La promotion de la société civile comme vecteur de rapprochement avec l'Europe


Mikhaïl Fedotov : "En premier chef, nous collaborons avec le Conseil de l'Europe". Crédit : Sergueï Sevostianov/RG

Mikhaïl Fedotov : "En premier chef, nous collaborons avec le Conseil de l'Europe". Crédit : Sergueï Sevostianov/RG

La Russie et l'Europe doivent développer leur collaboration en matière de protection des droits de l'homme sur un pied d'égalité, malgré la critique vive vis-à-vis de Moscou de la part de ses partenaires occidentaux, estime Mikhaïl Fedotov, chef du Conseil des droits de l'homme auprès du Président de la Fédération de Russie

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La Russie d'Aujourd'hui : Ces derniers temps, les critiques sont vives en Europe vis-à-vis des décisions russes qui, aux yeux des Européens, limitent les libertés des citoyens russes. Pensez-vous qu'il y a un fond nationaliste dans les lois sur l'interdiction de la propagande de l'homosexualité, sur la protection des sentiments religieux des croyants, sur les «agents étrangers » ? Comment pouvez-vous justifier la nécessité de l'adoption de ces lois ?



Mikhaïl Fedotov : Le Conseil s'est exprimé contre ces lois que nous jugeons insuffisamment réfléchies, contre-productives. L'application pratique de la loi sur les ONG dans sa partie sur « agents étrangers » montre que la loi n'est pas précise car elle ne permet pas de designer les organisations auxquelles elle s'applique. C'est pourquoi la loi doit être corrigée. La position du Conseil sur les autres lois que vous avez mentionnées est similaire.



Le développement de la collaboration et la recherche d'un compromis sur certaines questions (par exemple, l'exemption des visas) doivent-ils être conditionnés aux décisions russes sur l'extension ou la restriction des libertés individuelles des Russes ?



M.F.: J'estime qu'il n'y a aucun lien possible entre les deux. Nous sommes autant intéressés par l'exemption de visas avec l'Europe que par l'expansion des libertés individuelles de nos citoyens. Faire la pression sur la Russie ou un autre État est une perte de temps. Nous connaissons bien nos défauts, problèmes et incohérences et seront reconnaissants à tous ceux qui nous permettent d'y pallier. Mais le chantage est inutile. Nous sommes les premiers à être intéressés par de bonnes lois, par un État de droit, démocratique.



Comment dépasser la méfiance mutuelle entre la Russie et l'Europe ?

M.F.: Grâce à la transparence maximum dans nos relations, à la transparence des pouvoirs publics et à un partenariat total, sans ainés ni jeunes, sans maîtres et élèves. Nous sommes tous maîtres et élèves.



Dans quels domaines la collaboration entre la Russie et l'Europe serait-elle la plus efficace ?



M.F.: Dans les domaines des droits de l'homme et de promotion de la société civile.



Avec quelles organisations et institutions européennes le Conseil des droits de l'homme
 collabore-t-il ?

M.F.: En premier chef, nous collaborons avec le Conseil de l'Europe. Nous collaborons très activement avec l'Allemagne par le biais du forum russo-allemand intitulé le Dialogue de Saint-Pétersbourg, nous organisons des réunions et conférences régulières. L'école d'été pour jeunes historiens vient de se clore en région de Perm. A la fin de l'année dernière, la conférence intitulée « État et individu : les leçons du passé, la construction du futur » a été organisée à Moscou avec la participation des représentants de six pays européens. A la fin de cette année, à Berlin, aura lieu la deuxième édition de cette conférence ; conjointement, nous faisons des recherches, notamment sur la législation en matière de télévisuel public et des ONG.

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