Hans Op de Beeck dans la salle de projection de son film « Sea of Tranquility ». Crédit photo : Ruslan Sukhushin
Un long couloir débouche sur une salle sombre. Un film, accompagné d’une musique mélancolique, est projeté. Les images muettes se succèdent. Derrière le projecteur, un homme s’affaire aux réglages. Cet homme est le peintre flamand Hans Op de Beeck.
Il est à Moscou pour la première fois et fait partie des artistes européens regroupés dans le cadre de l’exposition « Vanitas » pour faire partager leur vision de la vacuité des biens terrestres et de la futilité de l'existence.
Le travail de Hans Op de Beeck illustre ce thème. Sa vidéo de 30 minutes Sea of tranquility se passe à bord d'une croisière. Ce film agrémenté d’animations en 3D relate les différentes vies qui s’entrecroisent à bord du paquebot futuriste et où, parfois, transparaissent les émotions à peine perceptibles des personnages.
« Voici un couple en croisière. Que rêver de mieux ? Mais, au fur et à mesure, vous comprenez que pour l’homme, c’est un deuxième mariage, sa femme est beaucoup plus jeune. Elle devrait se réjouir de ce voyage mais son mari regarde la jeune chanteuse », raconte Hans.
Les images se suivent, la musique devient angoissante, l’artiste continue : « Je ne suis pas de nature mélancolique, mais je me pose des questions : sur ces gens, sûrement de pauvres immigrés, qui ont construit ce bateau, sur ceux qui travaillent pour tous ces riches, qui doivent profiter de ces plaisirs ».
« Voici les Brésiliennes. Ou plutôt, vous avez l’impression que ce sont des Brésiliennes, mais non. Elles sont payées pour jouer ce rôle, pour divertir les passagers du bateau », poursuit Hans.
Selon l'artiste, le bateau concentre tous les niveaux d'existence, avec toutes ses disparités financières, sociales, etc.
Le film se termine et l'artiste nous guide à travers l’exposition vers une autre de ses oeuvres. Sur une photo noir et blanc, une grande cour d’un palais exotique. Un homme trempe ses pieds dans la piscine. Malgré tout ce faste, il est seul.
« Cette photographie fait partie d’une série de cinq, mais celle-ci elle est la seule a être parvenue jusqu’à Moscou », sourit Hans.
En plus de ses oeuvres, l’exposition nous fait découvrir quelques photos de l’artiste hollandais Erwin Olaf : des portraits de Ludwig, de la princesse Diana. Des toiles claires éclaboussées de taches de sang. Et des versions contemporaines des nature-mortes du XV-XVIè siècles par Richard Kuiper et d’autres artistes hollandais.
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