Maria Alekhina (à gauche) et Nadejda Tolokonnikova (2e à gauche) à Sotchi. Crédit : Reuters
Les Pussy Riot sont l’un des thèmes les plus douloureux pour les médias et la blogosphère russes. Il divise la société russe en deux camps viscéralement opposés depuis longtemps. L’incident sur le quai de Sotchi a davantage attisé les passions.
Quatre avis sont possibles face à cette situation.
1. « Les Cosaques ont tort, les Pussy Riot ont raison » ;
2. « Les Cosaques ont raison, les Pussy Riot sont des voyous » ;
3. « Les deux ont tort » ;
4. Et l’opinion, sans doute, la plus absurde : « Tous ont raison : les jeunes femmes parce qu’elles manifestent contre Poutine, et les Cosaques qui les tabassent pour cela ».
Paradoxalement, presque personne ne pense que les Cosaques ont totalement raison. Même pas les orateurs les plus conservateurs. Même pas ceux qui s’opposent toujours aux Pussy Riot sur tous les sujets.
Aussi, le célèbre blogueur Alexeï Makarov estime que les Cosaques ne font pas partie de la police et, même s’ils aident souvent les policiers, ils n’ont pas le droit de taper les gens. « Je suis contre la violence à l’égard des femmes », dit-il, tout en ajoutant que les jeunes femmes des Pussy Riot ont provoqué ce scandale elles-mêmes.
Alexandre Malenkov, rédacteur en chef de l’édition russe du magazine masculin Maxim, compare cette histoire à la programmation infomatique. Le programme ne doit jamais « planter ». Même si l’information renseignée est fausse. Aussi, les Pussy Riot sont une sorte de crash test pour le programme de maintien de l’ordre. Ici, le système a planté, les « Cosaques » sont devenus voyous. Cet avis est partagé par le célèbre producteur et journaliste à la radio et à la télévision Mikhail Kozirev.
Le conservateur Maxime Chevtchenko, journaliste à la télévision, qui logiquement devrait soutenir les Cosaques pro-pouvoir, est, au contraire, indigné. Il indique d’abord son désaccord avec les actions des Pussy Riot, mais il poursuit en disant que les actes des Cosaques sont une honte pour le pays : « Comment cette honte, une insulte aux Cosaques normaux, aux Russes et à tous les gens sensés, qui nuit aux Jeux olympiques et détruit complétement leur esprit, peut être pardonnée à ceux qui ont organisé ces Jeux ? »
Andreï Lochak, journaliste à la télévision, condamne l’agression des jeunes femmes et se demande pourquoi les journalistes qui filment cette scène ne disent rien. « C’est incroyable, pas un seul journaliste n’a laissé tomber son devoir professionnel pour secourir les jeunes femmes ».
Remarquablement, la plupart des personnages médiatiques sont indignés par les actes des « Cosaques ». Ils peuvent être en accord ou en désaccord sur les Pussy Riot, mais tous s’accordent à dire que la racaille exaltée ne doit pas pouvoir dicter ses règles. Parce qu’aujourd’hui, cela arrive à Sotchi, et demain... dans tout le pays ?
Et vous qu'en pensez-vous ? Donnez-nous votre avis en tweetant @larussie #PussyRiot
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