Russie lointaine : la Transbaïkalie et ses mines d'or

La Transbaïkalie (à l'est du lac Baïkal, en Sibérie) est connue pour ses lacs paisibles et ses paysages à couper le souffle. Les bosquets sauvages et affleurements de roches s'étendent le long des plaines, des formations rocheuses étranges s'élèvent le long des sommets et les bouleaux rendent denses même la lisière des forêts. Par ailleurs, la région est très riche en ressources naturelles.

La région de Gazimouro-Zavodsky est l'une des plus reculées et des moins peuplées de l'oblast de Tchita – au bout du monde, comme on dit. Les explorateurs russes ont atteints les rives du Gazimour à la fin des années 1750. La localité rurale accueille une usine d'extraction d'or et d'autres métaux précieux. La ville comme l'usine sont connues sous le nom de Gazimoursky Zavod.

Près de 95% de la poudre d'or contenue dans les sédiments aurifères est extraite à l'aide d'une machine de rinçage. Il y a 15 ou 20 ans, près de la moitié était perdue et considérée comme du déchet. Tout a commencé non pas grâce à l'or, mais grâce à l'argent. Au début des années 1720, on a découvert que le bassin du Gazimour contenait des dépôts d'argent, après quoi la colonisation de ces vastes étendues inhabitées a commencé.

Hélas, la présence d'or et d'autres métaux précieux n'était pas toujours synonyme de bonnes conditions de vie. Au XIXe siècle, des décembristes, des insurgés polonais et des membres de mouvements révolutionnaires ont tous trimé à cet endroit. Chaque jour, entre 2,5 et 4 kg de poudre d'or sont déposés sur ces tapis. La "récolte" est surveillée une fois par jour.

La surveillance est effectuée par le chef d'équipe sous la supervision de gardes armés. Outre les personnes venues d'ailleurs, la population régionale est également constituée d'Evenks et de Bouriates qui se sont installés entre les localités russes. La présence de l'industrie a poussé ces nomades traditionnels à modifier leur mode de vie, et beaucoup sont restés.

L'usine récemment ouverte a attiré des ingénieurs miniers, des commerçants, des fonctionnaires et d'autres personnes diplômées. Aujourd'hui, Oleg Poliakov, ministre des Ressources naturelles de Transbaïkalie réalise pour les journalistes venus de Moscou une visite des unités de production. Il explique que la saison passée, les 160 membres de l'équipe ont produit plus d'une tonne d'or chimiquement pur.

La production d'or de Transbaïkalie en 2014 devrait dépasser les résultats de l'année précédente. La production est toujours d'un peu plus de 9 tonnes de métal précieux par an, mais 2014 devrait voir le seuil des 10 tonnes franchi, ce qui en fait l'une des cinq plus grandes régions minières d'or.

La méthode traditionnelle est apparue il y a bien longtemps et même si de nouvelles techniques ont été développées depuis, elle est encore utilisée dans les mines proches de la surface de nos jours.

De petites pépites dans la paume du ministre des Ressource naturelles de Transbaïkalie. 36 entreprises exploitent l'or dans 17 districts de la région.

Le territoire est traversé par les fleuves Gazimour, Ourov et Tourov. Le plus grand, le Gazimour possède d'abruptes falaises où poussent de nombreux buissons. Certaines années, le fleuve s'emporte et inonde les localités situées en aval.

Cette pépite d'environ 400 g a été miraculeusement pêchée par la machine de rinçage. En théorie, ces pépites sont éliminées car la machine est réglée pour extraire la poudre d'or. Cette prise exceptionnelle a été baptisée "Jubilée" – car l'unité fêtera bientôt ses dix ans.

La vie ici est tout sauf simple. Certains villages ne sont toujours pas raccordés au réseau électrique et obtiennent leur électricité à partir de générateurs diesel. Les avions ne volent pas ici, et même les téléphones et les radios ne fonctionnent pas. Ce n'est que récemment que les "steppes sauvages de Transbaïkalie" ont obtenu leur premier tronçon de chemin de fer, de 400 km de long. Ces zones reculées devraient désormais assister au début d'une nouvelle ère dans l'industrie minière.

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