Le Conseil de sécurité de l’ONU ne trouve pas d’accord concernant la résolution sur la Syrie

La Russie  sensibilise de plus en plus l’opinion publique aux atrocités commises par les rebelles. Crédit : Reuters

La Russie sensibilise de plus en plus l’opinion publique aux atrocités commises par les rebelles. Crédit : Reuters

Le Conseil de sécurité de l’ONU a commencé à préparer la résolution obligeant la Syrie à dévoiler l’information sur ses réserves d’armes chimiques et à les placer sous contrôle international. Le projet du document a déjà provoqué de fermes objections de la Russie. Moscou insiste sur le fait que l’opération militaire en Syrie ne peut commencer que sur autorisation de l’ONU.

« Les représentants des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité sont divisés en deux groupes irréconciliables en défendant deux positions diamétralement opposées », explique un collaborateur de l’ONU à Kommersant. Il affirme qu’en raison de désaccords permanents, personne ne peut prédire quelle sera la version finale du document qui sera votée.

Le projet de résolution repose sur l’accord russo-américain signé à Genève par le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Sergueï Lavrov et le secrétaire d’Etat américain John Kerry. D’après le plan convenu, le 21 septembre, la Syrie doit présenter « une liste complète et exhaustive » de tous les sites où se trouvent les produits toxiques et transmettre les informations sur ses réserves d’armes chimiques. Tous les travaux de destruction de cet arsenal devraient être terminés d’ici l’été 2014. 

C’est le Conseil de sécurité qui garantira que les actes de la Syrie seront entièrement conformes aux exigences de l’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques. Si Damas ne respecte pas ses engagements, le Conseil de sécurité sera contraint de prendre des mesures en conformité avec l’article 7 de la Charte de l’ONU qui prévoit, entre autre, la possibilité du recours à la force militaire.

C’est précisément ce point qui est la source du désaccord. Les Etats-Unis, le Royaume Uni et la France insistent sur le fait que seule la menace d’un recours immédiat à la force peut contraindre Damas à remplir les dispositions de l’accord, et que ce point doit être obligatoirement inclus dans la résolution.

La Russie considère que le projet du document pourrait mentionner l’article 7 de la Charte mais que le recours à la force contre la Syrie devrait faire l’objet d’une discussion à part et d’une nouvelle résolution. Moscou n’est pas d’accord non plus avec les déclarations de la France et des Etats-Unis, disant qu’en cas de non-respect des dispositions de l’accord, ils se réservent le droit de lancer une opération militaire unilatéralement. La veille, le ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie Sergueï Lavrov a appelé encore une fois à ne pas se précipiter avec les conclusions concernant la culpabilité des autorités syriennes. Selon lui, la Russie dispose de preuves concernant l’utilisation d’armes chimiques par les rebelles et a promis de transmettre ces informations au Conseil de sécurité de l’ONU. « L’opposition a régulièrement recours aux provocations pour provoquer l’intervention contre la Syrie », affirme Monsieur Lavrov.

Vitali Tchourkine, représentant permanent de la Fédération de Russie auprès de l’ONU, a insisté sur le fait que ces preuves doivent faire l’objet « d’une étude approfondie », lors de son intervention à la première séance de la 68e session de l’Assemblée générale de l’organisation, qui a commencé à New York. Selon M. Tchourkine, la Russie attend que les experts de l’ONU puissent faire l’enquête non seulement sur l’incident dans la banlieue de Damas Ghouta, mais aussi sur d’autres utilisations éventuelles d’armes chimiques en Syrie. Il s’agit, notamment, des attaques des 22, 24 et 25 août au cours desquelles des soldats des forces gouvernementales ont été touchés, ainsi que des événements du 19 mars à Alep.

Moscou a l’intention de transmettre au Conseil de sécurité de l’ONU les preuves qu’elle a reçues la veille de la part des autorités syriennes, sur l’utilisation d’armes chimiques par l’opposition. D’après le vice-ministre russe des affaires étrangères Sergueï Riabkov, ces documents « ne contiennent aucune manipulation d’ordre politique ».

De plus, Riabkov a critiqué les conclusions des experts de l’ONU, qui sont allés la semaine dernière en Syrie et ont préparé le rapport sur les armes chimiques. « Nous sommes déçus, pour ne pas dire plus, par l’approche dont ont fait preuve le secrétariat de l’ONU et les inspecteurs de l’ONU en Syrie. Ils ont préparé leur rapport d’une manière très sélective et partielle, sans prendre en compte les circonstances que nous avons évoquées à plusieurs reprises, sans recueillir les données concernant les trois autres épisodes, sur quoi nous, avec la partie syrienne avons beaucoup insisté », a souligné le vice-ministre des affaires étrangères. 

Selon lui, « sans aperçu global de la situation, nous ne pouvons caractériser les conclusions tirées par le groupe d’experts onusiens, dirigé par AkeSellstrom, que comme étant politisées, partiales et insuffisantes ».

En même temps, la Russie, grâce à ses dernières interventions concernant l’implication de l’opposition syrienne dans l’attaque chimique de la banlieue de Damas, en août dernier, sensibilise de plus en plus l’opinion publique aux atrocités commises par les rebelles. Il s’agit, notamment, des massacres de populations civiles aux alentours de Lattaquié. « Les extrémistes islamiques y ont organisé un massacre lors de leur raid début août de cette année. Environ 500 personnes en ont été victimes, y compris beaucoup de femmes, d’enfants et de vieillards. Les terroristes tuaient, violaient, décapitaient leurs victimes », informe le Ministère russe des affaires étrangères. 

Article rédigé sur la base des informations parues dans le journal Kommersant et sur le site Gazeta.ru

 

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