Vraies ou fausses promesses?

Cette allocution annuelle est l’occasion de délimiter un programme d’action, d’envoyer des signaux à divers groupes économiques ou sociaux, de rassurer et surtout de faire des promesses. Mais selon la plupart des observateurs, le chef de l’ État s’est cantonné à des abstractions ou des sujets déjà évoqués maintes fois, en évitant les questions réellement brûlantes.

Rien que des paroles

Éditorial

Gazeta.ru / 13.12

Le pouvoir commence à comprendre que le pacte social de la dernière décennie (les citoyens ne se mêlent pas des affaires de l’État qui ne se mêle pas de leur vie privée, tout en les faisant profiter de la rente pétrolière). Le président est au pouvoir depuis trop longtemps pour que les gens fassent confiance à ses propos.

Il est difficile d’être le « président de tous les Russes » dans un système où d’importants groupes sociaux et politiques ne sont pas représentés, en vertu du nettoyage opéré par Poutine lui-même depuis son arrivée au pouvoir. Son discours ne dit pas dans quel sens va la Russie. Et aucun nouveau pacte n’a même été défini. 

 

L’automne du président

Editorial

Vedomosti / 13.12

Poutine a balayé l’éventail habituel des questions, en racontant comment vit le pays (parfois difficilement, mais de mieux en mieux, en somme) et comment il vivra bientôt (encore mieux), une série de mantras et de propositions. L’allocution était relativement courte, moins cohérente, moins concrète que d’habitude et imprégnée d’une certaine lassitude.

Le principal message étant la confirmation de la stabilité comme caractéristique principale de la présidence de Poutine. Mais cette « stabilité » détonne avec une demande croissante de changement, formulée clairement par la société en 2012. Ce n’est pas la stabilité, c’est une stagnation. 

 

Réforme sans consensus

Boris Mejouev

Izvestia / 13.12

Poutine fait un pas vers l’opposition, mais cette dernière est incapable d’en faire de même dans le sens de la conciliation, ce qui témoigne de sa faiblesse politique et de son inaptitude à jouer un rôle politique sérieux. Il est difficile d’imaginer que l’opposition puisse réellement avoir un impact sur le pouvoir aujourd’hui, comme par exemple Sakharov hier.

Mais cet apolitisme de l’opposition reflète l’apolitisme de toute notre société. L’opposition ne peut soutenir un pouvoir pour lequel elle n’est qu’un obstacle à la conduite des affaires. Mais il faut admettre que le pas principal a été accompli : Poutine a reconnu la nécessité absolue d’une réforme politique. 

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