La dynastie de joailliers issue d'Allemagne commença à travailler à Saint Pétersbourg à la fin du XVIIIe. Les maîtres fabriquaient des ornements de bijouterie en or avec des diamants pour la cour impériale, et notamment la petite couronne impériale pour l'accession au trône de l'impératrice Alexandra Fedorovna, la compagne de Nicolas Ier. Mais les plus célèbres de leurs productions furent les médailles fabriquées durant la seconde partie du XIXe siècle.
A partir de 1841, Wilhelm Keibel, et ensuite son fils et son petit-fils, devinrent les fournisseurs officiels de décorations pour le Chapitre (organe de l'État chargé des décorations et médailles dans la Russie tsariste), et conservèrent ce titre jusqu'à la fin du XIXe siècle. Ignorant le règlement pourtant stricte, Wilhelm Keibel modifia la forme de quelques décorations. Avant lui, les ailes étaient baissées sur les médailles de Saint Alexandre Nevski et de Saint Stanislas, mais il les tourna vers le haut, comme sur les pièces de l'époque. Outre les médailles de haut grade, Keibel confectionnait des insignes en métal, dont la production était réalisée à la chaîne. Au tournant des deux siècles, la maison Keibel vit apparaitre un concurrent sérieux, l'entreprise Edouard, nommée second fabriquant officiel du Chapitre, et en 1910 la production pris fin.