L'ONU reconnaît le droit de la Russie à une enclave pétrolière dans la mer d'Okhotsk

Toutes les ressources qui seront découvertes dans la mer d'Okhotsk seront extraites exclusivement dans le cadre de la législation russe. Crédit : Lori/Legion Media

Toutes les ressources qui seront découvertes dans la mer d'Okhotsk seront extraites exclusivement dans le cadre de la législation russe. Crédit : Lori/Legion Media

La Commission des limites du plateau continental (CLPC) des Nations unies a reconnu une portion de la mer d'Okhotsk, d'une superficie de 52.000 km², comme le prolongement du plateau continental russe. Pour comparer, cette enclave est plus grande que les Pays-Bas, la Suisse ou la Belgique. Mais surtout, cette acquisition met à la disposition de la Russie près d'un milliard de tonnes d'hydrocarbures.

La Russie a reçu des droits exclusifs sur les ressources naturels de la mer d'Okhotsk, a annoncé le ministre russe des Ressources naturelles Sergueï Donskoï, cité par l'agence ITAR-TASS.

Selon le responsable, la décision de la CLPC est définitive et ne peut pas être révisée. Désormais, cette portion de la mer d'Okhotsk passe sous la juridiction russe.

Toutes les ressources qui y seront découvertes seront extraites exclusivement dans le cadre de la législation russe, a ajouté M. Donskoï. D'après les estimations des géologues, le volume total d'hydrocarbures contenues dans ce secteur s'élèverait à un milliard de tonnes.

Contexte

L'enclave maritime en question se trouve au centre de la mer d'Okhotsk. Considérée auparavant comme une partie de la haute mer, elle n'était sous l'autorité d'aucun État et était donc ouverte à tous les navires. En novembre 2013, une sous-commission du CPLC avait reconnu que cette portion de la mer d'Okhotsk constituait en effet le prolongement naturel du plateau continental de la Russie. Alors, après la dernière approbation de l'ONU le processus de la reconnaissance de l'enclave en tant qu'une partie de la Russie peut être considéré comme achevé.

Le gouverneur de Magadan (Extrême-Orient russe) Vladimir Petcheny considère que la reconnaissance de cette portion de la mer d'Okhotsk comme une propriété de la Russie ouvre de nouvelles perspectives devant la Kolyma et l'Extrême-Orient russe dans son ensemble. Avant tout, elle lèvera une série de barrières administratives pesant à présent sur les pêcheurs locaux.

Primo, ils seront autorisés à pêcher des poissions, du crabe et des palourdes dans n'importe quel secteur de la mer d'Okhotsk et n'auront pas besoin d'obtenir une autorisation du service douanier lors de sorties en mer. Secundo, lorsque non uniquement un secteur de 200 miles appartiendra à la Russie, mais l'ensemble de la mer, la Russie éradiquera le braconnage étranger dans ses eaux. Il sera par ailleurs plus facile de préserver l'environnement unique de cette zone, a indiqué M.Petcheny, cité par son service de presse.

A l'heure actuelle, la Russie prépare une requête en vue de faire élargir son plateau continental en Arctique. Selon M.Donskoï, le document en question sera prêt en automne prochain. Outre la Russie, quatre autres pays au contact avec l'océan Arctique, à savoir les Etats-Unis, le Canada, la Norvège et le Danemark, se disputent le droit à ces territoires du nord.

La Russie fonde ses revendications territoriales en Arctique sur la Convention des Nations unies sur le droit de la mer adoptée en 1982 et autorisant d'élargir sa zone économique exclusive au-delà des 200 miles marins (environ de 370 km de ses côtes), à condition que la zone d'extension se trouve dans le prolongement naturel du plateau continental. L'intérêt des pays riverains pour les mers du nord s'explique par le fait que, d'après des géologues, 30% des réserves de gaz naturel et 15% des ressources mondiales de pétrole pourraient se trouver sous la calotte glaciaire de l'Arctique.

Article original publié ur le site de Rossiyskaya Gazeta

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