Hooligans : le pétard de trop

La violence des supporters russes menace-t-elle le Mondial 2018 ? Crédit photo : Alexandre Wilf / RIA Novosti

La violence des supporters russes menace-t-elle le Mondial 2018 ? Crédit photo : Alexandre Wilf / RIA Novosti

Un grand nettoyage des tribunes devrait se produire à la suite du grave incident survenu le 17 novembre 2012 lors d'un match entre le Dynamo Moscou et le Zénit Saint-Pétersbourg.

Depuis le début de la rencontre qui s’est tenue sur le stade Arena Khimki, les supporters se sont mis à jeter sur la pelouse des pièces de monnaie, des roulements métalliques, des briquets et des feux d'artifice.

Un pétard, lancé au cours de cette salve, a explosé tout près du gardien du Dynamo, Anton Chounin, en blessant ce dernier. Le joueur a perdu conscience temporairement, mais les médecins de l’équipe ont réussi à le ranimer 15 minutes plus tard. Suite à cet incident, l’arbitre Alexeï Nikolaev a décidé d’arrêter le match. Selon les médecins, Anton Chounin a subi des brûlures de la cornée et une perte auditive. 

C'est loin d'être le premier incident grave causé par des supporters russes cette année. Les joueurs du Dynamo Moscou ont notamment été visés le 16 octobre par des tirs de paintball de la part de certains fans venus exprimer leur mécontentement par rapport aux résultats. Des supporters racistes jettent régulièrement des bananes sur des footballeurs étrangers et agressent les fans des équipes du Caucase. Ces derniers répondent en sifflant l’hymne russe.

Les fans russes se rendent également aux matchs de l’équipe Anzhi de Makhatchkala en Europa Ligue dans le seul but de provoquer des bagarres. L’incident avec le pétard a donc été le point d'orgue d'une saison de violences. 


Durant une réunion d’urgence de la Première ligue de football de Russie (RFPL) consacrée au comportement des supporters, le président de la Ligue Sergueï Priadkine a déclaré que cette vague de violences devait être stoppée. « L’incident avec la blessure d’Anton Chounin a été le point culminant », a martelé M.Priadkine.

« Cela ne peut pas continuer comme cela. Désormais, les clubs invités devront vendre eux-mêmes des billets pour le secteur visiteurs, tous les acheteurs des billets devront présenter leurs passeports, et si les supporters d’une équipe violent les règlements de la Ligue, leur club sera obligé de tenir le match suivant à huis clos »

Ces décisions de la Première ligue russe ne reposent pas sur ce qui se fait ailleurs dans le monde. Les supporters occidentaux ne sont pas obligés de présenter leurs passeports en achetant des billets, les matchs à huis clos étant rarissimes. En Russie, ce n’est pas si simple que ça. 

Les sommes immenses investies dans le football russe ont attiré plusieurs stars internationales. Parmi les grands joueurs « importés » figurent notamment l’attaquant allemand Kevin Kurányi, le milieu de terrain de l’équipe nationale de France Lassana Diarra, l’attaquant de la sélection brésilienne Hulk et le Camerounais Samuel Eto’o, double vainqueur de la Ligue des champions. La Russie a en outre emporté l’organisation du Mondial de football de 2018. 

Mais Moscou pourrait perdre le bénéfice des progrès récemment réalisés. La faible sécurité dans les stades russes et le comportement violent des supporters nationaux pourraient non seulement décourager les grands joueurs internationaux participant au championnat de Russie, mais aussi entraver considérablement les préparatifs du pays pour la coupe du monde. 


« Les supporters n’arrivent pas de la planète Mars, ce sont de simples membres de notre société », indique le président du Dynamo Moscou, Guennadi Soloviev. « Ce sont des sujets qui doivent être enseignés à l’école. Je suis persuadé que nous réussirons à améliorer la situation, jusqu’au point où le chant le plus méprisant ne sera plus que « l'arbitre au vestiaire !" »


Reste que pour Edvard Sergean, un leader des supporters du Zenit, il n'y a aucune différence entre les fans russes et étrangers...

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