Le 18 juillet, les Moscovites sont déscendus dans la rue pour soutenir Alexeï Navalny. Crédit : Rouslan Soukhouchine
La condamnation à cinq ans de Navalny par le juge a provoqué une flambée de critiques et la publication de nombreux commentaires négatifs. Ainsi, le politicien Boris Nemtsov, coprésident du parti libéral RPR-Parnas et proche d’Alexeï Navalny, a écrit sur son blog qu’il plaignait la femme et les parents de Navalny.
L’opposant Sergueï Parkhomenko a déclaré qu’il ne nous reste plus qu’à suivre les élections à la mairie de Moscou. « Nous observerons avec attention, de nos propres yeux, la manière dont ils vont remplir les urnes en faveur du maire sortant Sergueï Sobianine, avec des « votes d’invalides » à domicile, ceux d’étudiants recrutés dans leurs résidences et de tadjikes ayant des permis de séjour temporaires. »
L’écrivain et journaliste Macha Guessen s’étonne de l’étonnement de nombreux commentaires publiés sur les réseaux sociaux : « Les phrases de colère, d’horreur et d’étonnement qui remplissent en ce moment les publications de mes amis m’attristent beaucoup… Nous n’avons donc pas encore appris à écouter ce que l’on nous dit en russe depuis un an et demi ? Les autorités annoncent, par la bouche du président, des procureurs, des députés, qu’elles sont obtuses, désagréables et ne s’arrêteront devant rien. Il ne faut plus s’étonner, il faut les croire. Ecoutez les procureurs… Ils ne nous mentent pas. Il ne faut plus se mentir à soi-même. »
D’un autre côté, il y a des opinions opposées, comme celle du blogueur Mikhaïl Ivanov : « Cinq ans, c’est beaucoup. En prison, on s’ennuie, il fait humide et l’entourage n’est pas terrible. C’est pourquoi je plains beaucoup Navalny. Et il a une femme, des enfants. Mais, excusez-moi, messieurs les opposants, c’est une figure politique nulle. Je ne me souviens pas d’un seul accomplissement pour lequel je serais allé attaquer le tribunal de Kirov et arracher cette personne aux policiers malhonnêtes. L’opposition a joué au pouvoir et c’est tout. Les autorités, elles, vont continuer à changer chaque année les dalles et à redresser l’économie. »
La journaliste Daria Mazaeva écrit qu’elle a reçu de nombreux appels pour discuter de la condamnation de Navalny. « Messieurs, battez-moi, piétinez-moi, mais si tu as trempé dans une affaire, tu n’as pas à revendiquer des élections honnêtes. L’idée que Navalny est une victime d’un régime sanguinaire est totalement saugrenue. Sa popularité réelle est minimale. En outre, je sais personnellement que Navalny a depuis longtemps un accès au Kremlin. Ses épanchements réguliers sur sa page de Jivoï Journal étaient simplement l’accomplissement d’une commande politique particulière. Navalny s’est trompé, il ne s’est pas allié à la bonne faction au Kremlin. Là réside son erreur, et il faut cesser de pleurer et de renifler. Il a piqué de l’argent en son temps, c’est prouvé, ne vous cherchez pas d’idoles, ni chez Navalny, ni chez Poutine : faites juste travailler votre cerveau. »
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.