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Les 14 et 15 mai, Pékin a accueilli la toute première édition du Forum sur les Nouvelles route de la soie. 29 chefs d’État, dont le président russe Vladimir Poutine, l’invité spécial du forum, ont assisté à l’événement. Le forum marque une étape majeure dans le développement du principal axe de la politique extérieure de Pékin depuis quatre ans, l’initiative Une Ceinture, une route.
La Russie est considérée comme un partenaire majeur et l’un des principaux moteurs du projet. Pourtant, les résultats pratiques de la coopération sino-russe au sein de l’initiative ne sont pas si nombreux.
« Vladimir Poutine a prononcé un discours à la cérémonie d’ouverture juste après Xi Jinping, ce qui souligne l’importance que Pékin accorde à Moscou, nous indique Gabouïev. Cela a également poussé les médias russes à affirmer que le président Poutine a inauguré l’événement au même titre que le président Xi. Ce n’est pourtant pas tout à fait vrai, ne serait-ce que parce que les médias chinois ont publié le texte intégral du discours d’ouverture de Xi séparément des déclarations des invités étrangers ».
Gabouïev ajoute que la possibilité pour le président Poutine de parler du projet de Grande Eurasie à un événement international majeur et de promouvoir la Russie en tant que partenaire égal de l’initiative constituait pour le Kremlin le principal résultat politique du forum.
La Grande Eurasie est une initiative de coopération internationale annoncée par le président Poutine l’année dernière lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.
L’unique résultat économique plus ou moins concret du forum pour Moscou est la création d’un Fonds d’investissement pour le développement de la coopération régionale sino-russe qui aura pour but de « promouvoir la coopération entre le Nord-Est de la Chine et l’Extrême-Orient russe ».
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Cependant, en ce qui concerne la pénétration chinoise en Extrême-Orient, la méfiance que les investisseurs de l’Empire du Milieu rencontrent auprès des autorités régionales russes entrave souvent la coopération réelle. Néanmoins, juste après le forum, le président Poutine a tenté de relativiser le pessimisme en affirmant qu’il n’y avait aucune raison de craindre que les entreprises chinoises « prennent le contrôle de l’économie russe ».
Apparemment, la discussion approfondie sur le contenu de la coopération sino-russe a été reportée jusqu’à la visite du président Xi Jinping à Moscou en juillet prochain. Lors de la rencontre bilatérale au forum, Poutine et Xi se sont limités à un dialogue sur le volume des échanges commerciaux entre la Chine et la Russie, qui a légèrement augmenté pour la première fois depuis plusieurs années.
Cela pourrait donner à Moscou du temps pour se préparer pour une discussion constructive dans moins de deux mois. Les opportunités de coopération entre la Russie et la Chine au sein de l’initiative sont certes nombreuses, mais sans un solide travail préparatoire il sera impossible d’attirer des investissements chinois, affirme Oleg Remiga, directeur du Laboratoire des études chinoises à l’école de management Skolkovo de Moscou.
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À l’issue de sa visite de deux jours en Chine, le président Poutine a déclaré que ce serait « un péché de ne pas saisir les opportunités » que présente la coopération sino-russe. Il a souligné l’ouverture de la Chine sur le monde.
Le président russe n’a cependant pas mentionné le grand nombre d’autres prétendants aux investissements chinois à travers le monde. À en juger par l'ampleur de ce premier forum, Moscou doit faire face à une forte concurrence pour l’argent chinois alors que les autorités russes s’efforcent de développer un partenariat avec son grand voisin à l’Est.
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