Le PDG de Novatek Leonid Mikhelson, le président russe Vladimir Poutine et le PDG de Gazprom Alexeï Miller après la signature d'un accord sur la création d’une entreprise conjointe de production de gaz naturel liquéfié dans la péninsule de Yamal. Cré
« Actuellement, nous estimons qu’il s’agira d’un doublement de la production par rapport au taux prévu par Novatek dans son plan initial. Je parle de 16,5 millions de tonnes », a déclaré le chef de Gazprom, Alexeï Miller, suite à la signature de l’accord.
Les entreprises effectueront l’analyse de la rentabilité du nouveau projet avant le 1er juillet 2013 et détermineront les investissements nécessaires et les taux de participation avant le 1er août. Avant de lancer le projet, les sociétés envisagent par ailleurs de mener des recherches préparatives ainsi que d’établir un plan de construction de l’usine de production de gaz liquéfié et un programme de développement des champs gaziers.
Avant la fin de l’année en cours, les deux entreprises établiront un programme intégré de la réalisation du projet, comprenant ses principales caractéristiques et le calendrier de sa mise en œuvre.
L’avantage principal de la nouvelle entreprise conjointe sera les synergies provenant de l’utilisation de l’infrastructure commune, estime le co-directeur de l’agence d’analyse économique Investcafé, Grigori Birg.
« Les ressources de l’entreprise conjointe permettront de faire augmenter la production, de 15 millions de tonnes par an dans le cadre du projet Yamal-SPG [projet de production du gaz liquéfié déjà existant dans la région, ndlr] jusqu’au niveau potentiel de 40 ou 45 millions de tonnes par an grâce à l’utilisation des gisements de la région de Tambeï, appartenant à Gazprom, et du champ de gaz d’Outrennee, de Novatek. La participation de Gazprom permettra également de résoudre le problème d’exportation du gaz produit », a déclaré l’analyste.
Le nouveau projet aura pour marché prioritaire la région d’Asie-Pacifique. D’après M. Birg, en présence de prestations, notamment l’absence de taxe sur l’extraction de ressources minières et de droits d’exportation, le projet des deux géants gaziers russes sera tout à fait compétitif.
Mikhaïl Krylov, analyste du groupe Alpari, estime que le projet représente pour Novatek la seule occasion de s’implanter sur le marché asiatique.
« La fonte de la banquise arctique permet d’utiliser la route du nord pour transporter du gaz liquéfié vers l’Asie de Sud-Est, qui devient le marché principal. La distance est deux fois plus courte que celle de la route via la mer Rouge, le trajet prenant 20 jours de moins », dit le responsable, en ajoutant que « Gazprom jouera toujours le rôle principal en tant que leader de l’industrie, qui développe sa présence en Asie ».
La participation de Gazprom à un projet de production du gaz liquéfié est intéressant en raison de la diversification d’exportations du gaz russe, les producteurs cherchant à fournir leurs ressources à la Chine, au Japon et aux pays d’Asie de Sud-Est, où le prix du gaz dépasse la moyenne européenne, rapporte Sergueï Statsenko, analyste de la banque Lanta-bank.
« L’entreprise conjointe recevra le droit d’exporter son produit via Gazprom, car en vertu de la législation russe, cette entreprise est la seule à détenir le droit d’exporter du gaz », affirme l’analyste. D’après M.Statsenko, « le nouveau projet trouvera des clients dans les pays asiatiques, car il y existe une demande à des prix supérieurs à ceux proposés aux États-Unis et en Europe. Ainsi, des contrats sur l’achat du gaz produit par l’usine Sakhalin-2, dont plus de 50% appartiennent à Gazprom, ont été signés avec les consommateurs asiatiques avant le lancement de cette entreprise ».
Paru sur le site d'Expert le 10 janvier 2013.
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