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Absent de la table des négociations, Vladimir Poutine, auquel les journalistes ont demandé de commenter son exclusion, a souhaité ironiquement un bon appétit à ses collègues occidentaux.
Il s'est entretenu en tête à tête avec un certain nombre d'entre eux – la Chancelière allemande, le président français et le premier ministre britannique – dans le cadre des célébrations de l'anniversaire du débarquement allié en Normandie.
Aucune discussion avec le président ukrainien nouvellement élu, Petro Porochenko, n'était à l'ordre du jour. Malgré tout, les deux dirigeants sont parvenus à s'entretenir quelques minutes juste avant la photo officielle. Après cette brève conversation, Poutine et Porochenko ont pris la pose aux côtés opposés du groupe.
A table avec Poutine et Obama
Le président américain ne souhaitant pas rencontrer Poutine lors de sa visite en France, François Hollande a été contraint de dîner à deux reprises jeudi soir.
A la demande de Washington, le chef d'Etat français a dû s'efforcer de séparer les déplacements et activités des présidents russe et américain à Paris, et cela jusqu'au début de la cérémonie officielle de la célébration des 70 ans du débarquement allié en Normandie.
« L'enjeu, c'est l'Ukraine, sa stabilité et sa sécurité. La France reçoit des hôtes du monde entier le 5 et le 6 juin, c'est pour elle une responsabilité particulière », a déclaré le président français aux journalistes.
Jeudi, Moscou a fait un pas en direction d'une réconciliation avec Kiev : l'ambassadeur de la Fédération de Russie, Mikhail Zourabov, qui avait été rappelé immédiatement après la victoire de Maïdan, est retourné dans la capitale ukrainienne afin d'assister à l'investiture de Petro Porochenko.
Par ailleurs, Poutine n'avait pas exclu la possibilité d'une rencontre en Normandie avec le nouveau président ukrainien.
Avant son dîner officiel avec Hollande, le président russe a rencontré le premier ministre David Cameron. Leur entretien a débuté sans la traditionnelle poignée de mains.
Les chefs d'Etat ont discuté en priorité des possibilités de stabiliser la situation en Ukraine et de relancer le dialogue russo-britannique.
« A l'ordre du jour de la rencontre entre Poutine et Cameron se trouvaient de multiples questions concernant les relations bilatérales, notamment sur le thème d'une revitalisation du dialogue russo-britannique qui est actuellement gelé. Une grande attention fut portée sur la recherche de solutions pour normaliser la situation en Ukraine », a affirmé Dimitri Peskov, secrétaire de presse du président russe.
David Cameron a déclaré dans une interview aux médias britanniques qu'il avait appelé Vladimir Poutine à reconnaître la légitimité du nouveau chef d'Etat ukrainien et à commencer à travailler ensemble.
La retraite de Moscou
La nouvelle tentative occidentale d'isoler la Russie de la scène internationale représente-t-elle vraiment une grande perte pour Moscou ?
Le « groupe des huit », devenu désormais le « groupe des sept », n'est pas une organisation internationale. Ce type de rencontres privées entre les dirigeants des principales puissances économiques mondiales a vu le jour pendant les années 70.
Les chefs d'Etat avaient commencé à se rencontrer précisément afin d'essayer de trouver des solutions dans le cadre d'un dialogue affranchi de protocoles diplomatiques, avec des conférences de presse obligatoires et la signature de mémorandums au terme de ces rencontres.
Le format de l'organisation fut fixé sous la forme de rencontres annuelles se déroulant dans l'un des pays membres, sous la direction du président ou du premier ministre du pays en question.
Auparavant, le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait déclaré que Moscou « ne s'accrocherait pas au format du « Groupe des huit » si l'Ouest n'en avait pas besoin ».
Selon Lavrov, tous les principaux problèmes mondiaux sont discutés dans le cadre du G20 et d'autres forums internationaux.
« Le G7 est un format très original de coopération internationale. Formellement, ce genre d'organisation n'existe pas. Elle ne constitue pas une organisation internationale, ne repose pas sur un accord international, et ne possède ni charte ni secrétariat. Les décisions du G7 ne possèdent aucune dimension contraignante », affirme Lavrov.
En cas de force majeure, comme le note Lavrov, une solution commune peut toujours être promue lors des rencontres du G20.
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