Le Canada a mis en place de nouvelles sanctions contre 10 entreprises et banques russes

Le 24 juillet, le Canada a mis en place des sanctions contre plusieurs compagnies russes en lien avec la situation en Ukraine. Le Premier ministre du pays, Steven Harper, en a parlé dans une déclaration mise sur son site officiel jeudi.

D'après lui, les sanctions touchent « un large spectre d'entreprises, en lien avec le complexe militaro-industriel russe, mais également avec les secteurs financier et économique ».

Dix entreprises et banques figurent dans la liste : Vnechekonobank, Gazprombank, L'Union Scientifique de Production et de Construction de Machines (concepteur de missiles, de satellites, de vaisseaux spatiaux habités), l'entreprise Bazalt (fabricant de bombes aériennes autonomes, de grenades et d'explosifs complexes), le conglomérat Almaz-Anteï (concepteur d'éléments de DCA), le conglomérat Kalachnikov, le Bureau de Construction de l'industrie de Précision (éléments de DCA et d'armements), le deuxième producteur russe de gaz en terme de quantités NOVATEK, le conglomérat Radioelektronnye Tekhnologii (concepteur d'appareils de localisation et d'éléments de défense radio-électronique) ainsi que la compagnie Sozvezdie (fabricant de systèmes de liaison).

Les républiques de Donetsk et Lougansk et huit de leurs représentants tombent également sous le coup des sanctions.

Comme l'a précisé le Premier ministre Harper, les sanctions « imposent des limitations pour des financements complémentaires aux entreprises énergétiques et financières mentionnées ». Des restrictions économiques et de visas ont été introduites contre les personnes figurant sur la liste.

Les experts interrogés par RBTH considèrent qu'il ne faut pas attendre un fort effet négatif de ces sanctions.

« Les nouvelles sanctions canadiennes sont la complète répétition des sanctions prises auparavant par les États-Unis. Les pertes pour les banques liées à cela seront considérablement moindres, puisque leurs fonds sur le marché canadien sont insignifiants », a déclaré à RBTH Ilya Prilepski, expert au Groupe d'Expertise Économique.

« Les pertes directes pour nos banques sur la liste des sanctionnés seront minimes », confirme Vassili Iakimkine, analyste à FIBO GROUP. « Aujourd'hui, la dette extérieure des entreprises de 650 milliards de dollars se trouve essentiellement dans des emprunts auprès des banques européennes (plus de 75%) et américaines (près de 20%). Mais très peu auprès des banques canadiennes », fait remarquer l'expert.

En ce qui concerne la collaboration dans le domaine du complexe militaro-industriel, elle est insignifiante, fait remarquer l'expert militaire Dmitri Litovkine.

Et l'important projet fondamental avec l'entreprise Bombardier avait déjà été gelé à une étape antérieure des sanctions. Rostech et l'entreprise canadienne ont gelé pour une période indéterminée les plans de production d'avions sur le territoire russe. Auparavant, Bombardier et Rostech voulaient créer au cours de l'année 2014 une entreprise commune paritaire dans la région d'Oulianovsk.

Le volume global d'investissements dans le projet était estimé à 100 millions de dollars. Bombardier devait fournir la technologie pour la production des avions, le savoir-faire, les droits de propriété intellectuelle et la documentation de construction.

Le Canada avait mis en place des sanctions contre les banques et entreprises russes pour la première fois début mai 2014. 16 entreprises et banques russes se trouvaient alors sur la liste noire. La liste des sanctionnés a été allongée plusieurs fois par la suite.

D'après les données de mi-juillet 2014, au total 110 personnes physiques et compagnies de Russie sont tombées sous le coup des sanctions mises en place par le Canada.

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