Mercredi 23 janvier des avions du ministère russe des Situations d'urgence ont emmené en Russie 77 personnes, dont 27 enfants. Crédit : AP
La mission diplomatique russe dans le pays arabe fonctionne au régime normal et entretient des contacts aussi bien avec le gouvernement syrien qu'avec l'opposition du pays, a fait savoir le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse consacrée au bilan diplomatique de l'année 2012.
« Les familles des employés de l'ambassade sont parties depuis longtemps, mais l'ambassade est pleinement opérationnelle », a déclaré M. Lavrov cité par RBC.
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Plus tôt, le ministère russe des Affaires étrangères a signalé la fermeture du consulat russe à Alep, en Syrie, ce qui a été perçu par une partie de la population comme le début de l'évacuation de l'ambassade de Russie en Syrie. Le ministre a également déclaré que Moscou ne jugeait pas nécessaire d'entamer une évacuation massive des Russes de Syrie.
« Les plans (d'évacuation) existent, comme pour n'importe quel pays, mais il n'est pas question de les appliquer, l'évaluation de la situation actuelle en Syrie ne l'exigeant pas », a déclaré M. Lavrov cité par RIA Novosti.
Mardi 22 janvier, deux avions du ministère russe des Situations d'urgence ont décollé pour Beyrouth afin d'évacuer un premier groupe de Russes. Mercredi matin, ils ont emmené en Russie 77 personnes, dont 27 enfants.
A l'aéroport de Moscou Domodedovo, où ont atterri le Yak-42 et l'Il-76, étaient déployés un point d'aide médicale et psychologique, ainsi qu'un pôle du Service fédéral des migrations.
« Dans l'ensemble, leur état psychologique est satisfaisant. Ils sont partis de leur propre gré, c'est pourquoi il n'y a pas de problèmes psychologiques spécifiques, mais les gens sont très fatigués après une longue route », a confié à Itar-Tass un représentant du Centre d'aide psychologique d'urgence du ministère russe des Situations d'urgence, Olga Makarova.
Selon elle, presque aucun des Russes rapatriés « n'a émis le désir de retourner prochainement en Syrie », et beaucoup s'inquiètent de leur situation en matière d'emploi en Russie.
« Beaucoup d'entre eux ont vécu en Syrie pendant une longue période, certains enfants ne parlent pas le russe, c'est pourquoi leurs mamans sont inquiètes concernant la poursuite de leur scolarité ici en Russie », a déclaré la psychologue.
« J'ai vécu 12 ans à Damas, paisiblement et normalement, jusqu'aux derniers événements. Quand on a appris qu'il y avait une possibilité de retourner en Russie, nous avons décidé d'en profiter », a indiqué au journal Vzgliad l'une des femmes ayant quitté la Syrie.
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Lorsqu'on lui a demandé si elle souhaitait y retourner, elle a répondu : « Pourquoi pas? Nous y retournerons forcément ».
« J'étais très inquiète pour mon mari et mon fils, alors nous avons décidé de quitter la Syrie », a déclaré une autre Russe, énonçant au journal Vzgliad la raison la plus commune de quitter la Syrie.
Comme l'a noté RIA Novosti se référant au Consulat de Russie à Damas, la liste des personnes souhaitant se rendre en Russie comptait 81 noms. Parmi eux, des femmes russes mariées à des Syriens et leurs enfants et maris ayant reçu la citoyenneté russe. Ce sont des résidents de différentes villes de Syrie : Damas, Alep, Hama, Homs. Au total, le registre consulaire comprend 8.008 résidents permanents et temporaires en Syrie. Toutefois, selon des diplomates russes, le pays compte en réalité beaucoup plus de Russes.
« Si nécessaire, le ministère russe des Affaires étrangères, en coopération avec le ministère russe des Situations d'urgence, continuera à fournir une assistance pratique en vue du retour des ressortissants russes de la République arabe syrienne », a assuré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué publié sur son site Internet mercredi 23 janvier.
Comme l'a rapporté le journal Vzgliad, le ministère de Situations d'urgence, le ministère des Affaires étrangères et le ministère de la Défense ont élaboré fin 2012 un plan en vue d'une éventuelle évacuation des Russes de Syrie.
En cas de nécessité absolue, les autorités russes sont prêtes à rapatrier au minimum 30.000 personnes. On a envisagé diverses options et voies d'évacuation. En particulier, on prévoyait que les gens seraient acheminés par route vers les ports syriens de Tartous et Lattaquié, puis transportés par la mer à Chypre, d'où ils seraient rapatriés en avion.
En outre, les ministères envisageaient la possibilité d'utiliser quatre ferries : Apolonia (250 places), Ant-1 (90 places), Ant-2 (68 places) et Nikolaï Konarev (75 places), croisant dans les eaux des mers Rouge, Méditerranée et Noire. On n'excluait pas que l'opération implique des patrouilleurs et de grands navires de débarquement de la flotte des mers Baltique et Noire.
Le conflit entre les forces fidèles au gouvernement syrien et l'opposition anti-Assad se poursuit en Syrie depuis mars 2011. Selon les estimations de l'Onu, les affrontements ont fait plus de 60.000 morts. Les autorités syriennes affirment lutter contre les combattants bien entraînés et soutenus de l'étranger.
Texte réalisé à partir de matériaux de RIA Novosti, RBC et du quotidien Vzgliad.
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