Quelles sont les diasporas les plus importantes en Russie?

Artistes tadjiks au festival Etnomir, à Moscou

Artistes tadjiks au festival Etnomir, à Moscou

Stas Etwesch/Sputnik
La Russie a toujours été un pays multiethnique. Outre de nombreux peuples autochtones, elle compte depuis longtemps des communautés issues des États voisins.

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Aujourd'hui, la Russie abrite quelque 147 millions d'habitants (données 2021) et environ 200 peuples, qui comprennent à la fois les ethnies autochtones du pays et celles, principalement, des anciennes républiques soviétiques. Des Arméniens, des Azéris, des Tadjiks et des Kirghizes vivent dans pratiquement toutes les villes du pays. Les citoyens de nombreux États post-soviétiques ont en réalité la possibilité d'entrer en Russie sans visa et ce sont eux qui forment principalement les diasporas les plus nombreuses en Russie. Bien que les diasporas les plus anciennes en Russie remontent au XVIe siècle, les statistiques officielles modernes de la Russie ne donnent qu'une idée approximative de la présence des différentes communautés et de leur taille.

En février 2022, Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil russe de sécurité, a cependant déclaré que la taille des diasporas les plus importantes dans le pays se situait entre 1 et 5 millions de personnes chacune.

Arméniens

Au festival annuel Abrikos organisé par l'Union des Arméniens de Russie au parc VDNKh de Moscou

La diaspora arménienne est l'une des plus anciennes et des plus importantes de Russie. Selon diverses estimations, il y a ici entre 1,7 et 2,5 millions d'Arméniens, dont la plupart vivent dans le sud du pays : dans les régions de Krasnodar et de Stavropol, ainsi que dans celle de Rostov-sur-le-Don ; il existe également d'importantes diasporas à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Étant donné la taille de la population de l'État d'Arménie lui-même (environ 3 millions de personnes), les Russes aiment plaisanter en disant que tous les Arméniens ont probablement déménagé en Russie. Et il ne s'agit pas seulement de personnes qui ont émigré en Russie dans les années post-soviétiques, mais aussi de descendants d'Arméniens vivant dans le pays depuis l'époque tsariste. À Moscou, par exemple, la communauté arménienne est apparue à la fin du XVIe siècle et ce fait est rappelé par divers noms de rues, comme la ruelle d’Arménie, dans le centre de la ville, et plusieurs portant le nom de représentants célèbres de ce peuple. À Saint-Pétersbourg, l’on trouve même un ancien cimetière arménien sur l'île Vassilievski. Il existe également 120 églises arméniennes en Russie, surtout dans le sud et beaucoup moins en Extrême-Orient.

Azéris

Fête Moscou-Bakou au parc VDNKh de Moscou

Les Azéris de Russie sont l'un des peuples indigènes du Daghestan (une république du Caucase russe qui fait frontière avec l'Azerbaïdjan), l'azerbaïdjanais étant considéré comme l'une des langues officielles de cette république.

Cependant, dans toute la Russie aujourd'hui, il y a aussi des milliers d'Azéris originaires d'Azerbaïdjan. Selon le recensement de 2010, plus de 600 000 Azéris vivent dans le pays, mais certains rapports affirment que ce chiffre serait beaucoup plus élevé, jusqu'à 2 millions. Historiquement, leur importante diaspora vit principalement à Astrakhan, ville située près de la Caspienne, depuis le XIXe siècle : les Azéris y étaient engagés dans la prospection et l'extraction du pétrole. Après l'effondrement de l'URSS, des communautés azerbaïdjanaises se sont formées en Russie, se concentrant sur le commerce des fruits et légumes. « Si vous n'avez pas goûté aux tomates azerbaïdjanaises, alors vous ne savez pas ce que sont les vraies tomates », déclare Chakhine Chykhlinski, leader de la diaspora azérie dans l'Oural.

Ouzbeks

Inauguration du centre de la langue et de la culture ouzbèkes à l'Université linguistique d'État de Moscou

La migration massive des Ouzbeks vers la Russie a commencé dans les années 2000, alors que l'économie nationale était déjà en plein essor. Les représentants de ce peuple, pour la plupart, viennent travailler par équipes se relayant : ils sont engagés temporairement dans la construction, le commerce et les services de nettoyage, et envoient leurs gains vers leur pays. Selon les estimations de 2017, il y a environ 2 millions de migrants originaires d'Ouzbékistan en Russie, ainsi qu'un peu moins de 300 000 personnes qui ont obtenu la nationalité russe. Le plus grand nombre d'Ouzbeks vit dans la région de Moscou, à Saint-Pétersbourg et dans l'Oural – et il existe ici des sociétés régionales qui aident les Ouzbeks à obtenir des documents pour travailler et à résoudre leurs problèmes juridiques. En outre, les diasporas ouzbèkes participent souvent à divers festivals des peuples de Russie, en offrant aux invités du plov et des lepiochki (pains plats) cuites au tandour (four en terre cuite). Par ailleurs, la cuisine ouzbèke est très populaire en Russie, et l’on en trouve des restaurants dans toutes les grandes villes du pays.

Lire aussi : Moscou, une ville plus française qu’il n’y paraît

Géorgiens

Employé d'un restaurant géorgien servant des khinkali

Comme les Arméniens, les Géorgiens forment la plus ancienne diaspora en Russie. Pendant de nombreuses années, a subsisté la Sloboda (quartier) géorgienne à Moscou (à peu près dans la zone de l'actuel zoo municipal), et s’y dresse encore la célèbre église de Saint-Georges le Victorieux, le centre spirituel des Géorgiens dans la capitale. La Géorgie est bien sûr aussi présente dans les noms de rue. Selon le recensement de 2010, près de 160 000 Géorgiens vivent en Russie, mais les experts estiment que le nombre de représentants de ce peuple pourrait en vérité atteindre un demi-million. La diaspora géorgienne réunit de nombreuses communautés régionales et organise divers forums culturels, principalement à Moscou. Et, bien sûr, la cuisine géorgienne est restée la plus populaire en Russie depuis l'époque soviétique, car les cinquante sortes de khatchapouri différentes peuvent conquérir n'importe quel cœur.

Tadjiks

Passagers à la gare moscovite de Kazan avant le départ d'un train Moscou-Douchanbé, capitale du Tadjikistan

Les Tadjiks, comme les Ouzbeks, ont commencé à venir travailler en Russie dans les années 2000. Aujourd'hui, ils sont environ un million (dont 300 000 dans la région de Moscou), mais il n'existe pas de données exactes car eux aussi travaillent par rotation. Il existe un certain nombre d'organisations tadjikes dans les grandes villes russes qui aident leurs compatriotes à trouver un emploi ici, à obtenir les bons documents et à s'adapter à la vie dans une culture différente. « Nous essayons de faire en sorte que nos compatriotes qui, pour diverses raisons, se sont retrouvés loin de leur terre natale, ne se sentent pas seuls », expliquent les responsables de l'organisation Nour (Lumière) de Moscou, l'une des plus importantes de la diaspora. Elle aide les enfants de migrants à se préparer à l'école, à passer des examens conformes aux normes russes et à trouver une langue commune avec les enfants locaux. Tout cela à titre gracieux.

Moldaves

Votants moldaves à Moscou lors d'élections parlementaires en Moldavie

Selon diverses données, 200 à 600 000 Moldaves vivent en Russie. En raison de la situation économique difficile, les gens ont commencé à quitter la Moldavie au début des années 2000, et leur principale destination a été la Russie, qui leur semblait plus proche par la mentalité et les traditions. Les jeunes de Moldavie viennent souvent en Russie après l'école pour suivre une formation et trouver un emploi ici. Il y a aussi des migrants parmi les Moldaves qui travaillent par rotation. Le russe est parlé par 99% des Moldaves en Russie. Parallèlement, les Moldaves qui vivent à l'étranger participent à diverses associations et organisent même leur propre Congrès des diasporas moldaves afin de préserver les traditions et les liens avec leur patrie.

Ukrainiens

Aéroport de Tioumen

Les Ukrainiens constituent l'une des plus grandes diasporas en Russie – 2 à 5 millions de personnes, à la fois citoyens russes et immigrants. L'ukrainien est l'une des dix langues les plus parlées en Russie, le plus grand nombre de ses locuteurs résidant dans le Grand Nord du pays : sur la péninsule de Iamal et dans la région de Tioumen, où se trouvent des sites d’extraction de gaz et de pétrole, où nombre d’entre eux travaillent en relai.

Biélorusses

Queue près de l'ambassade de Biélorussie à Moscou lors des élections présidentielles de ce pays

La communauté biélorusse en Russie compte un peu plus d'un demi-million de personnes et c'est la plus grande communauté de ce peuple à l'étranger. Il est intéressant de noter que les centres culturels de ce peuple sont situés loin de sa frontière : à Novossibirsk, Samara, Iaroslavl et Nijni Novgorod.

Kirghizes

Kirghizes dans le village de Klichtchino, dans la région de Toula, au sud de Moscou

Selon les données de 2018, il y a environ 650 000 Kirghizes et 100 communautés de ce peuple en Russie. « Les Kirghizes [vivant dans leur patrie] associent leur avenir uniquement à la Russie. Là-bas, en règle générale, un membre de la famille travaille nécessairement en Russie », explique Amir, propriétaire d'un salon de beauté à Moscou.

Dans cet autre article, nous vous expliquions dans quels pays l’on trouve les plus importantes diasporas russes.

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