Crédit photo : ITAR-TASS
Le développement du mouvement paralympique en Russie n’a réellement commencé qu’il y a 17 ans, en 1996, quand le Comité paralympique russe a été créé. Les athlètes russes ont participé aux Jeux paralympiques pour la première fois en 1988, sur fond de perestroïka en URSS. Cette année-là, seuls les athlètes malvoyants ont fait partie de l’équipe, les seules médailles d’or ont été remportées en athlétisme, l’équipe est arrivée 12e au classement général.
À partir de 2006, l’équipe russe parvient à se hisser en tête du classement général dans les sports d’hiver également. En 2012, à Londres, la Russie s’est classée parmi les leaders en sports d’été pour la première fois. L’équipe russe a remporté 102 médailles (36 médailles d’or, 38 médailles d’argent, 28 médailles de bronze).
Un tel succès de l’équipe paralympique russe est dû à plusieurs facteurs : premièrement, la motivation des athlètes. Pour une personne handicapée, participer et gagner aux Jeux paralympiques est l’une des chances de se prouver qu’elle est capable de réussir.
Un autre aspect est le management sportif qui comprend un travail rodé du ministère des Sports et du Comité paralympique russes. Il est chargé d’organiser l’aide aux enfants handicapés, de former des spécialistes sportifs pour le travail avec les handicapés, de créer des emplois, etc.
Troisièmement, le succès est assuré par une approche conjointe de l’état et des entreprises. À titre de comparaison, le financement de l’équipe paralympique chinoise – leader absolu des sports d’été – est assuré par le budget national, l’équipe des États-Unis est financée par le secteur privé.
En Russie, l’État assume une grande partie des dépenses liées au développement du sport paralympique : l’ouverture de nouveaux centres d’entraînement pour les équipes paralympiques et d’écoles sportives pour enfants et adolescents, la création d’incitations morales et matérielles pour les athlètes et les entraîneurs...
Les entreprises jouent un rôle important dans la promotion du sport olympique. Par exemple, le Fonds Parasport conjointement avec le Comité paralympique remet le prix national annuel « Retour à la vie » qui récompense les athlètes, les entraineurs et les médecins ayant apporté une grande contribution au développement du sport paralympique.
L’expérience montre que l’organisation des Jeux paralympiques entraîne une amélioration des conditions des personnes handicapées dans les pays organisateurs et contribue à améliorer leur intégration dans la société. L’expérience chinoise en est une illustration : au cours des cinq années qui ont suivi les Jeux paralympiques de 2008, Pékin a fait des efforts considérables pour l’intégration des handicapés.
Selon les statistiques du ministère du Travail et de la Protection sociale, la Russie compte officiellement environ 13 millions de personnes handicapées, soit 9% de la population.
En 2012, la Russie a ratifié la Convention relative aux droits des handicapés. Mais de nombreux handicapés sont toujours socialement inactifs. Leur potentiel sur le marché du travail est ignoré. Des 2,57 millions de personnes handicapées en âge de travailler, seules 817 200 personnes travaillent, soit 6%.
Les Jeux paralympiques sont cruciaux pour éliminer les barrières psychologiques. Les parents sont souvent réticents à placer leurs enfants dans des écoles mélangeant élèves « normaux » et handicapés. Les efforts d’intégration des enfants handicapés dans le système n'existent que depuis l'an 2000. Aujourd’hui, seules 2% des écoles russes pratiquent cette approche inclusive.
Les Jeux paralympiques ne sont pas la panacée pour tous les problèmes, mais ils favorisent une prise de conscience sur la nécessité d'intégrer davantage et de réhabiliter les personnes handicapées.
Oleg Boïko est le président de la holding d’investissement privée Finstar. En septembre 1996, Oleg Boïko a subi un traumatisme grave de la colonne vertébrale. Aujourd’hui, il dirige la Commission pour le développement du mouvement paralympique russe auprès du Comité paralympique de Russie.
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