Persécution des homosexuels en Tchétchénie: 23 pays demandent à la Russie d’enquêter

Manifestation de soutien à la communauté LGBT à Madrid, en Espagne.

Manifestation de soutien à la communauté LGBT à Madrid, en Espagne.

AP
La Coalition pour l'égalité des droits appelle les autorités russes à enquêter sur la persécution présumée des hommes homosexuels dans la république du Caucase du Nord.

23 pays membres de la Coalition pour l'égalité des droits ont adressé un « appel urgent » aux autorités russes, les enjoignant à enquêter sur les persécutions présumées subies par les hommes homosexuels en Tchétchénie. Le document a été signé en Uruguay par l’Argentine, l’Allemagne, l’Espagne, la France, le Chili et la Suède, entre autres.

Les signataires se réfèrent à une série de rapports publiés par le journal d’opposition Novaïa Gazeta qui a dénoncé, début avril, une campagne de purges massives contre les personnes LGBT en Tchétchénie, où plus d'une centaine d’homosexuels auraient été arrêtés et certains d'entre eux tués. De nombreux médias et ONG occidentaux ont fait écho à cette publication.

« Si ces informations se révèlent vraies, les signataires exhortent le gouvernement russe à prendre des mesures pour assurer la libération de toute personne détenue injustement et traduire les auteurs en justice », indique le communiqué.

« Ces mesures sont conformes aux obligations et engagements internationaux relatifs aux droits de l'homme que le gouvernement russe s’est engagé à respecter pour garantir les droits humains de tous les individus », poursuit le communiqué.

La réaction des autorités tchétchènes suite à la publication des accusations a été virulente. Le porte-parole du dirigeant tchétchène Alvi Karimov a qualifié la publication de « mensonge absolu », soulignant qu'« il est impossible d'arrêter et de poursuivre en justice des gens qui n’existent pas dans la république ». Le président de la république Ramzan Kadyrov a également démenti les accusations, alors que 15 000 personnes se sont rassemblées à Grozny pour accuser Novaïa Gazeta de calomnie.

Pour sa part, le porte-parole du président russe Dmitri Peskov a déclaré la semaine dernière, après une rencontre entre Poutine et Kadyrov, que les deux dirigeants n’étaient pas au courant de tels abus. Peskov a déclaré que les accusations parues dans le journal étaient « totalement anonymes » et que l’administration russe n’avait aucune raison de retirer sa confiance à [Kadyrov] dans cette situation.

Le 24 avril dernier, le Conseil de l'Europe a exhorté la Russie à protéger les personnes de la communauté LGBT. « Des mesures urgentes sont nécessaires pour protéger les personnes LGBT en Tchétchénie, le Comité des Ministres continuera à surveiller la situation ».

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