Le tireur de Moscou subira une expertise psychiatrique

Le drame à l’école n°263 se déroulait très vite. Crédi : Itar-Tass

Le drame à l’école n°263 se déroulait très vite. Crédi : Itar-Tass

Lundi 3 janvier, à la suite de l’attaque armée un enseignant et un policier ont été tués. Un autre policier a été blessé, les élèves ont été libérés.

Le crime a été perpétré à l’école n°263 dans le quartier Otradnoïé, dans le nord-est de Moscou. Le drame se déroulait très vite. Vers midi un jeune homme armé a fait irruption à l’école et menacé le gardien de l'école avant d'entrer dans une classe de biologie, où se trouvaient plus de vingt élèves et un enseignant. Le gardien est parvenu à enclencher l'alarme pour prévenir les secours. Dans la classe le lycéen a tué l’enseignant de la géographie Andreï Kirillov. Ensuite il a tiré sur des policiers arrivés sur les lieux, en tuant l’un et en blessant un autre. Les élèves sont devenus les otages du jeune criminel. Entre temps l’école a été rapidement évacuée. Le ministre de l’Intérieur et le maire de Moscou sont arrivés sur les lieux de l’incident.

L'évacuation des écoliers. Source : Youtube de MrDandan112

Le jeune tireur s’appelle Sergueï Gordeev. D’après les témoignages des camarades de classe qui le connaissaient, les agissements du tireur ont été provoqués par son conflit personnel avec le professeur de géographie ayant trouvé la mort. Sergueï Gordeev était un excellent élève se préparant à terminer l’école avec une « médaille d’or », attestant des remarquables capacités de l’élève (mais n’octroyant plus aucun avantage en termes d’admission dans l’enseignement supérieur).

Etudier était pour lui toutefois difficile, il lui fallait beaucoup apprendre par cœur. Selon l’une des versions, le professeur de géographie n’approuvait pas cette approche de l’éducation et a refusé d’attribuer à Sergueï Gordeev d’excellentes notes, ce qui aurait pu au final empêcher l’élève d’obtenir une « médaille d’or ». L’enseignant et l’élève se connaissaient depuis longtemps, Andreï Kirillov a auparavant été professeur principal de la classe dans laquelle étudiait l’agresseur.

Sergueï Gordeev a grandi dans une famille de militaire, son père et son grand-père étaient officiers dans les forces armées. Les armes appartenaient officiellement à son père, lequel travaille au sein du Service Fédéral de Sécurité (FSB) et est passionné de chasse. Les fusils étaient entreposés dans le coffre fort du domicile, dont le lycéen connaissait la combinaison. Sur sa page du réseau social russe VKontakte, l’on ne peut y voir qu’une seule vidéo, dédiée au tireur le plus rapide du monde. Mis à part son attirance pour les armes, l’adolescent pratiquait également le Sambo militaire.

Comme l’ont rapporté au journal Komsomolskaïa Pravda Anya et Lisa, deux sœurs jumelles et camarades de classe de l’assaillant, Sergueï était différent des autres jeunes gens : « On avait l’impression qu’il ne se sentait pas à l’aise, par exemple lorsqu’il faisait une blague, personne ne riait. Il s’en rendait bien compte, et cela n’était probablement pas agréable pour lui ».  

Le président de Russie Vladimir Poutine a qualifié cet incident meurtrier de tragédie et a appelé à accorder davantage d’attention à l’éducation de la génération montante.

« Il faut éduquer une nouvelle génération de personnes dotés d'un bon goût artistique, capables de comprendre et d'apprécier l'art théatral, dramatique et musical. Si nous l'avions fait en temps requis, la tragédie d'aujourd'hui n'aurait peut-être pas eu lieu », a dit le président.

Les motifs de l’acte du tireur de Moscou seront éclaircis au cours de l'enquête pour prise d'otage, meurtre et atteinte à la vie de membres des forces de l'ordre, a indiqué le Comité d'enquête russe.



 

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