Moscou s'impatiente et menace l'UE de « représailles »

Le régime des visas entre la Russie et l'UE, un dossier épineux. Crédit : Evgeni Karaiov/RIA Novosti

Le régime des visas entre la Russie et l'UE, un dossier épineux. Crédit : Evgeni Karaiov/RIA Novosti

Le ministère des Affaires étrangères a menacé fin novembre l'Union européenne de représailles si la levée des visas n'est pas mise en place à temps pour les JO de 2014 à Sotchi.
Anvar Azimov, l'envoyé spécial du ministère chargé des négociations sur les visas avec l'UE, a déclaré le 27 novembre que Moscou voulait voir une percée avant la fin de 2013.

« Nous serons patients encore un an. Mais il est difficile de placer les Russes sous le joug. La [riposte] sera adaptée et asymétrique », a-t-il déclaré aux journalistes, selon Interfax.

Après des années de vaines tentatives pour assouplir les restrictions en matière de visas, l'UE et la Russie ont lancé l'année dernière des « démarches communes ». M.Azimov a suggéré que Moscou remplirait ses obligations dans le cadre du programme d'ici la mi-2013 et que la partie russe comptait sur l'UE pour travailler au même rythme.

Les responsables européens ont souligné dans le passé que le programme de « démarches communes » n'impliquait aucun engagement en matière de calendrier.

Une mission de l'UE inspectera les postes frontières avec l'Ukraine, le Kazakhstan et les États baltes au cours du mois de décembre. Les experts sont sceptiques sur la possibilité de progrès rapides sur ce dossiers, citant des réserves d'ordre politique parmi les principaux États de l'UE. La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré lors d'entretiens au Kremlin le 16 novembre que les progrès seront lents en raison de préoccupations liées à la sécurité.

M.Azimov a indiqué que 17 pays de l'UE étaient prêts à « accélérer » le processus, tandis que 10 autres membres s'y opposent. Il a ajouté que le président Vladimir Poutine soulèverait la question lors du sommet UE-Russie à Bruxelles, fin décembre.

Le représentant du ministère des Affaires étrangères a également déclaré que l'accord tant souhaité sur l'assouplissement du régime des visas ne serait pas signé lors du sommet du 21 décembre.

Cet accord, qui devrait introduire des visas de longue durée à entrées multiples pour les hommes d'affaires, les journalistes et les employés d'ONG, est en suspens en raison de divergences sur ce qu'on appelle les détenteurs de passeports de service.

Moscou affirme vouloir instaurer une exemption de visa pour les titulaires de ces passeports non-diplomatiques, parmi lesquels figure un large éventail de représentants du gouvernement. Les négociateurs de l'UE ont refusé de le faire, invoquant des préoccupations en matière de sécurité et le fait que beaucoup d'États membres de l'Union ne possèdent pas une telle catégorie de passeports.

Le ministère des Affaires étrangères a soudainement soulevé la question des passeports de service l'an dernier, et les diplomates ont estimé qu'il s'agissait d'une tactique délibérée pour gâter les pourparlers.

Moscou a augmenté la pression unilatéralement en mettant fin à un moratoire sur les visas pour les équipages de compagnies aériennes. En conséquence, les transporteurs de onze pays de l'UE ont dorénavant besoin d'obtenir un visa pour le personnel desservant les vols à destination de la Russie grâce à une nouvelle procédure qu'ils jugent coûteuse et lourde.

M. Azimov a déclaré mardi que Moscou avait reporté sa date limite du 1er novembre au 1er décembre après que certaines compagnies aériennes ont échoué à obtenir des visas pour leurs équipages. Il n'a pas donné plus de précisions.

Article publié le 28 novembre 2012 dans The Moscow Times.

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