraine. Poutine considère un début rapide de dialogue entre les autorités actuelles d'Ukraine et celles des régions de ce pays comme extrêmement important. Il a souligné que la Russie a toujours été près de l'Ukraine, en disant que l'aide financière au pays était déjà de centaines milliards de dollars.

En ce qui concerne la décision sur la Crimée et Sébastopol, selon le président, le résultat du référendum sur la presqu'île a été décisif. La Russie n'a jamais prévu d'actions militaires en Crimée, était prête à mettre en place des relations dans des réalités géopolitiques qui se complexifient, mais les réelles menaces sur la population russophone l'ont amenée à des actions.

« Les menaces vis-à-vis des Russes, des russophones étaient concrètes et tangibles. Ça a amené le peuple de Crimée à repenser son futur et à appeler la Russie à l'aide », a dit le président.

« A Sébastopol, une partie significative des navires de la flotte de la mer Noire sera transférée depuis Novorissiïsk », a déclaré le président. Il a aussi promis que des parts importantes de la construction navale et la réparation navale seront concentrées sur les chantiers de Crimée.

Poutine a encore une fois répété que la Russie considère le pouvoir qui s'est installé en Ukraine comme illégitime. Malgré le fait que la partie russe ne refuse pas le dialogue. Poutine est prêt à travailler avec tous les participants aux élections en Ukraine.

A propos de la possibilité d'utilisation de la force en Ukraine

Le président espère qu'il ne devra pas utiliser son droit à l'envoi de la troupe en Ukraine. Ce droit est accordé au chef de l’État par le parlement. « J'espère beaucoup que je ne devrais pas utiliser ce droit et que nous réussirons par les moyens diplomatiques et politiques à résoudre tous les problèmes difficiles, pour ne pas dire très difficiles, aujourd'hui en Ukraine », a dit Poutine. 

Sur les blocs internationaux et la collaboration avec la Chine

Poutine considère que le système de blocs est obsolète. L'OTAN a été créée en contrepoids de l'URSS. L'Union soviétique a cessé d'exister, et l'Alliance nord-atlantique est restée. Le leader russe se posait la question de savoir contre qui était aujourd'hui orientée l'action de l'alliance et pourquoi l'OTAN élargit sa présence vers les frontières russes.

« La Russie n'écarte pas la question d'une alliance politico-militaire avec la Chine. D'autre part, les relations de confiance et la collaboration avec la Chine se trouvent à un niveau sans précédent. Ainsi, les relations de confiance sino-russes dans le domaine militaire sont comme jamais, elles amèneront à des manœuvres communes.

Les relations sino-russes seront un facteur essentiel de la politique mondiale et influenceront de manière essentielle l'architecture actuelle des relations internationales », a fait remarquer le président.

A propos de l'Alaska

En débattant du rattachement de la Crimée à la Russie, les Russes ont décidé d'intéresser le président à une autre région avec encore une histoire russe : l'Alaska. Le président a réagi avec des rires : « Pourquoi il vous faut l'Alaska ? ». Le chef de l’État a rappelé que l'Alaska a été vendue au 19ème siècle. « La Russie est un pays du nord, 70% de son territoire appartiennent au Nord et à l'Extrême-Nord ». Il a également fait remarquer qu'il était difficile pour le budget de soutenir de telles régions.

A propos du gaz et du pétrole

Poutine espère un succès dans la résolution du problème du transit du gaz par le territoire de l'Ukraine. Le leader russe est convaincu que l'Europe ne peut pas se passer des livraisons du gaz russe : les livraisons de Russie couvrent 30-35% des besoins en gaz des pays d'Europe, cette part est de près de 90% pour la seule Finlande, 60-70% dans plusieurs autres pays.

La Russie est prête à attendre encore un mois pour les dettes de l'Ukraine pour le gaz et à demander à l'Occident de se joindre au processus de régularisation, a dit le leader russe.

A propos des relations avec les USA

Moscou veut rétablir la confiance dans les relations avec Washington, a déclaré le leader russe et il a appelé les États-Unis à se défaire d'une politique mondiale de mensonges et de doubles standards.

« Il faut tenir compte des intérêts des uns et des autres, et parler la même langue, éviter la politique internationale de doubles standards et de mensonges, et prêter davantage d'attention et accorder plus d'importance au droit international, et non à la politique de la force », a dit Poutine.

La question d'Edward Snowden

Une question vidéo au leader russe a été envoyée par l'ancien agent des services américains Edward Snowden, ayant levé le voile sur l'espionnage total des citoyens par les États-Unis. L'Américain voulait savoir si la Fédération de Russie mènera une pareille surveillance. Poutine a déclaré qu'un espionnage de masse de la population, comme aux États-Unis, est impossible en Russie. Le président a déclaré que l'utilisation des moyens spéciaux par les services spéciaux en Russie, notamment pour l'écoute des conversations téléphoniques, et la surveillance sur Internet, est strictement réglementée par la loi. Il faut en particulier obtenir une décision conforme du tribunal. « Bien sûr, nous nous permettons pas une surveillance d'une échelle si massive, non contrôlée. J'espère beaucoup que nous le permettrons jamais », a certifié le leader russe.

 

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