« Perdus en Russie », d'Anatoly Belyaevsky. Source : Service de presse
Depuis quatre ans déjà, la représentation russe en Belgique et aux Pays-Bas organise un festival de cinéma russe consacré aux jeunes cinéastes, en collaboration avec l'Université de cinéma et télévision de Saint-Pétersbourg. La sélection présentée le 15 novembre prochain au Centre Culturel et Scientique de Russie à Bruxelles par le réalisateur et scénariste Constantin Lopouchansky comportera six courts-métrages primés lors de différents festivals en Russie. Si certains films restent à l'orée du cinéma professionnel, deux méritent vraiment le détour.
Tout d'abord, l'excellent Prodige de Guzel Ilyasova, l'un des huit courts-métrages qui représentaient la Russie au Short Film Corner du dernier Festival de Cannes. Une petite fille dans un bois enchanté créant des miracles par la seule force de sa volonté : une merveille de poésie servie par des interprètes d'exception, à la photographie très maîtrisée qui renvoie à l'univers magique de la photographe néerlandaise Ellen Kooi.
L'auteur du deuxième court-métrage, Anatoly Belyaevsky, enseignait l'histoire dans un collège dans la région de Volgograd jusqu'à très récemment, et n'avait jamais tenu une caméra avant d'assister à un court programme de formation continue à l'Université de Saint-Pétersbourg. Le voilà propulsé au palmarès du festival Piterkit, où son film Perdus en Russie a décroché, l'année dernière, le Grand Prix à l'unanimité.
Les enseignants seraient-ils les mieux placés pour observer les plus infimes évolutions de la société, là où elles prennent source ? La position de Belyaevsky n'est pas sans rappeler celle de François Bégaudeau, auteur de Entre les murs, ou encore d'Alexeï Ivanov, auteur de l'un des meilleurs romans des dix dernières années en Russie, Le géographe a bu son globe. Tous deux sont des professeurs de lycée qui ne reconnaissent plus le monde de leurs élèves.
Belyaevsky, lui, a choisi de s'éloigner de sa classe pour mieux observer deux congénères cocasses dont la joie de vivre avait rejailli jusque dans la salle de projection du festival. Dans un village sur le Don, deux amis revoient la notion de glamour, pris dans un élan poético-éthylique : un traîneau pour limousine, une cabane dans les arbres pour penthouse. Loin des clichés du genre, il n'y a, dans Perdus en Russie, point d'agressivité, de bagarres, d'injures, ni de discussions à n'en plus finir, mais plutôt un huis-clos campagnard prêt à tout instant à éclater... de rire.
À voir au Centre Culturel et Scientifique de Russie à Bruxelles - Rue du Méridien, 21 - 1210 Bruxelles. Séances ensuite dans les universités en Belgique.
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