Le communiqué de Genève recommande la création dans le pays d’un gouvernement de transition avec la participation de toutes les parties. Crédit photo : AP
"La Russie affirme qu’il est impératif de convoquer le groupe d’action sur la Syrie pour Genève 2", a écrit Gatilov sur sa page Twitter. La première rencontre du groupe d’action pour la résolution du conflit en Syrie avait eu lieu le 30 juin 2012 à Genève.
La rencontre avait eu pour résultat l’adoption d’un document intitulé le communiqué de Genève. Il recommande la création dans le pays d’un gouvernement de transition avec la participation de toutes les parties.
Il propose également la possibilité d’une révision de la constitution syrienne sur la base d’un dialogue à l’échelle de la nation. Après la mise en place d’un nouvel ordre constitutionnel, il y aura lieu de tenir des élections avec plusieurs partis et de former de nouveaux organes d’État.
Le 29 janvier, le représentant spécial de l’ONU et de la Ligue des États Arabes pour la Syrie Lakhdar Brahimi a indiqué, pendant les consultations du Conseil de Sécurité, qu’il était fondamental de clarifier le communiqué de Genève du groupe d’action afin "d’éviter les définitions ambigues".
Selon ses mots, cela concerne également le point prévoyant la création en Syrie "d’un gouvernement de transition, partageant toute la plénitude du pouvoir", rapporte l'agence de presse russe ITAR-TASS. En commentant les propositions du médiateur, le représentant officiel du Ministère des Affaires Etrangères, Alexandre Loukachevitch, a indiqué que la "Russie était prête à traiter l’ensemble des questions liées à la réalisation du document de Genève, y compris en respectant les points de vue des acteurs extérieurs".
"Dans cette optique, nous considérons qu’il est approprié de poursuivre les discussions dans le cadre du groupe d’action de Genève", rapporte le journal Vzgliad en citant Loukachevitch.
Gatilov avait remarqué plus tôt que la Russie "était prête à participer à cette rencontre selon n’importe quelle formule : il y a déjà eu deux rencontres du trio Fédération de Russie, États-Unis et Brahimi, a-t-il déclaré. Nous traitons la question syrienne dans le cadre du Conseil de Sécurité de l’ONU et nous proposons de convoquer une deuxième rencontre du groupe d’action, également appelée Genève 2".
Selon ses mots, "notre but consiste à pouvoir discuter à une application concrète des propositions qui ont été avancées dans le communiqué de Genève".
"Nous considérons qu'il est important d’élargir le cercle des participants avec l’invitation d’autres pays, a-t-il ajouté. L’Iran ou l’Arabie Saoudite par exemple. Nous considérons qu’il s’agit d’acteurs importants dans le processus de recherche d’un règlement du conflit syrien, ils peuvent apporter leur contribution positive dans cette affaire".
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Cette semaine, la situation autour de la Syrie s’est à nouveau compliquée. Le commandement des forces de l’Armée de la Syrie a communiqué dans la nuit du jeudi 31 janvier que l’armée de l’air israélienne avait frappé et détruit un centre de recherche scientifique près de Damas, où, selon certaines informations, pouvait se trouver des armes chimiques.
L’opération a entraîné des dégâts matériels importants, la mort de deux collaborateurs, et cinq autres personnes ont été blessées, a-t-on fait savoir du côté syrien.
L’ONU et l’OTAN n’ont cependant pas confirmé l’information d’une frappe aérienne. Pendant ce temps, l’ambassadeur de Syrie au Liban, Ali Abdel Karim, a déjà indiqué que les forces de son pays préparaient une réponse à l’action de l’aviation israélienne. Les experts considèrent que la menace d’une riposte de Damas n’est que purement rhétorique.
Ainsi, dans un entretien au journal Vzgliad, le professeur à l’Académie de sciences militaires et directeur du projet sur l’armement conventionnel du Centre PIR, Vadim Koziouline, a expliqué qu’une riposte de la Syrie constituerait une action suicidaire pour le président Bachar El Asad.
"Il y a en Syrie une grande quantité de missiles, mais ils sont relativement vieux. Nous prenons en considération la quantité d’armes chimiques en réserve ; cela constitue la seule menace sérieuse contre Israel. Mais je ne crois pas que les syriens décideront d’une frappe chimique ou de missile. En réponse, Israël réduirait tout simplement en cendres le pays", a déclaré l’expert militaire.
Il a ajouté que dans l’éventualité d’une riposte de la Syrie, "elle se priverait de ses derniers soutiens, y compris la Russie". Selon Koziouline, ce n’est pas la première fois qu’Israël procède à une frappe préventive.
"Souvenons nous de l’Irak, mais aussi de la Syrie quand, en 2007, Israël a détruit un objectif qui a ensuite été désigné comme un centre de fabrication d’armes nucléaires. Souvenons nous de la frappe sur l’usine de Yarmouk réalisée à l’aide de missiles au Soudan, a expliqué l’expert. À chaque fois qu’Israël mène de telles frappes, la première réaction est très négative, mais au final tous finissent par avaler la pilule. Et dans ce cas, rien d’extraordinaire ne se produira. La réaction internationale se limitera à une condamnation".
Le conflit entres les autorités et l’opposition armée en Syrie n’a pas cessé depuis mars 2011. Selon les données de l’ONU, 60 000 personnes ont été tuées depuis le début des affrontements.
Le Chef de la Coalition Nationale de l’opposition syrienne Ahmed Mouaz Al Hatib a l’intention de rencontrer le 2 février le chef du Ministère des Affaires étrangères de la Férédation de Russie Sergeï Lavrov, le vice-président des Etats-Unis Joseph Biden et le représentant spécial de l’ONU et de la Ligue de Etats Arabes pour la Syrie Lakhdar Brahimi, selon l’agence Reuters et le site de l’opposition syrienne. La rencontre aura lieu dans la cadre de la 49e conférence de Munich pour la sécurité.
Article basé sur les informations de ITAR-TASS, Vzgliad, Rosbalt et RIA Novosti.
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