Crash de Vnoukovo : l’itinéraire de la déneigeuse coordonné avec les contrôleurs

Un expert analysant les boîtes noires du Falcon de Christophe de Margerie. Сrédit : Reuters

Un expert analysant les boîtes noires du Falcon de Christophe de Margerie. Сrédit : Reuters

Alexandre Karabanov, l’avocat du conducteur de l’engin de déneigement heurté par le jet transportant Christophe de Margerie, a déclaré que l’itinéraire de son client était effectué en stricte coordination avec les contrôleurs aériens. L’avocat a également démenti la version selon laquelle son client aurait été ivre au moment des faits.

La chaîne de télévision russe Life News, citant ses sources au sein des forces de l’ordre, avait précédemment informé qu’une analyse avait révélé la présence de 0,6 g d'alcool dans le sang du conducteur de l’engin de déneigement, soit l’équivalent d’environ 100 grammes de vodka. Toutefois, le service de presse du Comité d’enquête russe ne nous a pas confirmé le taux d’alcoolémie du conducteur.

« Nous avons déjà établi que le conducteur de l’engin de déneigement se trouvait effectivement sous l’emprise de l’alcool. Toutefois, nous ne pouvons confirmer l’information concernant son taux d’alcoolémie. Plusieurs employés de l’aéroport pourraient être suspendus de leurs fonctions pour la durée de l’enquête », nous a annoncé le service de presse du Comité d’enquête russe.

Selon les enquêteurs, quatre causes pourraient avoir été à l’origine de la tragédie : une erreur des pilotes, une erreur des contrôleurs aériens, une erreur du conducteur de la déneigeuse et la mauvaise visibilité. Une enquête criminelle a été ouverte pour violation des règles de circulation et d’exploitation des appareils de transport aérien ayant entraîné la mort de deux personnes ou plus (ch.3 art.263 du Code pénal russe).

Version de la défense

Alexandre Karabanov, l’avocat du suspect, a déclaré que le conducteur n’avait pas bu avant de reprendre le travail, déclaration confirmée par l’inscription au registre de suivi médical, obligatoire pour tous les employés avant la prise de fonction. Selon l’avocat, son client aurait pu prendre un médicament pour le cœur contenant une quantité infime d’alcool.

Le conducteur, Vladimir Martynenko, a expliqué aux enquêteurs que son itinéraire se déroulait en stricte coordination avec la tour de contrôle et le chef de la brigade. Toutefois, à un moment donné, le véhicule a rencontré un obstacle et s’est détaché du convoi principal de déneigeuses. Suite à cela, dans des conditions de visibilité réduite en raison du mauvais temps, l’engin s’est engagé sur la piste de décollage. Le conducteur a indiqué n’avoir pas entendu le bruit de l’avion.

« Personne n’aurait dû se trouver par hasard sur la piste de décollage. Les contrôleurs indiquent clairement quand mon client doit commencer le déneigement et où exactement il doit s’arrêter pour laisser l’avion décoller », a déclaré l’avocat du suspect Alexandre Karabanov aux journalistes de Life News.

Il a souligné que le conducteur avait contacté le contrôleur afin de confirmer l’itinéraire. A mi-chemin, il a entendu un bruit terrible, après quoi son véhicule s’est retourné. Une fois que Martynenko est parvenu à quitter le véhicule, il a découvert qu’un crash s’était produit.

Vladimir Martynenko se trouve actuellement en détention provisoire. La décision sur son arrestation sera prise par le tribunal Basmanny de Moscou

Le directeur du Centre de contrôle de la circulation aérienne de Moscou Anatoli Koulik nous a expliqué que les contrôleurs en charge du décollage de l’appareil étaient en mesure de faire la lumière sur les événements – ils sont actuellement interrogés par les enquêteurs. 

Contexte

Le Dassault Falcon 50 est un avion d’affaires tri-réacteur long-courrier, fabriqué entre 1976 et 2008 par le groupe Dassault Aviation. En 1994, les présidents du Rwanda et du Burundi ont trouvé la mort à bord d’un appareil de ce type, abattu par les insurgés. Le Dassault Falcon 50 est utilisé par l'Armée de l'Air française, italienne, iranienne, marocaine, portugaise, sud-africaine, vénézuélienne et ukrainienne.

Le patron de Total Christophe de Margerie était à Moscou pour assister à une rencontre annuelle entre le gouvernement russe et les patrons des principaux groupes mondiaux présents en Russie, présidée par le premier ministre Dmitri Medvedev. De Margerie était connu pour son opposition aux sanctions contre la Russie.

 

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