Agitations autour du projet de loi anti-Magnitski

Trois cars des forces de l'ordre sont arrivés sur place pour arrêter les manifestants. Crédit : Maxim Blinov/RIA Novosti

Trois cars des forces de l'ordre sont arrivés sur place pour arrêter les manifestants. Crédit : Maxim Blinov/RIA Novosti

Des activistes de l'opposition ont planté, sans autorisation, leurs piquets à proximité du bâtiment de la Douma d'État mercredi matin, avant la deuxième lecture cruciale du projet de loi russe, dénonçant ainsi la loi Magnitski, selon Interfax. Le projet de loi baptisé « Dima Yakovlev » fermerait ainsi les portes de l'adoption d'enfants russes aux citoyens américains.

Les membres de l'opposition ont annoncé plus tôt sur les réseaux sociaux : « Qu'ils regardent droit dans les yeux de ceux qui éprouvent de la honte pour eux avant de promulguer leur loi outrancière. »

De nombreuses personnes ont été placées en détention durant les protestations non autorisées à proximité de la Douma d'État. Le ministre de l'Intérieur a affirmé à Interfax que les personnes arrêtées se sont présentées comme des journalistes mais n'ont pas pu produire les documents confirmant leur identité. 

« Alors qu'en centre-ville, une manifestation non autorisée était empêchée, quelques unes des personnes détenues ont affirmé qu'elles étaient des journalistes mais ont refusé de présenter leurs cartes de presse », selon l'un des porte-parole des policiers.

Il a ajouté que les personnes arrêtées ont rappelé plus tard, pour mémoire, qu'elles se trouvaient à l'endroit d'une manifestation non autorisée en tant que participants et non pas en tant que journalistes.

Un des interlocuteurs a d'ores et déjà annoncé que leur action ne s'arrêterait pas là, malgré un temps assez froid.

Trois cars des forces de l'ordre sont arrivés sur place, avec des policiers portant des gilets pare-balles et des matraques en caoutchouc. Les premiers opposants à être arrêtés étaient deux activistes : un jeune homme et une jeune femme qui portaient des banderoles repliées. Ils se trouvaient devant un groupe d'opposants au projet de loi Dima Yakovlev quand plusieurs policiers les ont arrêtés et les ont escortés vers un car de police.

Des groupes de défense des droits de l'homme ont tout d’abord affirmé que 13 personnes, dont un ressortissant allemand, avaient été arrêtées près du bâtiment de la Douma d'État. Par la suite, ce nombre est passé à 30.

Le projet de loi Dima Yakovlev, très controversé, est au cœur des débats dans le pays. La position de la Douma d'État a suscité les critiques d'un certain nombre d'organisations non gouvernementales et de personnalités politiques, dont le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov, le ministre de l'Éducation et des Sciences Dmitry Livanov, le Commissaire aux Droits de l'Homme Vladimir Lukin, le ministre en charge des Relations avec le Grand Gouvernement Mikhaïl Abyzov, le président du Conseil Consultatif aux Droits de l'Homme Mikhaïl Fedotov, et d'autres.

Entre temps, le président russe Vladimir Poutine a dit qu'il comprenait les arguments avancés par la Douma d'État appelant à interdire l'adoption d'enfants russes par les citoyens américains, selon l'attaché de presse du président, Dmitry Peskov.

Peskov a déclaré : « Cette réaction à la fois dure et pleine d'émotion des parlementaires russes est parfaitement compréhensible. La politique de la branche exécutive est, sans conteste, plus restrictive, mais, en considérant les manifestations antirusses bien connues de tous, le président russe Vladimir Poutine comprend la position des parlementaires. »

Le premier projet de loi Dima Yakovlev, qui ne comprenait pas l'amendement au sujet de l'adoption, a été approuvé par les parlementaires la semaine dernière. Le comité de la Douma d'État sur la législation constitutionnelle a ensuite rédigé plusieurs amendements au projet de loi, dont ceux mentionnant l'interdiction d'adoption d'enfants russes par des citoyens américains, projet qui prévoit également de proscrire les entités et les organisations pour les adoptions internationales entre les USA et la Russie. Le projet de loi prévoit par ailleurs de fermer les organisations non gouvernementales financées par les USA en Russie.

Le projet de loi russe porte le nom de Dima Yakovlev, un petit garçon russe, adopté par une famille américaine, qui a succombé à une crise cardiaque en 2008 après que son père adoptif, Michael Harris, l'a laissé dans une voiture plusieurs heures, sous un soleil de plomb. Harris a par la suite été déclaré non coupable d'homicide involontaire par une cour américaine.

Basé sur les articles d'Interfax et de RIA Novosti.

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