La presse russe du 18 juillet sur les événements en Ukraine

Crédit photo : AP

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Revue de presse

Kommersant

D'après le journal Kommersant, le commandement de la République Populaire de Donetsk a annoncé qu'un avion ukrainien AN-26 avait lui aussi été abattu par les séparatistes au moment du crash du Boeing. Les autorités ukrainiennes, de leur coté, affirment que les séparatistes se sont trompés de cible et ont attaqué un avion civil.

« Par ailleurs, il faut souligner que des missiles antiaériens Bouk, capables d'atteindre des appareils volant à haute altitude, composent l'armement des deux camps qui menent actuellement des opérations militaires », souligne le quotidien.

Selon Kommersant, l'avion s'est écrasé dans une zone sous le contrôle des séparatistes, c'est pourquoi ces derniers ont pris en charge la recherche des corps des victimes et des boites noires.

D'après le quotidient russe, les autorités ukrainiennes ont déjà annoncé qu'elles avaient l'intention de mener leur propre enquête sur la catastrophe avec l'aide d'experts étrangers, y compris des spécialistes travaillant pour Boeing.

Les représentants ukrainiens ont déclaré que la République Populaire de Donetsk était armée de missiles antiaériens Bouk capables d'abattre un Boeing volant à 10 000 mètres d'altitude. Dans un entretien avec Kommersant, l'expert militaire ukrainien Igor Levtchenko affirme que les forces loyalistes possèdent également plusieurs de ces missiles déployés dans la zone des opérations militaires.

Cependant, « ces missiles sont déployés autours du quartier général de l'opération antiterroriste et n'ont probablement pas commencé à être employer contre des avions de ligne ».

Kommersant note par ailleurs que le crash de la Malaisia Airlines en Ukraine est aussitôt devenu une question de politique internationale : les autorités de Kiev ont déclaré que l'avion avait été abattu par les séparatistes et le président Petro Poroshenko a qualifié la catastrophe d'attentat. « En Occident, les réactions ont été plus prudentes », souligne le journal.

www.kommersant.ru

Nezavisimaya Gazeta

« La Maison blanche, qui exige l'ouverture d'une enquête sur les circonstances de la tragédie, a critiqué Moscou qui, selon elle, a consciemment attisé le conflit au sud-est de l'Ukraine et soutient les séparatistes, notamment en les formant et leur fournissant des armes », écrit Nezavisimaya Gazeta.

Selon les informations du journal, les États-Unis estiment que le missile a été tiré soit par des séparatistes, soit par des militaires russes. Le journal note qu'aucune accusation n'a été lancée à l'encontre de Kiev et que les autorités ukrainiennes ont affirmé de leur côté qu'aucuns missiles capables d'atteindre des cibles à 10 000 mètres d'altitude n'avait été employé par Kiev depuis le début du conflit.

www.ng.ru

Gazeta.ru

« La cause la plus probable du crash est le lancement d'un missile de type Bouk, qui est une puissante arme antiaérienne que l'Ukraine a reçu en héritage de l'URSS et qui se trouve depuis peu de temps dans les mains des séparatistes », affirme Gazeta.ru.

Le journal analyse en détail les caractéristiques techniques actuelles de cette arme, qui se trouve être un des produits les plus populaires des exportations d'armes russes.

Comme l'explique Gazeta.ru, les missiles Bouk, qui sont également vendus par les pays de CEI qui en possèdent encore depuis la période soviétique, sont employés partout dans le monde, notamment en Syrie et en Afghanistan. Selon le journal, avec l'aide d'un lanceur approprié, les spécificités techniques de ce type de missile permettent d'atteindre des cibles situées jusqu'à 25 kilomètres d'altitude.

En outre, le système est relativement mobile et peut se déployer et se replier en cinq minutes. « L'emploi adéquat de ces missiles nécessite des experts qualifiés pour atteindre une cible. Dans leurs mains, un missile Bouk peut même atteindre des objectifs situés à 40 kilomètres d'altitude », explique Gazeta.ru.

Pour l'instant, la République Populaire de Donetsk affirme ne pas posséder d'armes permettant d'atteindre des avions volant à haute altitude. Les représentants de la République populaire de Lougansk ont eux donné une autre version des événements à Gazeta.ru : selon eux, le Boeing 777 malaisien a été abattu par un chasseur ukrainien SU-25 qui a ensuite attaqué des séparatistes.

Cependant, le plafond maximal de ces appareils étant de cinq kilomètres, cette version des faits est peu vraisemblable selon Gazeta.ru.

www.gazeta.ru

Vzgliad

Le journal Vzgliad souligne que « l'avion s'est écrasé précisément là où se déroulent actuellement les combats les plus violents  entre les séparatistes et l'armée ukrainienne ». Les autorités ukrainiennes accusent les défenses antiaériennes des séparatistes d'être responsables de la tragédie, mais les arguments mettant en cause les forces armées ukrainiennes sont plus convaincants selon Vzgliad.

Vzgliad note que la presse ukrainienne a déjà accusé les séparatistes du Donbass d'avoir causé la catastrophe, se souvenant que dans les derniers mois ces derniers étaient déjà parvenus à abattre deux avions de transport de troupes ukrainiens. En outre, Vzgliad explique que les missiles Bouk disposent d'un système semi-automatique avec une participation humaine réduite au minimum.

« C'est pourquoi les séparatistes ont très bien pu se servir de cette technologie. De plus, leurs rangs comptent probablement des personnes ayant eu affaire à ces armes pendant leur service militaire en URSS, voire, dans l'armée ukrainienne », suppose Vzgliad.

Dans ce sens, selon le journal, les accusation ne doivent pas être lancées aux séparatistes combattant l'armée ukrainienne à coup de missiles antiaériens, mais aux « gouvernements occidentaux qui encouragent les opérations de « nettoyage » de Kiev dans le Sud-Est de l'Ukraine ».

Expert militaire et rédacteur en chef du journal Natzionalnaya abarona, Igor Korotchenko estime lui que « la faible qualification du personnel et des erreurs de calculs ont conduit soit par hasard, soit de manière non préméditée, à une erreur de l'utilisateur qui a pris pour cible le Boeing malaisien ».

En outre, l'expert du journal Vzgliad rappelle que précédemment une information affirmait que les séparatistes avait saisi plusieurs lanceurs de missiles de type Bouk. Les autorités ukrainiennes avaient déclarés que ces derniers étaient défectueux, et qu'ils avaient été mis intentionnellement hors service par les militaires ukrainiens.

www.vz.ru

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