Le Donbass reporte les élections locales, Kiev dénonce « un jeu déloyal »

La DNR et la LNR ont reporté à 2016 leurs élections locales.

La DNR et la LNR ont reporté à 2016 leurs élections locales.

AP
Les dirigeants des républiques autoproclamées de l’est de l’Ukraine ont accepté de reporter les élections locales, faisant ainsi un pas en direction des souhaits formulés à la suite du sommet quadrilatéral de Paris consacré à l’Ukraine.

Les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk (DNR) et Lougansk (LNR) ont reporté leurs élections locales. La question de ces scrutins, qui devaient être organisés indépendamment des élections nationales, était ces derniers temps l’une des pierres d’achoppement de l’application des accords de paix dits de Minsk. Kiev affirmait que toute organisation unilatérale d’élections locales par ces deux républiques autoproclamées était une sérieuse violation des ententes, qui signifiait leur échec complet.

À l’heure actuelle, comme Donetsk et Lougansk l’ont déclaré, les élections sont reportées à 2016 et devront avoir lieu le 21 février. Cependant, lors de l’annonce du report, les représentants des deux régions du Donbass ont fait savoir que le renoncement aux dates initialement choisies était conditionné à « l’application totale par Kiev du volet politique de Minsk-2 ». Les républiques attendent que Kiev soit prêt à « accorder au Donbass un statut spécial, à ne pas engager de poursuites ou de sanctions contre les participants aux événements sur le territoire des régions de Donetsk et Lougansk, ainsi que de voter des amendements à la Constitution en accord avec nous ».

Pas de statut spécial

Le président ukrainien Petro Porochenko a déclaré que l’accord de Donetsk et Lougansk pour un report des scrutins « ouvrait la voie à un retour de l’Ukraine dans le Donbass par des élections conformes à la loi ukrainienne et basées sur les standards de l’OSCE ».  La réaction du ministère des Affaires étrangères ukrainien a été plus émotionnelle. Le chef de la diplomatie Pavel Klimkine, dans un discours au parlement le 7 octobre, a dénoncé le geste de la DNR et de la LNR comme un « jeu déloyal », insistant sur le fait que les accords de Paris prévoyaient une annulation complète des élections, et non leur report. Il a également déclaré que « le Donbass n’aura aucun statut spécial », que les élections ne pourraient se tenir qu’après « le départ des troupes étrangères », et qu’une amnistie ne pourrait être prononcée qu’après les élections.

Réaction de Moscou

Moscou, à son tour, a salué la décision des républiques autoproclamées. « C’est un nouvel exemple d’attitude constructive et souple dans le but de matérialiser les accords de Minsk », a déclaré Dimitri Peskov, responsable du service de presse du président russe.

Pavel Svyatenkov, membre de l’Institut indépendant de stratégie nationale a estimé dans une interview à RBTH que la décision de la DNR et de la LNR était « une concession unilatérale » faite à Kiev. « L’Ukraine a promis plusieurs fois de mettre en œuvre les accords de Minsk : déclarer une amnistie, adopter une loi d’autogestion locale de Donetsk et Lougansk, amender la Constitution, etc. Pour l’instant, rien de tout cela n’a été fait », a déclaré l’expert, soulignant également qu’il ne constatait aucun signe de changement dans la position de Kiev.

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