Forum économique France-Russie

Crédit : Dimitri de Kochko

Crédit : Dimitri de Kochko

Les échanges de la France avec la Russie ont atteint 21 milliards d'euros en 2012, plaçant la France au deuxième rang des fournisseurs de la Russie mais depuis début 2013, ce volume a connu une baisse de 15%, a annoncé Mme Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur de la France au cours du forum économique franco-russe organisé jeudi au Medef international à Paris par le Dialogue franco-russe en présence de nombreux responsables politiques russes et français et de nombreux chefs d'entreprises.

Cette baisse des échanges, sans doute due notamment à la baisse d'activité économique et de consommation énergétique en France, selon M. Jean-Pierre Chevènement, représentant spécial pour la Russie du président François Hollande, doit pouvoir se compenser à terme notamment par un encouragement aux investissements directs réciproques et plus particulièrement des investissements russes en France, ont estimé les deux responsables politiques français. « Les investissements russes sont bienvenus en France et nous ferons le nécessaire pour les accueillir », a dit Mme Nicole Bricq

Elle a par ailleurs souligné que les entreprises françaises pouvaient proposer des techniques et des savoir-faire d'excellence dans plusieurs domaines en Russie. Elle a cité notamment les chemins de fer avec le projet de ligne à grande vitesse de Moscou à Kazan et peut-être Moscou-Nijni-Novgorod ainsi que les réaménagement des gares.

M. Vladimir Yakounine, président de la compagnie russe des chemins de fer (RZhD) et co-président du Dialogue franco-russe, a précisé en écho en réponse à une question de Russie d'Aujourd'hui que la mise en concours de la construction des lignes à grande vitesse pour Kazan est prévue pour le début 2015 seulement. Le président des chemins de fer russes s'est retrouvé cité en référence à plusieurs reprises en raison de l'achat de l'entreprise GEFCO, groupe de transport et de logistique, à la fin 2012 pour 870 millions d'euros, ce qui représente près de la moitié des 2 milliards d'euros investis par les Russes en France en 2012. Il en a profité pour soulever la question des « complications inouïes » auxquelles se heurtent les entreprises russes pour faire venir des personnels de tout niveau dans les établissements qu'elles ont achetés ou vers les organisations professionnelles internationales. Les entreprises françaises ont fait valoir les difficultés administratives qu'elles avaient à faire venir des personnels en Russie.

La question des visas, qui est une des raisons de ces difficultés a été soulevée par plusieurs participants. Mme Nicole Bricq s'est réjouie de ce que ses collègues de l'intérieur et des affaires étrangères ont reconnu lors d'une réunion gouvernementale « ces derniers jours » que les « choses ne vont pas assez vite » et que « des initiatives seront prises ». Pour sa part M. Thierry Mariani, député et vice-président du Dialogue franco-russe, a estimé urgent de régler l'affaire des visas et de distinguer entre « des gens qui apportent des investissements à la France et d'autres » et ce en dépit des réticences des partenaires de la zone Shenghen « situés plus au nord ». M. Yakounine a relevé qu'en raison de ces visas, il se voyait obligé de changer de passeport chaque année car « il n'y reste plus de place au bout de quelques mois ». D'autres responsables russes ont souligné que près de trois millions de touristes russes se rendaient chaque année en Turquie où ils n'avaient pas besoin de visas alors qu'ils n'étaient que 300.000 à venir en France. Les touristes russes avaient dépensé 8 milliards d'euros en 2012.

Le projet du « Grand Moscou », remporté par le cabinet d'architecte français de Jean-Michel Wilmotte, a été présenté au cours du forum. Les associés à ce projet ont confié qu'ils attendaient des décisions des autorités de Moscou pour passer à la suite des réalisations.

La réunion de Vilnius consacrée à l'élargissement à l'est de partenariats de l'UE, qui se déroulait au même moment, a été évoquée par Mme Bricq qui a tenu à souligner « la vison à long terme » de la Russie et de la France sur le sujet. Elle a insisté sur le caractère européen de la Russie, en allusion à certaines diatribes médiatiques anti-russes en raison des hésitations ukrainiennes pour ratifier le partenariat de libre échange avec l'UE. « La Russie n'oublie pas qu'elle est européenne et nous Français ne devons pas l'oublier non plus », a dit Mme Bricq. Le patron des patron russe, M. Alexandre Chokhine a aussi évoqué Vilnius en expliquant que les milieux d'affaires russes ne considéraient pas que l'Ukraine devait « choisir » en tre une voie russe ou de l'Union européenne et qu'ils étaient tout à fat favorables à un partenariat en vertu des accords de l'OMC prévoyant certaines exceptions et réserves sur les échanges énergétiques. Il a dit que son organisation patronale avait suggéré une réunion quadripartie à l'occasion du prochain sommet UE-Russie, prévu en janvier, réunissant la Russie, l'Ukraine, l'union douanière (Russie-Kazakhstan, Bielorussie, Arménie) et l'Union européenne. En forme de boutade, il a suggéré à l'OTAN d'acheter des avions Antonov de fabrication ukrainienne, pour mettre tout le monde d'accord.

 

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