Goldman Sachs améliorera l’image de la Russie pour 370 000 euros

Crédit photo : Reuters / Vostock Photo

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Sur commande du gouvernement russe, les banques d’investissement occidentales convaincront les investisseurs et les agences de notation des atouts du pays.

Le Ministère du Développement économique et le Fond Russe des Investissements Directs (FRID) ont signé avec Goldman Sachs un mémorandum sur une compréhension mutuelle, a communiqué l'adjoint du ministre du Développement économique Sergueï Beliakov. La banque d’investissement aidera à favoriser le dialogue avec les investisseurs étrangers et les agences de notation, a-t-on appris par le biais du représentant du directeur du bureau russe de Goldman Sachs, Paolo Zannoni ; la banque est « très contente de l’extension du partenariat avec le gouvernement ». La rémunération de Goldman Sachs pour ses services de conseils ne dépassera pas 370 000 euros sur trois ans.

Le travail sur la perception de la Russie ne se substitue pas aux efforts visant à l’amélioration du climat d’investissement, insiste Beliakov. Mais, « jusqu’à présent nous ne portons pas assez efficacement l’information sur nos actions jusqu’aux oreilles des investisseurs », considère-t-il. Maintenant soit personne n’est pas au fait des améliorations, soit les témoignages finissent par être altérés. « Goldman Sachs aura pour mission de coordonner les relations avec les investisseurs, de participer aux présentations et aux voyages internationaux », souligne Beliakov ; un plan des événements est d'ailleurs actuellement à l’étude.

Goldman Sachs n’a pas été choisie par appel d’offre, ce service peut s’acheter légalement chez un unique fournisseur, explique le fonctionnaire fédéral. Selon lui, la banque «a été choisie grâce à son expérience et son influence dans divers pays». Il y a très peu de temps, en décembre 2012, des collaborateurs de la banque ont noté négativement la Russie. L’économiste principal de Goldman Sachs en Russie et dans la Communauté des États indépendants, Clemens Grafe a fait savoir que la banque n’incluerait pas les actions des compagnies russes dans la top-liste des marchés en développement, du fait que le marché russe dispose d’une mauvaise prévision à cause de changements incessants dans la régulation (citation d’Interfax). Goldman Sachs devait simplement éviter le conflit d’intérêts explique le fonctionnaire fédéral, donc ils ne pouvaient pas devenir consultant de l’Etat.

On n’a pas laissé Goldman Sachs dans la solitude ; un groupe de travail a été créé pour l’amélioration de l’image de la Russie dans lequel participent des fonctionnaires hauts placés, le directeur de la Banque des Activités Economiques Etrangères, les banques d’Etat et le FRID, rappelle le directeur général du fond Kirill Dmitriev.

Au forum économique de Davos, le FRID a également annoncé le lancement de la campagne d’image « Investis en Russie », se souvient le directeur général du fond Kirill Dmitriev. La devise de la campagne: « La Russie, c’est la croissance »; mais l’argument principal se trouve au niveau de la croissance impressionnante des indicateurs de la macro-économie russe entre les années 1999 et 2012. « Ce n'est qu'en Russie que les réserves internationales peuvent augmenter de 44 fois sur 13 ans », remarque-t-il.

Le président de Sberbanque Guerman Gref a regretté que la position du pays dans les classements internationaux soit sous-estimée : au niveau du développement du secteur de la finance dans le classement de la capacité de concurrence économique du Forum économique mondial, la Russie occupe le 134ème place, soit en dessous de l’Albanie, de l’Arménie, du Botswana et du Pérou.

Le Ministère des Finances traite la question du classement sous-estimé de la Russie dans les « Orientations principales de la politique de dettes » pour 2013-2015. Les indicateurs économiques sont meilleurs que pour beaucoup de pays avec le triple V et même avec la note A.

Pour rétablir la justice, le Ministère des Finances a également l’intention de demander l’aide des banques d’investissements, a communiqué l’agence Finmarché avec un lien vers les lettres du directeur du département de la dette d’état du Ministère des Finances, Constantin Vychkovski.

Le Ministère des Finances a demandé aux banques d’investissements si elles étaient prêtes à aider la Russie à améliorer son classement et ce qu’ils pouvaient faire pour cela. Le Ministère des Finances ne compte pas sur un résultat à court terme, car sur la révision des classements influent des facteurs fondamentaux, mais quelques banques ont déjà répondu à l’appel, et une sélection de consultants s’opère.

Les consultants peuvent aider à comprendre le travail des agences de notation, explique l’analyste d’ING Egor Fedorov : par exemple, sur quelle base se produit une baisse ou une augmentation de la note, comment se font les prognostics. Si une agence de notation met la Russie dans la catégorie A, la rentabilité des euroBonds baisse de 25 à 50 points, et l'offre et la demande des couvertures de défaillance avec les obligations américaines de plus d’1,5 fois, et la diminution serait catastrophique, continue-t-il.

Le classement n’est rien d’autre qu’une orientation pour les investisseurs souligne Fedorov : ils découlent de la capacité des émetteurs de rembourser leur dette, de la probabilité de faire défaut et d’un grand nombre d’autres facteurs.

Il n'y a pas chez Fitch de pronostic de stabilité des facteurs connus qui pourraient mener à l'augmentation de la note dans le courant de cette année, explique Charles Seville de l'agence Fitch. Pour que la note augmente, la Russie doit diminuer la dépendance de son économie du prix du pétrole, suivre les indicateurs de macroéconomie, faire baisser l'inflation et aussi augmenter la productivité du travail en améliorant le climat d'investissement et en continuant la privatisation des actifs d'Etat, note Seville.

Paru sur le site de Vedomosti le 29 janvier 2013.

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