La crise européenne favorise l’intégration économique de la Russie

Crédit photo : Victor Vassenin / Rossiyskaya Gazeta

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La crise de la zone euro, qui dure depuis trois ans, contribue à relever le statut économique de la Russie dans l’UE. Voici la conclusion à laquelle sont parvenus l’ambassadeur d’Allemagne à Moscou M. Ulrich Brandenbourg et son homologue français Jean de Gliniasti, lors du déjeuner diplomatique à Rossiyskaïa Gazeta organisé pour les 50 ans du Traité de l’Elysée.

« Pour l’année 2012, nous n’avons pas encore de statistiques. Mais je peux affirmer avec certitude que pour l’Allemagne, la Russie représente un partenaire commercial extrêmement important. Chaque année, nous observons de nouveaux records en matière d’échanges commerciaux », a déclaré à La Russie d’aujourd’hui le diplomate allemand.

« Certains économistes vont même jusqu’à considérer qu’un partenariat réussi avec la Russie est l’une des conditions pour l’UE de se sortir de la crise. Pour la France en tout cas, cela ne fait aucun doute », a assuré à son tour M. de Gliniasti.

La Russie est en effet le plus gros partenaire commercial de l’UE après les États-Unis et la Chine avec, d’après la Comission européenne, des chiffres records atteints en 2011. Le volume des importations russes dans l’UE-27 a été de 198 milliards d’euros, et des exportations, de 108 milliards d’euros.

Pour l’Allemagne, M. Brandenbourg affirme que les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint 75 milliards d’euros en 2011. « Nous attendons pour 2012, un nouveau record avec une hausse de 10-15 %. La Russie, je le répète, représente un partenaire commecial et économique crucial. Des milliers d’entreprises allemandes sont aujourd’hui présentes sur le territoire russe. Les investissements allemands directs dans l’économie russe sont importants et ne font que croître », a souligné M. Brandenbourg.

L’ambassadeur de France a tout de même fait remarquer un certain ralentissement des échanges commerciaux entre la France et la Russie en 2011, du fait de la diminution de l’importation de gaz russe.

« Par contre, les exportations vers la Russie ont considérablement augmenté. Notamment, et nous nous en réjouissons, dans le domaine des technologies et technologies de pointe », a précisé M. de Gliniasti.

D’après les chiffres de l’ambassade de France à Moscou, en 2011, la France était le 8ème pays mondial et le 3ème pays européen exportateur vers la Russie, après l’Allemagne et l’Italie. Les flux commerciaux entre les deux pays, après un ralentissement dû à la crise de 2009, ont repris dès 2010 pour augmenter de 15% en 2011.

« Un autre point que je tiens à rappeler est que le gouvernement français tend à favoriser l’investissement russe en France », a ajouté le diplomate.

Comme exemple d’investissements russes dans l’économie française, il a cité l’acquisition par le plus gros producteur russe de wagons et de tanks Ouralvagonzavod de la fonderie française Sambre-et-Meuse en 2010. Il a également mentionné le rachat de 75% des actions de la société de logistique GEFCO, filiale du groupe automobile PSA Peugeot-Citroën par RGD (Les chemins de fer russes), fin 2012.

« La Russie est un partenaire économique d’autant plus important pour l’UE... surtout en cette période de crise », considère le diplomate français.

« Cette crise est une occasion favorable pour renforcer l’intégration économique de la Russie au sein de l’UE », a-t-il ajouté.

Les deux homologues ont reconnu que l’Europe allait surmonter cette crise et que l’euro n’était pas menacé.

« Je n’ai aucun doute sur notre capacité à surmonter cette crise de l’euro. C’est une crise de la dette. Les mesures qui ont été prises durant ces deux dernières années montrent bien que nous sommes sur le bon chemin », a déclaré M. Brandenbourg.

Son homologue français a également souligné que les « indicateurs économiques fondamentaux de l’UE et de la zone euro sont fiables et solides ».

« Si l’on analyse le cours de l’euro, ces derniers temps, impossible d’imaginer qu’il soit en danger. La crise de la dette ne s’est pas transformé en crise de l’euro. Grâce aux nombreux pourparlers entre l’Allemagne et la France, qui n’ont pas toujours été faciles, mais toujours constructifs, nous avons réussi à mettre en place tout un système de leviers permettant de renforcer l’UE », a souligné M. de Gliniasti.

Ainsi, les deux diplomates sont tombés d’accord que, 50 ans après la signature du Traité de l’Elysée, entérinant la réconciliation entre la France et l’Allemagne et posant les jalons d’une Europe unie, la coopération entre les deux puissances européennes est toujours d’actualité.

« L’UE reste à ce jour un système basé sur le consensus. Tous ses membres savent que l’entente entre la France et l’Allemagne est un point crucial pour le développement de l’Union européenne. Si les avis de l’Allemagne et de la France convergent, cela garantit le progrès pour l’Union européenne. Dans le cas contraire, c’est la stagnation », a conclu M. Brandenbourg.

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