Un F/A-18E Super Hornet américain. Crédit : Reuters
Après que les forces aériennes américaines ont abattu le 18 juin un appareil de l’armée syrienne qui avait, selon Washington, bombardé des unités des Forces démocratiques syriennes (FDS), Moscou a rompu l’accord avec les États-Unis sur la prévention des incidents aériens en Syrie.
Le ministère russe de la Défense a estimé que l’opération unilatérale de l’aviation américaine était une violation grossière de la souveraineté syrienne et des normes du droit international. Il a dénoncé comme une « agression militaire » l’action du Pentagone.
Lors de l’attaque de l’appareil américain, des avions russes se trouvaient non loin du secteur, ce qui n’a fait que verser de l’huile sur le feu.
Selon le ministère russe de la Défense, la direction des forces de coalition n’a pas répondu à l’appel lancé sur la ligne reliant la base d’Al-Oudeïd (des États-Unis au Qatar) à celle de Hmeimim (de Russie en Syrie) et n’a pas averti les militaires russes d’un éventuel incident.
Des représentants des Forces démocratiques syriennes. Crédit : Reuters
En réaction, les systèmes de défense antiaérienne russes surveilleront désormais tous les vols (aussi bien de drones que d’avions pilotés) de la coalition dans les secteurs d’action de l’aviation russe à l'ouest de l'Euphrate.
Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié l’incident de soutien à ces mêmes terroristes que les États-Unis combattent.
L’incident aura en premier lieu une influence sur les combats pour le fief de Daech, Raqqa.
« Aucune des parties n’est capable actuellement de libérer Raqqa à elle seule. Les Kurdes, protégés de Washington, manquent de matériel lourd pour prendre la ville et se limitent à l’assiéger. L’armée syrienne avance sur Deir ez-Zor et n’est pas prête à se déplacer dans le secteur où combat l’opposition soutenue par les États-Unis », a expliqué à RBTH Vladimir Ievseïev, expert militaire et directeur adjoint de l’Institut des pays de la CEI.
Un membre des Unités de protection du peuple (YPG). Crédit : Reuters
Selon lui, ce n’est qu’en unissant les forces qu’il sera possible d’enregistrer des succès dans l’une des batailles les plus sanglantes de la guerre syrienne. Ainsi, l’opposition a besoin aujourd’hui de chars et d’artillerie lourde pour déloger les rebelles de leur fief à Raqqa, matériel qu’elle ne peut obtenir qu’avec l’aide du gouvernement syrien. Or, l’accident avec l’avion abattu met à mal les perspectives dans ce domaine.
« En effet, les Américains ont transféré une partie de leur artillerie de leurs bases au Proche-Orient dans la zone située à l’est de Raqqa. Mais très peu. Or, il est nécessaire aujourd’hui de bombarder en masse les régions de concentration des hommes de Daech à Raqqa et de transférer sur les lieux des forces spéciales pour le nettoyage », a indiqué l’analyste militaire du journal Izvestia, Alexeï Ramm.
Les experts estiment que ce désaccord entre la Russie et les États-Unis est provisoire et que les deux pays relanceront leur coopération dans la région.
« Pour le moment, l’aviation russe s’occupera de déblayer la route menant à Deir ez-Zor pour l’armée syrienne. En outre, nous devons assurer la défense de Palmyre afin de ne pas la perdre de nouveau », a fait remarquer Alexeï Ramm.
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