Des pôles de compétitivité pour développer l’accès à la médecine nucléaire en Russie

Crédit photo : ITAR-TASS

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Bien que figurant parmi les cinq premiers producteurs d’isotopes médicaux, la Russie a besoin d’en faire bénéficier sa population dans un pays où le recours à la médecine nucléaire est inférieur à la moyenne européenne.

Un centre consacré au développement de la médecine nucléaire en Russie est en cours de création dans l’oblast de Léningrad, à proximité de Saint-Pétersbourg. Il s’agit d’un pôle spécialisé dans l’industrie médicale et pharmaceutique ainsi que les technologies radiatives. Dès 2012, il a été inscrit sur la liste de projets territoriaux innovants aptes à bénéficier du soutien de l’État.

Le 22 mai, un accord de développement du pôle a été signé à Saint-Pétersbourg par les autorités régionales, l’agence Rosatom et le fonds Rosnano. Selon les estimations préliminaires, la création et le développement de ce pôle pourraient bénéficier de 590 millions d’euros en subventions et investissements privés d’ici 2017. 

La spécialisation englobera les technologies radiatives, les biotechnologies et la pharmaceutique. Le projet porte notamment sur la création prochaine de centres de médecine nucléaire, la fabrication de produits radio-pharmaceutiques pour les équipements IRMet l’élaboration de médicaments. Tout cela doit permettre, à l’avenir, de réduire de manière significative le coût du traitement pour les patients. 

En outre, le nouveau pôle accueillera un centre de traitement du mélanome métastatique. Selon les statistiques, le nombre de diagnostics de ce type de cancer en Russie a crû de 38% au cours des dix dernières années. Par ailleurs, en l’absence de médicaments spéciaux fabriqués sur place, les médecins russes ont recours à des produits israéliens ou allemands. 

Autre objectif : la création d’équipements médicaux pour la plasmaphérèse (purification) et l’oxygénation du sang. Des études prévoient d’organiser la fabrication industrielle de ces équipements d’ici cinq à sept ans en Russie. Pour le moment, les États-Unis et l’Europe sont en pointe sur ce marché. 

L’utilisation de technologies importées rend le coût de chaque procédure très élevé – dans le cas de la plasmaphérèse il atteint 50 000 roubles (1 100 euros). Le lancement de la fabrication des filtres en Russie permettra de le réduire. 

« En Europe, 80% des patients atteints de cancers sont diagnostiqués en première ou deuxième phase, alors qu’ en Russie, dans 75% des cas, le diagnostic intervient en troisième ou quatrième phaseexplique Victor Ivanov, directeur adjoint du Centre scientifique de radiologie médicale de l’Académie russe des sciences médicalesAussi, les technologies fournies par la médecine nucléaire sont-elles indispensables pour le diagnostic précoce de la maladie »

Pour lui, la Russie compte suffisamment d’études en matière de médecine nucléaire pour fabriquer des produits compétitifs. La médecine nucléaire a été déclarée prioritaire, comme l’a précédemment annoncé le dirigeant de Rosatom Sergueï Kirienko.

Un programme-cadre fédéral correspondant devrait être prochainement adopté. Outre la région de Leningrad, des centres devraient s’ouvrir en Sibérie et en Extrême-Orient.

Statistiques

Les recherches sur l’utilisation des radionucléides au service du diagnostic médical portent sur une quarantaine de patients (pour mille) par an aux États-Unis, 25 au Japon, 19 en Autriche, seulement 7 en Russie.

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