Mercredi dernier, Navalny a déclaré qu'il considère la peine avec sursis injustifiée et qu'il fera appel. Crédit : Maksim Bogodvid/RIA Novosti
Le mercredi 16 octobre,
le Tribunal a étudié en appel le verdict prononcé dans le procès de
Kirovles le 18 juillet 2013. Après les arguments de la défense, Navalny a
déclaré que le verdict avait une motivation politique. Ofitserov
partage son avis. Aussi, le Tribunal a ordonné de maintenir le verdict,
mais d'alléger la peine et de considérer les peines infligées comme des
peines avec sursis.
Nous vous rappelons que Navalny et Ofitserov
avaient été jugés coupables d'avoir organisé le détournement au
détriment de l'entreprise publique de Kirov Kirovles et condamnés à 5 et
4 ans d'emprisonnement respectivement. À l'issue du premier verdict,
les partisans de l'opposition ont organisé un rassemblement de
protestation à Moscou ; le lendemain, les deux condamnés ont été remis
en liberté jusqu'au procès d'appel. Navalny a ainsi pu participer aux
élections à la mairie de Moscou et a recueilli 27% des voix devenant
ainsi un leader informel de l'opposition libérale.
Mercredi
dernier, Navalny a déclaré qu'il considère la peine avec sursis
injustifiée et qu'il fera appel. Les deux figurants du procès clament
leur innocence.
Mikhail Vinogradov, directeur du fonds
Peterbourgskaia Politika, explique que la peine avec sursis est un
compromis pour toutes les parties qui ne satisfera sans doute pas les
figurants du procès. « Je pense qu'il s'agit d'une décision politique et
d'un compromis qui ne saura satisfaire personne », a-t-il dit. Le
politologue remarque que le célèbre opposant pourrait ainsi perdre la
possibilité de se présenter aux élections. « Le verdict permet à Alexei
Navalny de participer au processus politique public, mais barre le
chemin de la personnalité politique majeure qui dispose d'un important
soutien des électeurs moscovites », explique Vinogradov. L'expert
estime qu'écarter Navalny reviendrait à corriger le mouvement de
contestation apparu suite aux manifestations de l'année 2012.
Leonid
Poliakov, chef du Département de la Politique générale à l'École des
hautes études en sciences économiques, est convaincu que le verdict du
Tribunal n'aura aucune incidence sur la situation politique, car la
Cours constitutionnelle russe a récemment annulé la norme qui
interdisait à toute personne ayant fait l'objet d'une condamnation
d'obtenir un mandat électif. « Le verdict du Tribunal régional de Kirov
doit être considéré en conjonction avec la décision récente de la Cours
constitutionnelle russe. La Cours suprême vient d'annuler la norme qui
interdisait à toute personne ayant fait l'objet d'une condamnation
lourde de se présenter aux élections. Aussi, Navalny garde l'ensemble de
ses droits politiques », explique le spécialiste. L'homme politique
envisage d'organiser un congrès du parti l'Alliance du peuple au sein
duquel il participera aux élections à la Douma de Moscou. « Il est
possible que l'appel des avocats permettra de supprimer la condamnation.
Mais il ne faut pas oublier que Navalny est poursuivi dans une autre
affaire, celle d'Yves Rocher Vostok, qui pourrait conduire à une peine
d'emprisonnement réelle. L'affaire de Kirov n'a pas changé la situation
politique. Navalny reste l'un des hommes politiques russes les plus
intransigeants et radicaux », conclut Poliakov.
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