Kremlin : non aux adoptions par des homosexuels étrangers

Parmi ces pays, les premiers à adopter des enfants russes, selon les statistiques de 2011, sont l’Espagne, la France et le Canada. Crédit : AFP/East News

Parmi ces pays, les premiers à adopter des enfants russes, selon les statistiques de 2011, sont l’Espagne, la France et le Canada. Crédit : AFP/East News

Vladimir Poutine s’est prononcé contre l’adoption d’orphelins russes par des étrangers ayant contracté un mariage homosexuel.

Selon le quotidien Izvestia, le président russe a chargé le gouvernement et envoyé une demande à la Cour suprême pour préparer, jusqu’au premier Juillet, des changements dans la législation sur l’adoption.

Avant tout le ministère de l’Education et de la Science doit préparer des documents pour créer de nouvelles restrictions dans le domaine de la responsabilité dans lequel se trouve l’institut de l’orphelinat. Le ministère a indiqué à Izvestia qu’ils n’avaient encore reçu aucune indication du chef du cabinet ministériel.

« Des mécanismes seront travaillés quand on aura pris connaissance du document », a déclaré le vice-ministre de l’Éducation et de la Science, Igor Remorenko.

Le chargé aux droits des enfants, Pavel Astakhov, avait auparavant fait part de son inquiétude quant au sort des enfants russes adoptés par les gays et lesbiennes. Il a promis de faire tout son possible pour que les orphelins russes ne se retrouvent que dans des familles traditionnelles.

Le président du mouvement social du Collectif panrusse des parents, Nadejda Khramova, considère qu’il sera très compliqué de vérifier l’orientation sexuelle des parents adoptifs, il est plus simple d’interdire totalement l’adoption d’enfants russes par des étrangers.

« Une telle ordonnance pourrait être un obstacle juridique pour les adoptions à l’étranger. Déterminer techniquement l’orientation des parents adoptifs est compliqué, un couple ayant contracté un mariage fictif pourrait ainsi arriver en Russie », indique Khramova.

Le leader du mouvement LGBT russe, Nikolaï Alekseev, a remis en question, dans une discussion avec Izvestia, le fait que la proposition du président puisse avoir de véritables conséquences.

« C’est une action purement politique, liée à la volonté de montrer que les autorités sont conséquentes dans leurs décisions. Oui, la communauté internationale a condamné l’initiative, mais seulement dans les mots, personne ne déposera de plainte auprès de la Cour européenne des droits de l’homme », affirme Alekseev.

Le mariage homosexuel est officiellement reconnu aux Pays-Bas, en Belgique, en Espagne, au Canada, en Afrique du Sud, en Norvège, en Suède, au Portugal, en Islande, en Argentine et au Danemark. En novembre 2012, le gouvernement français a adopté un projet de loi de légalisation du mariage homosexuel.

Parmi ces pays, les premiers à adopter des enfants russes, selon les statistiques de 2011, sont l’Espagne, la France et le Canada.

La question de l’interdiction de l’adoption d’enfants russes par des membres de la communauté LGBT a déjà été soulevée par l’initiateur de la « loi Dima Yakovlev », Ekaterina Lakhova. La députée a proposé de revoir l’accord d’adoption entre la Russie et la France qui connaît un processus de légalisation des mariages. Selon elle, le président russe fait tout pour que les orphelins russes soient confiés à des familles dans lesquelles ils recevront les valeurs d’éducation traditionnelles.

« Le président a raison de porter son attention sur cet aspect de l’adoption. L’enfant doit avoir une mère et un père, et non pas deux mamans et deux papas. Mais on ne peut considérer que l’interdiction de l’adoption d’enfants dans des familles monoparentales entrera en vigueur rapidement, c’est un long processus », a souligné Lakhova.

Paru sur le site d'Izvestia le 28 mars 2013.

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