La presse russe du 18 juin sur les événements en Ukraine

L'équipe de VGTRK travaille en Ukraine. Crédit : press VGTRK

L'équipe de VGTRK travaille en Ukraine. Crédit : press VGTRK

RBTH poursuit sa revue de la presse russe sur la situation en Ukraine.

Kommersant

Le quotidien Kommersant annonce le décès de deux journalistes du holding russe VGTRK à proximité de Lougansk. Le journal informe que le correspondant spécial de la chaîne Igor Kornelyuk et l'opérateur Anton Volochine, qui filmaient l’évacuation des habitants de la zone de tir à proximité d’un poste des séparatistes, ont succombé à leurs blessures. Au moment de la tragédie, l’équipe de tournage préparait un reportage pour l’émission du soir sur le couloir humanitaire officiel et le respect du plan de paix de Petro Porochenko en vue du règlement de la situation dans le sud-est de l’Ukraine.

Kommersant annonce toutefois que les chaînes russes n’ont pas l’intention de rappeler leurs équipes de tournage de la zone du conflit, car le « devoir professionnel exige notre présence dans la zone de combat et la transmission de l’information, même au risque de nos propres vies ». En outre, le quotidien cite la déclaration officielle du ministre russe des Affaires étrangères qui a exigé que Kiev mène une enquête objective sur la mort des journalistes russes et punisse sévèrement les coupables. Sergueï Lavrov a souligné que « bien que cela ait toujours été le cas où que ce soit, les dangers qui existent actuellement en Ukraine sont complètement artificiels ». Il estime que l’incident est « un appel sérieux pour tout le monde, un signal fort pour les protecteurs occidentaux de Kiev afin d’abandonner leur soutien absolu aux violences, et d’obliger les autorités de Kiev à remplir la promesse du président Porochenko : lancer un dialogue véritablement national sur l’avenir du pays ».

kommersant.ru

Vzgliad

Dans un article sur le même sujet, le quotidien Vzgliad écrit que l’annonce du décès des journalistes russes a « provoqué une vive réaction au plus haut niveau possible : le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une déclaration appelant à mener une enquête sur la mort des collaborateurs de Vesti ». Le quotidien estime que la réaction du président Petro Porochenko à cet incident, telle que présentée par les sources ukrainiennes officielles, est emblématique : il « insiste sur une enquête détaillée en réponse à la demande de l’OSCE », et c’est cette organisation internationale, et « non les familles des journalistes assassinés, ni le public et les autorités russes, qui seront informés du déroulement de l’enquête ». En outre, Vzgliad souligne que Kiev s’est déjà empressé de désigner les combattants de Lougansk (les « terroristes ») comme indirectement, voire directement, responsables de la mort des journalistes russes. Le journal écrit que pendant que Petro Porochenko exprimait ses condoléances aux familles d’Igor Kornelyuk et Anton Volochine, tués à Lougansk, et promettait une enquête, le Service de sécurité ukrainien a réussi à accuser Kornelyuk de ne pas avoir reçu l’autorisation de travailler en Ukraine. Le quotidien souligne que légalement, ce document n’était pas requis. « Kiev a oublié que depuis 2011, les journalistes russes n’ont pas besoin d’autorisation pour travailler en Ukraine », souligne Vzgliad

vz.ru

Nezavissimaïa Gazeta

Nezavissimaïa Gazeta informe ses lecteurs que l’Ukraine pourrait fermer ses frontières avec la Russie d’ici la fin de la semaine et introduire la loi martiale dans les oblasts de Donetsk et de Lougansk. D’après le quotidien, Kiev étudie la possibilité d’un cessez-le-feu. Nezavissimaïa Gazeta annonce que la trêve pourrait être annoncée afin de permettre aux volontaires russes de déposer les armes et de rentrer chez eux, et aux civils de l’est de l’Ukraine de quitter la zone des combats. « Les autorités ukrainiennes ont l’intention de traiter comme des terroristes » les combattants qui ne souhaitent pas se rendre, écrit Nezavissimaïa Gazeta. En outre, explique le quotidien, un nouveau projet propose de créer une clôture métallique avec du fil barbelé électrifié à la frontière avec la Russie. Le territoire adjacent à la clôture pourrait être miné, et une tranchée profonde pourrait être creusée le long de la clôture, raconte Nezavissimaïa Gazeta. D’après le quotidien, la décision finale à ce sujet n’a pas encore été prise, mais le nombre de militaires pourrait être augmenté par les autorités ukrainiennes afin de renforcer la protection des frontières. Ces militaires recevront des armes modernes et d’autres moyens techniques. Nezavissimaïa Gazeta parle également de la demande d’organiser des élections anticipées, qui monte en puissance dans la population ukrainienne : « le vote doit être organisé selon le système proportionnel, sur la base de listes de partis ouvertes ». La Rada (parlement) devrait également étudier de nouveaux projets de loi et la nouvelle rédaction de la Constitution. Nezavissimaïa Gazeta estime que l’Ukraine devra encore affronter une question clé : elle devra décider « selon quel scénario se développeront ses relations avec la Russie – celui de la paix froide ou celui de la guerre froide ».

ng.ru

 

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