Cette année constitue le moment le plus opportun pour l'entrée en bourse d'Alrosa. Crédit photo : RIA Novosti
L'Agence fédérale pour la gestion des biens de l'État (Rosimouchtchestvo) évalue la plus grosse entreprise d'extraction de diamants au monde, Alrosa, à sept fois le ratio valeur économique/EBITDA, en vue de son introduction sur la Bourse de Moscou en novembre.
C'est ce qu'ont annoncé à Vedomosti deux banquiers en contact avec Goldman Sachs. La semaine dernière, l'agence Interfax a rapporté que le ministère du Développement économique avait recommandé de choisir cette banque d'investissement en tant qu'organisateur de la transaction.
L'EBITDA moyen d'Alrosa est d'environ 1,5 à 1,65 milliards d'euros. Il en découle que la société toute entière est évaluée à 10,5 à 11,6 milliards d'euros. Cependant, ce chiffre ne comprend pas la dette, selon une source proche d'Alrosa. Compte tenu du fait que la dette de la société au 30 septembre était de 3,45 milliards d'euros, son prix de base est en fait de 7,1 à 8,1 milliards d'euros. Hier, Alrosa coûtait 6,15 milliards d'euros sur la Bourse de Moscou.
Au troisième trimestre, 14% des actions de la société devraient être vendues, soit 7% des paquets de Rosimouchtchestvo et du ministère des Biens de Yakoutie. En se basant sur une évaluation de 7,1 à 8,1 milliards d'euros, il serait possible de tirer 975 millions à 1,125 milliards d'euros des actions. À titre de comparaison, lorsqu'en février 2012 le conseil de surveillance d'Alrosa a envisagé de vendre 14% de la société, il comptait dégager au moins 750 millions d'euros de la transaction.
Un porte-parole d'Alrosa a refusé de fournir des commentaires. Son collègue de Rosimouchtchestvo n'a pas répondu, et il a été impossible de contacter un représentant de Goldman Sachs.
Cette évaluation est la limite supérieure à laquelle la société peut être évaluée, souligne un des interlocuteurs de Vedomosti : l'organisateur n'a pas encore réalisé ses estimations. Calculer ce maximum est simple : sept fois le ratio EV/EBITDA est le multiple moyen pour les sociétés minières.
C'est sur cette base que sont cotés les principaux acteurs du secteur, tels que Rio Tinto et BHP Billiton, indique l'un des interlocuteurs de Vedomosti. Et les sociétés diamantifères sont encore plus chères : la compagnie Petra Diamonds s'échangeait à neuf fois le ratio EV/EBITDA, l'entreprise étant toutefois beaucoup plus modeste qu'Alrosa. Ses revenus pour l'exercice clos le 30 juin 2012 ont atteint 237,7 millions d'euros.
Les analogues sont effectivement rares, souligne le responsable d'IFK Metropol en charge des actions Sergueï Filtchenkov. Le concurrent le plus proche d'Alrosa – De Beers – n'est pas une entreprise publique. Les concurrents suivants en termes d'échelle – les filiales de Rio Tinto et BHP Billiton, et d'autres – sont beaucoup plus réduits. Le multiplicateur de 7 fois l'EV/EBITDA est applicable à Alrosa compte tenu de son envergure, indique M. Filtchenkov. Selon lui, le marché sera prêt à payer une prime sur le prix actuel afin d'augmenter le nombre d'actions en circulation : les titres de la société sont très demandés.
Mais avant d'entreprendre l'introduction en bourse, Alrosa doit se débarrasser de ses actifs gaziers, qu'elle a dû acheter à VTB l'an dernier pour environ 750 millions d'euros afin d'assainir son bilan, et se délester des risques liés à cette activité, indique l'un des interlocuteurs Vedomosti. La société est en pourparlers avec des acheteurs potentiels.
Il ne s'agit pas de banques, souligne une source proche du monopole du diamant. Alrosa examinerait également avec Lukoil la possibilité d'un échange d'actifs gaziers. En outre, la vente à Evraz de 51% du projet de minerai de fer de la compagnie Timir devrait être prochainement conclue : le conseil de surveillance d'Alrosa a approuvé la vente à la fin de l'année dernière.
Cette année constitue le moment le plus opportun pour l'entrée en bourse d'Alrosa, assure un des interlocuteurs de Vedomosti : en 2014, la société passera intégralement à l'exploitation souterraine des diamants, plus couteuse et plus complexe. En outre, les investisseurs auront une bonne image de la société, 2012 pouvant s'avérer pour elle une année record, ajoute M. Filtchenkov.
Article publié dans Vedomosti.
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