Cessez-le-feu en Ukraine : le chef de la diplomatie belge salue les efforts de Moscou

Didier Reynders (à gauche) et Sergueï Lavrov. Crédit : Edouard Pesov

Didier Reynders (à gauche) et Sergueï Lavrov. Crédit : Edouard Pesov

Le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders et son homologue russe Sergueï Lavrov se sont rencontrés à Moscou mardi 9 décembre au soir. Voici les temps forts de la rencontre.

Sur la situation en Ukraine

La Russie a joué un rôle important dans la signature de l’accord de cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine, a annoncé mardi le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders à l’issue de sa rencontre avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

« La Russie a contribué à la signature de l’accord de cessez-le-feu et contribue au respect des accords de Minsk », a-t-il indiqué. « Nous espérons que nous pourrons rapidement attester que l’accord de cessez-le-feu est réellement respecté pour pouvoir procéder aux étapes suivantes du règlement du conflit. Nous estimons que l’OSCE pourrait jouer un rôle important dans le suivi du cessez-le-feu en renforçant sa présence dans ces régions ».

M. Reynders a souligné que le travail du Conseil d’Europe (СЕ) en matière de protection des droits de l’homme devait être mené sur l’ensemble du territoire ukrainien, et pas seulement dans l’est du pays. Au second semestre de l’année prochaine, le ministre belge des Affaires étrangères assurera la présidence du Comité des Ministres du CE. 

« Nous soutenons le programme préparé par le gouvernement belge pour la période pendant laquelle la Belgique présidera le Comité des Ministres du CE », a à son tour déclaré Sergueï Lavrov. « Nous pensions et considérons toujours que le Conseil d’Europe doit s’impliquer plus activement dans les efforts de surveillance de la situation en Ukraine. Non seulement dans le sud-est, mais également dans d’autres régions, notamment dans l’ouest ».

M. Lavrov a également souligné que la « Russie souhaite que le CE porte une attention accrue à la lutte contre l’extrémisme et le nationalisme violent, l’intolérance raciale et religieuse, afin de mieux garantir les droits des minorités nationales ». Le ministre a indiqué que les objectifs du Conseil d’Europe étaient d’établir « un espace juridique unique sur tout le continent européen, et de contribuer au renforcement de la démocratie, du respect des droits de l’homme, de l’État de droit et du développement des échanges culturels, sportifs, éducatifs et universitaires ».

« Nous souhaitons être présents sur tout le territoire ukrainien afin de nous assurer que les droits de l’homme sont respectés », a indiqué Didier Reynders. « Cela concerne également la situation en Crimée. Nous soutenons en outre la nécessité de mener des réformes profondes en Ukraine, notamment une réforme constitutionnelle et une réforme portant sur la décentralisation ».

Sur les sanctions européennes

« Les entreprises belges que j’ai pu rencontrer, tout comme l’ensemble des entreprises européennes, souhaitent poursuivre la collaboration avec leurs partenaires russes dans tous les domaines qui ne sont pas directement touchés par les sanctions adoptées au niveau européen », a déclaré Didier Reynders. « Nous connaissons le contexte dans lequel ces sanctions ont été adoptées. Mais les entreprises envisagent de poursuivre les activités lancées depuis longtemps ».

« Bien sûr, les sanctions affectent l’activité économique », a reconnu le ministre belge. « Mais il y a un autre facteur important – les variations des prix des ressources énergétiques, ainsi que les variations des cours de devises ».

Sergueï Lavrov a souligné que la Russie serait capable de surmonter l’effet négatif des sanctions européennes.

« Les sanctions ne profitent à personne – ni à ceux qui les introduisent, ni à ceux qui les subissent. Nous surmonterons les difficultés provoquées par les actes hostiles de l’Union européenne et d’autres pays », a indiqué Lavrov.

« Il est regrettable que les Européens éduqués pensent que les sanctions permettront de changer la politique russe à l’égard de l’Ukraine », a-t-il ajouté.

M. Lavrov a rappelé qu’un nouveau paquet de sanctions européennes avait été introduit en septembre, après la signature des accords de Minsk par les Républiques auto-proclamées de Donetsk et de Lougansk et les autorités ukrainiennes.

« Si vous n’aimez pas les résultats de Minsk, je ne sais pas ce que nous pouvons faire de plus », a déclaré le ministre russe.

Autres sujets de discussion

Au cours des pourparlers, les parties ont également évoqué la situation au Proche-Orient et en Afrique du Nord. Le ministre russe a indiqué que la Russie et la Belgique étaient préoccupées par la situation dans la région, « particulièrement par les activités de l’État islamique en Irak, en Syrie et dans d’autres pays de la région ». « Nous sommes préoccupés par l’absence de progrès dans le processus de paix au Proche-Orient sur fond d’impasse dans les négociations entre la Palestine et Israël », a-t-il précisé.

« Nous avons parlé des négociations sur le programme nucléaire iranien », a informé le ministre. « La Russie et la Belgique apportent un soutien actif aux efforts visant à conclure ce processus dans les délais convenus ».

« En ce qui concerne nos relations bilatérales, nous avons confirmé notre volonté de développer nos liens », a déclaré M. Lavrov. « Nous avons parlé des documents préparés actuellement par les agences concernées de nos deux pays qui pourraient être signés prochainement, et abordé le travail de la commission mixte sur la coopération économique et commerciale dont les membres communiquent régulièrement et devraient se réunir l’année prochaine. Nous avons parlé de la coopération entre les entreprises belges et russes dans la mise en œuvre de grands projets. Nous partons du principe qu’il faut aider les entreprises ». 

Source : TASS

 

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