1er septembre 2014, Iakoutie : Lancement du projet « Sila Sibiri » (Force de la Sibérie). Crédit : Valery Sharifulin/TASS
La Russie extrait du pétrole dans l'Arctique
En avril 2014, la société Gazprom a expédié un premier lot de pétrole extrait à Prirazlomnaïa, la seule plate-forme industrielle au monde du plateau arctique. C'est un pétrole d'un type nouveau, ARCO (Arctic Oil), pour lequel il a fallu construire deux pétroliers. Ce premier projet en Arctique a été réalisé en dépit des protestations massives des écologistes, notamment de Greenpeace, qui s'est déclaré hostile à l'extraction de pétrole sur ce plateau. D'ici 2020, la Russie compte installer jusqu'à 25 plates-formes dans l'Arctique et proposer ses technologies à d'autres pays.
Un gazoduc vers la Chine
Le gaz russe se fraie deux chemins jusqu'en Chine
La Russie soutient la vision chinoise de l’intégration en Asie-Pacifique
En mai 2014, Gazprom et l'entreprise chinoise CNPC ont signé un contrat de 400 milliards de dollars (320 milliards d'euros) concernant la livraison annuelle de 38 milliards de mètres cubes de gaz en Chine pour une durée de 30 ans. Le gaz sera livré par la « route orientale ». Les livraisons se feront par le gazoduc « Sila Sibiri » (Force de la Sibérie), dont la construction a débuté en septembre 2014. Les zones d'extraction se situeront en Sibérie orientale. D'après une étude de BofA Merrill Lynch, le contrat aura une influence sur les indicateurs macroéconomiques russes dès 2015. Grâce à cela, le volume annuel des investissements du géant gazier russe augmentera de 5-6 milliards d'euros (4-5 milliards d'euros).
Yandex entre à la bourse de Moscou
La société néerlandaise Yandex N. V., propriétaire du plus grand moteur de recherche russe Yandex, a commencé à vendre ses actions à la bourse de Moscou en juin 2014. Il est maintenant possible d'acheter les actions 24h/24. De plus, les actions de la société sont toujours en vente à la bourse américaine NASDAQ où, en mai 2011, l'entreprise a fait son introduction en y plaçant 17,6% de ses actions. Le volume total de l'IPO avait atteint 1,43 milliard de dollars (1,15 milliard d'euros) : c'est l'une des plus grandes IPO de l'histoire de la bourse américaine.
L'Ukraine cesse d'acheter du gaz russe
En juin 2014, Gazprom a cessé d'approvisionner l'Ukraine en gaz à cause de l'augmentation de sa dette. Les autorités ukrainiennes ont accusé la Russie d'avoir augmenté ses prix sans motif, passant de 285 à 485 dollars (de 230 à 391 euros) pour mille mètres cubes. Gazprom a expliqué la hausse de ses tarifs par l'annulation des réductions offertes auparavant. La situation n'a été réglée que fin octobre 2014 et les livraisons de gaz en Ukraine en provenance de Russie n'ont repris qu'en décembre 2014.
Sanctions occidentales contre la Russie
Une écrasante majorité d'experts a désigné les sanctions sectorielles contre la Russie comme étant l'événement le plus important pour l'économie russe. En juin 2014, les États-Unis et les pays de l'Union européenne ont imposé des sanctions contre les plus grandes entreprises russes détenues en partie par l'État, notamment la compagnie pétrolière Rosneft, et contre les principales banques : VEB, VTB, Sberbank et Gazprombank. Ces sociétés ne peuvent plus obtenir de financements pour plus de trois mois auprès des investisseurs américains et européens. Toutefois, les actifs de ces entreprises n'ont pas été gelés. Comme l'a plus tard annoncé le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, les pertes russes liées aux sanctions géopolitiques s'élèvent à 40 milliards de dollars (32 milliards d'euros).
Embargo russe sur les produits alimentaires
En réponse aux sanctions occidentales, les autorités russes ont décrété en août 2014 un embargo sur les livraisons de denrées alimentaires en provenance des États-Unis, de l'Union européenne et des États ayant imposé des restrictions contre la Russie. Suite à cela, le marché russe a perdu près d'un tiers du lait et de la viande importés et la moitié de ses importations de poisson. D'après les chiffres du Service fédéral des douanes, la plus forte augmentation des livraisons de viande en Russie vient d'Argentine, de Nouvelle-Zélande et du Nicaragua. En outre, les importations de poisson en provenance de Biélorussie ont soudainement augmenté (de 98%), fait étrange alors que cette ancienne république soviétique ne dispose d'aucun accès à la mer.
Chute des prix du pétrole
À l'issue des négociations au siège de l'OPEP à Vienne le 27 novembre 2014, les membres du cartel n'ont pas réussi à s'entendre sur le maintien des prix mondiaux du pétrole. Suite à la décision de l'OPEP, les prix du pétrole ont baissé de 7,21% pour atteindre le niveau record de 2010, lorsque le baril coûtait 72,52 dollars (58,56 euros). Les prix ont ensuite chuté à 65 dollars (52 euros). Selon les données du ministère russe des Finances, la Russie perd environ 90-100 milliards de dollars (72-80 milliards d'euros) par an à cause de la chute des prix du pétrole. Le budget russe dépend à 50% des bénéfices du gaz et du pétrole, ce qui a causé un soudain affaiblissement du rouble.
Dévaluation du rouble
En octobre 2014, après avoir dépensé près de 30 milliards de dollars (24 milliards d'euros) en octobre et après être intervenue à plusieurs reprises, la Banque centrale de Russie a décidé de passer à un régime de libre flottement du rouble et ce, deux mois avant le délai prévu. Au final, le cours du rouble par rapport au dollar et à l'euro a baissé d'environ 60%, ce qui a provoqué une hausse de l'inflation et une brusque diminution des revenus de la population.
« Dé-offshorisation » des entreprises
En novembre 2014, la Chambre basse du parlement russe – la Douma– a approuvé un projet de loi sur la « dé-offshorisation » des entreprises. À présent, les actionnaires russes devront payer des impôts sur les bénéfices non distribués des sociétés étrangères qu'ils contrôlent, avant tout celles établies dans des zones offshore ou bien enregistrées dans des juridictions étrangères. Dans un discours devant les deux chambres du Parlement, Vladimir Poutine a promis une amnistie complète pour les capitaux qui reviendraient en Russie.
Abandon de South Stream
En décembre 2014, la Russie a interrompu le projet de construction du gazoduc South Stream, d'une capacité prévue de 63 milliards de mètres cubes par an. Le projet prévoyait la pose de tuyaux au fond de la mer Noire entre la Russie et la Bulgarie, puis vers les pays des Balkans et d'autres marchés européens. Comme l'a expliqué le président russe Vladimir Poutine, l'arrêt du projet a été provoqué par la position de la Bulgarie, qui a refusé de donner son feu vert à la réalisation du projet. Ces dernières trois années, Gazprom a investi 4,66 milliards de dollars (3,75 milliards d'euros) dans le projet. Plus tard, on a appris que le gazoduc serait redirigé vers la Turquie.
Ont travaillé sur ce texte les représentants des sociétés d'investissements : Finam Management, UFS IC, Investkafe, les analystes du Centre d'études structurelles de l'Académie russe de l'économie nationale, ainsi que de très grands producteurs russes, notamment Rusal, le « Combinat métallurgique de Magnitogorsk », NLMK, le groupe alimentaire Tcherkizovo, et bien d'autres.
Réagissez à cet article en soumettant votre commentaire ci-dessous ou sur notre page Facebook
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.