Lorsqu’on étudie l’espace musical russe, il est important de faire place non seulement aux musiciens, mais aussi à ceux qui se cachent derrières ces noms, plus précisément les labels. Car aujourd’hui, le talent ne parle pas toujours pour lui-même, sa voix se dissout sur les ondes radio infinies. Le principal objectif de Zapal Records, comme de toute autre label, est de donner force à cette voix, de faire en sorte qu’elle soit aussi forte et distincte que possible.
Le premier album du groupe synth-pop Neon Lights, Heaven, est le premier release du label. Les novices pétersbourgeois, bien que surnommés les Pet Shop Boys russes, n’auraient pu trouver un nom plus pertinent : leurs chansons sont riches en sons électroniques chatoyants qui semblent accompagner d’énormes panneaux de néon.
Leur contrepoids au sein du label est le groupe de rock expérimental Polyusa (Pôles) qui s’est lancé sur le front musical russe à la fin des années 90. Pour la fin de l’année 2014, ils ont sorti leur nouvelle arme secrète : leur cinquième album studio complet. Dans chacune de leurs chansons, Polyusa prouvent que la force de la musique rock ne réside pas toujours dans les boutons d’amplificateur tournés à bloc et les guitares surchargées, mais dans les paroles sincères et subtiles qui permettent aux pensées de chacun de s’envoler et de partir en voyage.
L’histoire de Zorge est tout aussi riche. Le leader et bassiste du groupe Evgueni Fedorov avait auparavant dirigé le groupe à succès Tequilazzz qui a connu presque 20 ans de vie. En 2010, avec le batteur allemand Marc-Oliver Lauber, Fedorov a lancé Zorge. Désormais, sa basse riche et profonde, si familière, est accompagnée de personnalités étincelantes de musiciens, qui ne tirent pas la couverture sur eux, mais créent une harmonie polyphonique des instruments.
Zorge n’est pas le seul groupe d’Evgueni Fedorov. Au sein de son autre groupe, Optimistica Orchestra, il semble changer d’image pour revêtir des costumes austères aux côtés des musiciens d’Akvarium, Leningrad et Spleen, et pour chanter de belles chansons intelligentes dans des genres allant du ska à la bossa nova, le tout aux sons d’instruments rares comme le kantele (cithare finlandaise).
Les seuls (pour lors) Moscovites dans l’équipe du label sont le groupe d’Indie-pop Tinavie. En cinq ans, ils ont sorti trois albums studio pour montrer un visage intelligent de la musique russe en Europe et aux États-Unis. Les compositions lisses et indolentes semblent vous envelopper d’un filet musical invisible impossible à rompre, surtout lorsqu’on entend la sublime voix de Tina Manicheva.
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