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En outre, les experts russes et européens organiseront des consultations au sujet du Partenariat oriental. « Nous avons convenu avec nos partenaires européens qu’il serait extrêmement utile que nos experts comparent leurs notes afin de comprendre l’influence que nos décisions potentielles pourraient avoir sur notre santé économique », a annoncé le président russe Vladimir Poutine lors de la conférence de presse.
Par ailleurs, Poutine estime que les experts pourraient discuter de la formation d’une zone de libre-échange entre l’UE et l’Union économique eurasienne. Toutefois, le lancement des négociations formelles à ce sujet n’est pas à l’ordre du jour, a précisé le premier Vice-Premier ministre Igor Chouvalov.
Le sommet Russie – UE s’annonce compliqué
Ce que la Russie doit attendre du forum de Davos
Dans l’ensemble, Vladimir Poutine s’est montré optimiste à Bruxelles : « Nos progrès sont très positifs et importants ». Il a, par ailleurs, regretté les mesures anti-dumping à l’encontre de la Russie ainsi que les problèmes autour du Troisième paquet énergétique, mais s’est repris en soulignant que ces divergences sont purement techniques.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso s’est également montré conciliant : la rencontre a été marquée par l’esprit d’ouverture et la franchise. Toutefois, des divergences subsistent, notamment en ce qui concerne le couloir aérien au-dessus de la Sibérie : Moscou ignore les demandes de réduire le coût du survol de la Russie depuis de nombreuses années.
Serguei Outkine, responsable des questions politiques de l’intégration européenne au département des recherches politiques européennes de l’Institut de l’économie mondiale et des relations internationales de l’Académie russe des sciences, estime que le sommet Russie-UE est un succès inattendu, compte tenu des tensions à la veille du sommet. Il a souligné le fait que le dialogue des experts sur le partenariat, si celui-ci a lieu, sera son principal succès. Il est également important de noter que Vladimir Poutine a évoqué les discussions potentielles sur la zone de libre-échange entre l’UE et l’Union eurasienne lui-même, cela pourrait apaiser les tensions entre les parties.
Les parties n’ont, par ailleurs, pas ignoré la situation ukrainienne. Vladimir Poutine a, notamment, déclaré que la Russie ne réviserait pas les accords conclus avec l’Ukraine sur le gaz ni sur le crédit de 15 milliards de dollars, récemment proposé. « Notre volonté d’aider l’Ukraine, grâce au crédit et à la baisse, même progressive, des tarifs, s’adresse au peuple ukrainien et non à un gouvernement en particulier », a déclaré le président russe.
Toutefois, Poutine a ensuite précisé : « Oui, nous nous sommes mis d’accord. Mais pour nous, la solvabilité de l’Ukraine est primordiale. Nous souhaitons avoir la garantie de pouvoir récupérer notre argent ». Aussi, le futur crédit est, à nouveau, en suspens. Vladimir Poutine s’est montré très critique vis-à-vis de l’annonce par ses collègues européens d’une prochaine visite du haut représentant de l’UE en Ukraine. Il l’a comparée avec, par exemple, une visite de Chypre ou de Grèce, en plein milieu de leur crise, par Sergueï Lavrov qui y « lancerait des appels ».
Concernant la question des visas, Moscou espérait pouvoir signer, lors du sommet qui s’est tenu hier, un document assouplissant le régime des visas avec les pays de l’espace Schengen. Pourtant, Bruxelles a demandé des consultations supplémentaires sur l’accord qui est prêt, selon Moscou, depuis mai dernier, annonce Nezavissimaia Gazeta. L’un des obstacles mentionnés est la demande de la Russie de fournir des informations personnelles sur les passagers en provenance d’Europe. Le document pourrait, désormais, devoir attendre le prochain sommet Russie-UE. Bruxelles a, par ailleurs, fait clairement comprendre que la suppression des visas est une perspective lointaine.
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