Saïgas, espèce adorable mais en voie de disparition en Russie

De nombreux programmes ont été mis au point par différentes organisations. Mais, souvent, la situation change avant que le programme ne puisse être mis en place. Cette année, WWF a lancé un projet à destination de grands herbivores, financé par le gouvernement hollandais : une petite subvention, une première du genre, a été allouée pour la protection des saïgas de Kalmoukie en Russie.

De nombreux programmes ont été mis au point par différentes organisations. Mais, souvent, la situation change avant que le programme ne puisse être mis en place. Cette année, WWF a lancé un projet à destination de grands herbivores, financé par le gouvernement hollandais : une petite subvention, une première du genre, a été allouée pour la protection des saïgas de Kalmoukie en Russie.

Evgeniy Polonskiy

Les saïgas sont des ongulés sauvages qui vivent dans les steppes russes. On les retrouve dans le sud-est de la partie européenne de la Russie, dans la région Basse-Volga (photo: saïgas d’Astrakhan). Tout l’été, des troupeaux de plusieurs dizaines de saïgas errent dans les steppes, broutent les succulentes pousses de plantes différentes (arroche, armoise, blé, salicorne, etc.), qui leur apportent l’eau et les nutriments nécessaires à leur organisme.

Les mâles ont des cornes petites, translucides, claires avec des pointes foncées, les femelles n’ont pas de cornes. Leur fourrure, longue et épaisse, qui repousse juste avant l’hiver, les protège contre les sévères tempêtes de neige. Les spécimens adultes les plus grands ne dépassent pas les 60kg : en moyenne, les mâles pèsent quelque 45 kg et les femelles 30-35kg.

Les saïgas sont facilement reconnaissables grâce à leurs grandes têtes et leurs gueules bossues et gonflées, avec une sorte de petite trompe au bout. Le nez crochu est dû aux larges cavités nasales qui leur servent d’organe corporel en réchauffant l’air froid d’hiver inspiré par les saïgas lorsqu’ils galopent.

En hiver, ils se réunissent en troupeaux d’un millier de spécimens et migrent vers le sud à la recherche d’un climat plus doux, parcourant parfois des centaines de kilomètres. En été, quand l’herbe est fanée et les bassins d’eau desséchés, ils se dirigent vers le nord. Aussi, les saïgas sont tout le temps en mouvement.

Les troupeaux migrants peuvent se compter par milliers ou plusieurs dizaines de milliers de saïgas, perpétuellement en mouvement. Une concentration aussi massive durant les migrations dessert les animaux : ils sont facilement localisables et deviennent une proie facile pour les chasseurs. Le prédateur le plus dangereux pour les saïgas adultes est le loup des steppes – pour échapper à la mort, les saïgas doivent courir plus vite que le loup.

Le changement d’itinéraire migratoire pose de sérieux problèmes. Imaginez un troupeau de plusieurs milliers de saïgas tomber sur un profond canal artificiel : contrairement à une rivière naturelle aux bords peu profonds qui permettent aux animaux de se mettre à nager progressivement, les bords des canaux sont abrupts. Et un pipeline. Peuvent-elles grimper dessus ?

Pour éviter le goulot, certains saïgas tentent de trouver un détour, d’autres sont écrasées, d’autres encore mettent bas prématurément. A l’étroit, les animaux sont affaiblis par la nourriture insuffisante, les maladies se propagent rapidement – en général, ce n’est pas beau à voir. D’autre part, si l’on connaît les routes migratoires, elles peuvent être prises en compte pour les projets de construction afin d’offrir aux animaux un parcours sécurisé au sein d’un seul « couloir » plutôt que dans la steppe infinie.

Au cours des dix dernières années, de nombreux problèmes ont touché les saïgas. Le braconnage a cru considérablement en raison d’une forte demande pour la viande de saïga et, plus particulièrement, les cornes utilisées dans la médecine chinoise. Le braconnage le plus barbare remonte au début des années 1990 où les animaux n’étaient chassés que pour leurs cornes,  des centaines de milliers de cadavres laissés à l’abandon dans la steppe.

La population de saïgas change constamment : principale proie pour les chasseurs des steppes, ils sont parfois au bord d’extinction.  Puis, durant les périodes de migration, les troupeaux de saïgas peuvent atteindre des dizaines de milliers de spécimens. Il faut alors trouver un moyen de les utiliser sans que le processus ne se transforme en un terrible massacre.

De nombreux programmes ont été mis au point par différentes organisations. Mais, souvent, la situation change avant que le programme ne puisse être mis en place. Cette année, WWF a lancé un projet à destination de grands herbivores, financé par le gouvernement hollandais : une petite subvention, une première du genre, a été allouée pour la protection des saïgas de Kalmoukie en Russie.

Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.

Ce site utilise des cookies. Cliquez ici pour en savoir plus.

Accepter les cookies