Traitement de l’eau de la Néva : les écrevisses veillent ! Crédit photo : Alexandre Petrosyan / Focuspictures
Depuis les années 2000, ce sont les citoyens qui ont décidé de prendre les choses en main avec l’aide d’organisations non gouvernementales (ONG).
« En 2003, nous étions une bande d’amis amoureux de la nature. À chaque balade dans la forêt ou virée sur la plage du Golfe de Finlande, nous revenions chacun avec 4 à 5 sacs poubelles remplis de déchets. Nous avions besoin de renfort... », raconte Denis Stark, initiateur de l’association musora.bolshe.net (Fini les ordures). « Le mouvement s’est très vite développé par le biais des réseaux sociaux. En 2010, nous étions déjà 1 500 bénévoles à Saint-Pétersbourg. En 2011, 9 000 ». Cette croissance exponentielle parle d’elle même.
« Les gens sont prêts ! », assure Denis en se retournant. Nous assistons justement à la Conférence européenne écologique de l’ONG internationale Let’s do it (www.letsdoitworld.org) qui vient de se tenir à St-Pétersbourg début novembre : véritable foire aux projets écologiques qui permet l’échange d’expériences et d’idées pour avancer en matière de protection environnementale. Cette ONG est à l’origine de la vaste opération de nettoyage (CleanUp Day) qui a eu lieu dans une centaine de pays le 15 septembre dernier. « Cette année, nous étions plus de 70 000 bénévoles à participer à la Journée Clean Up dans tout le pays et 4 500 à Saint-Pétersbourg », s’entousiasme Denis Stark.
C’est un exemple révélateur de cette « tendance verte » pétersbourgeoise. Les citoyens s’organisent entre eux pour créer un véritable réseau dans la ville afin d’en préserver la beauté, comme l’association « Krasivyi Peterbourg » (www.vk.com/peterburg_krasiv) qui organise des raids photos pour dénoncer les insalubrités urbaines. Ou bien le mouvement « EkoSPB » (www.vk.com/rsbor), qui s’attèle à promouvoir le tri sélectif des déchets.
« Le problème principal est d’ordre logistique bien sûr. On doit organiser le tri, assurer la tournée des points de collecte, trouver les centres de recyclage qui ont chacun leurs exigences, c’est une grosse organisation. D’autant que nous sommes quasiment contraints à l’autofinancement. Notre plus grosse récompense, c’est de voir notre mouvement grossir de 10 participants par jour et d’assister à la naissance de projets nouveaux, d’initiatives individuelles », se réjouit Alexeï Egorov, activiste de « EkoSPB ».
Mais la ville prend le problème en amont et manifeste une nette volonté d’éduquer les jeunes générations afin de les responsabiliser en matière d’environnement, notamment grâce à l’implication et aux efforts écologiques des services publics. C’est le cas du Vodocanal, la compagnie des eaux de Saint-Pétérsbourg chargée du traitement de l’eau de la Néva et de la fourniture en eau potable.
Depuis 2005, le contrôle de la toxicité de l’eau se fait par l’observation des colonies d’écrevisses vivant dans la Néva. Ce cructacé est devenu une véritable mascotte écologique avec son propre site Web où les enfants peuvent sous forme ludique apprendre à protéger leur environnement. « J’ai vu comme il est compliqué d’épurer l’eau. Maintenant je referme le robinet pendant que je me brosse les dents. Pas de gâchis », raconte Thimotée, 11 ans, après la visite guidée du Vodocanal (www.vodokanal.spb.ru/eng/).
En septembre dernier s’est tenu le premier Conseil écologique municipal sur les problèmes environnementaux, qui a permis de réunir les experts et de poser les bases d’une véritable stratégie écologique jusqu’en 2030.
En attendant des actions concrètes, la culture et le divertissement restent un bon moyen de sensibiliser les masses. Alors rendez-vous au festival du film écologique « Green Vision », qui se tient pour la quinzième année consécutive du 20 au 23 novembre à Saint-Pétersbourg.
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