Dixième jour: le revers de la médaille

Mikhaïl Maksimotchkin évacué après une chute. Crédit photo : Vitaliï Beloussov / RIA Novosti

Mikhaïl Maksimotchkin évacué après une chute. Crédit photo : Vitaliï Beloussov / RIA Novosti

La joie de gagner et la déception de perdre aux compétitions sportives sont le spectacle que le public et nous, ceux qui aidons à l’organisation des compétitions, contemplons au quotidien. Mais il y a un revers à cette médaille, un revers pas très agréable, mais qui fait partie intégrante du grand sport. Chaque jour, aux Jeux olympiques, tout comme dans d’autres compétitions sportives, quelqu’un se blesse. Le rêve olympique de certains se brise en une fraction de seconde.

L’assistance médicale aux compétitions revient aux médecins, mais ils sont assistés de nombreux volontaires. Traduction, aide à l’organisation du transport d’urgence jusqu’à l’hôpital, annonce des incidents – tout ce que nous pouvons faire sans gêner les médecins. Pour une aide rapide et efficace, il faut créer de bonnes conditions, et cette tâche repose sur mes collègues.

Malheureusement, les services de cette équipe soudée sont demandés assez régulièrement.

Les compétitions qui se déroulent dans les stades couverts du pôle côtier ne sont pas trop dangereuses, en général, les dégâts se limitent aux coups et entorses. Mais au pôle montagne, les choses sont plus compliquées, les cas graves qui compromettent la participation ultérieure aux compétitions y sont monnaie courante.

La plupart des blessures surviennent lors des entrainements et aux compétitions de ski alpin, snowboard et saut à ski. Les volontaires qui travaillent dans ces disciplines racontent calmement qu’après quelques jours, ils s’y habituent.

Pour ma part, je n’arrive pas à rester calme face aux blessures. Quand le stade retient son souffle et un silence assourdissant remplit l’air, il m’est impossible de garder mon sang-froid. Pourtant, je dois prendre mon courage à deux mains et poursuivre mon travail, tout en priant que tout se passe bien.

Après chaque blessure, le centre de presse résonne. L’information n’arrive jamais immédiatement, aussi ce bruit est toujours celui de la désolation et de l’absence d’information. Les journalistes courent partout, appellent frénétiquement leurs rédactions et envoient des câbles : « Un tel est tombé…c’est de sa faute… il se tient le coude… il vient de se lever et partir…non, pour le moment, aucune information… ».

Même les sportifs, pour qui les blessures sont souvent monnaie courante, ne parviennent pas à garder leur calme. C’est dur de regarder un grand sportif qui, au bruit soudain de chute, se retourne brusquement et se fige, les yeux écarquillés, alors qu’il vient lui-même de se remettre d’une blessure grave et compliquée.

Le bruit de la chute est facile à distinguer de tout autre bruit – il est plus sourd, mais fort et distinct. A la télévision, on ne l’entend pas, mais sur place, c’est ce bruit qui annonce des soucis. Ensuite, les médecins s’affairent, des gens courent, des téléphones sonnent, certains crient. Mais d’abord vient ce bruit, c’est par lui que tout commence.  

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